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Je suis CyGérard

Je suis CyGérard

Par  

(Dans le suicide Français)

Nous avons l’hallali contre notre vieil acteur aux 250 films le Gérard de mes deux valseuses. Chasse à l’homme brûlant, bon casse-croûte de l’histrion des métamorphoses, à lui seul Balzac et la Comédie humaine dans quoi comme, disait Baudelaire, même les portiers ont du génie. Mais qui est lui ? Lui ou l’autre ? Cyrano qui houspille Zacharie Jacob de Montfleury, l’acteur 35 tonnes ou le houspilleur lui-même ? Je veux dire l’acteur qui fait fuir son propre rôle d’acteur en fin de carrière. Circulez, vous n’avez rien vu.

Je suis l’autre ont dit l’un après l’autre Arthur Rimbaud et Gérard de Nerval. Qu’est-ce à dire ? Arthur Rimbaud, je n’en suis toujours pas revenu de notre acteur grand nécromancien devant Lucifer et de ses remarques sur la gueule de ses morts dans leur cercueil. Son fils Guillaume ressemblait à Rimbaud d’après lui.

Cyrano veut se servir lui-même les moqueries contre son nez car ne supporte d’être « flatté » ainsi par qui que ce soit d’autre qui lui-même. Gécyrare pour déjouer les piques contre le faune prédateur blagueur salace qu’il est, surjoue son propre rôle en Corée du Nord, habitué qu’il est des zones politiquement non fréquentables. Et pis (pic) que pendre on lui fera à icelui qui sexualise une gosse en manège à dada, puisque c’est pris pour un documentaire et non une fiction. Qu’importe que la gosse n’ayant rien entendu va se trouver au centre d’un scandale tonitruant battu à ses chastes oreilles par les médias fous. Ah déjouer les piques ! Sacré CyGérard qui bataillait déjà comme un mousquetaire ou mieux comme Cyrano combattant 100 homes porte de Niesle. Il combattait dans la vie intra utérine intra terrestre qu’il était déjà, pour repousser les aiguilles à tricoter de la Lilette à Chateauroux. Mais ce ne sont pas 100 gaillards raillés, ce sont 10000 balances de porcs metoo en diablesses déchaînées.

Il faut certes, certes que la parole des femmes victimes d’attouchements sexuels de tentatives de forcer les chairs non consentantes ou intermittentes de la consentance, regimbent, sans prescriptions ! Surtout si elle est juste habilleuse : « Respecte le peuple, merde souviens toi qui t’ai fait acteur Empereur du Grand écran TuDieu Depardieu ! » Il faut nettoyer les marais des plateaux de cinémas français, il est plus que temps. Les pétitions pleuvent comme des hallebardes sur le gougnafier multirécidivistes qu’aucune célébrité ne doit plus mettre à l’abri. Libérons leur parole à toutes, Dieu, pardi reconnaîtra les menteuses. C’est un prix de gros, mais non tu n’es pas un prix de gros Obélix !

Mais comment le type qui a eu dans son lit la somptueuse Carole Bouquet pendant 10 ans, n’est point rassasié au point de continuer la longue carrière de violeur impénitent présumé ? Comment l’ami de la plus charmante et la plus tendre Fanny Ardent, son Evelyne Hanska, peut il avoir du surplus à dispenser à des brunettes en goguettes ? Est-ce que parce que Julian Roberts n’a pas apprécié d’être embrassée de force, lors de la remise du Golden Globe en 1991 devant son compagnon ? Alcoolisé ou pas qui d’entre nous n’envie pas son exploit ? Et la sortie devant le fiancé médusé Kiefer Sutherland : « Je connais ton père ! » C’est une fois de plus à hurler de rire !

Il a été Raspoutine dans l’assez mauvais film de José Dayan (qui n’en fait que des mauvais ? Son style m’assomme.) Est-ce une circonstance atténuante ? La mise à mort de l’acteur ogre qui a dévoré trop de rôles, je m’en plaignais souvent, ne peut pas ne pas avoir des effets collatéraux sur des pans entiers de la culture cinématographique et littéraire française. Car s’il est un Raspoutine qui sauve un mauvais film, il est encore un abbé Donissan dans l’adaptation du roman de Bernanos Sous le soleil de Satan. Ce roman sauvé des flammes par la femme de Bernanos… Le film de Pialat à mon souvenir est excellent, comme si un athée ne pouvait pas servir un texte pieux, s’il a du talent.

Une mise à mort ? Oui le mort n’est pas trop fort, l’acteur lui-même qu’on croyait tombé dans la marmite de potion magique quand il était petit dit au sujet de cette curée :« Je suis atteint. Je suis éteint » Un ami qui le connaît et connaît encore mieux à ami proche de l’acteur crois savoir que l’homme qui était en train d’en guérir, je ne sais si c’est avec l’alcool mais peu probable, est en train de redémarrer son cancer…

Suicide français dans les salles obscures… Silence on détourne les yeux du massacre. Halte au feu à Gaza et sur CyGérard ? Nous sommes à l’Acte V. Dans le parc du Couvent que les dames de la Croix occupaient à Paris. Quinze ans après. Le dévoilement au crépuscule de la généreuse imposture.

Le Duc à Roxane : « Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pactes,
Libre dans sa pensée autant que dans ses actes. »

Voilà qui résume assez bien l’acteur qu’il ne m’intéresse pas de défendre ici. Juste de demander où commence et où finit la comédie ?

On me classera quand même dans le camp des infâmes qui auront cherché à défendre le monstre. Gérard Lanvin a dit, sauf retournement de veste ultérieur, qu’il estimait les défenseurs de CyGérard. Pour ma part, il m’a bien semblé voir comme un partage des eaux confirmé, une preuve par meufe entre celles qui attaquent et celles qui défendent. Parmi ses avocats, des femmes Béatrice Geissmann Achille, qui défend sa légion d’honneur menacée par la ministre de la Culture et Martine Miscovici qui reconnaît la grivoiserie mais affirme que l’homme n’est pas, répréhensible pénalement, ces avocates se font insulter copieusement par des femmes surtout. Je crois à la sincérité des conversions de CyGérard. Il est passé par l’Islam, a cherché dans le Boudhisme et l’Hindouisme. Alors qu’il venait de venait de recevoir le baptême orthodoxe, les Russes rencontrés près de la cathédrale du Christ Sauveur, à Moscou en septembre 2020 restaient dans l’ensemble dubitatifs. Moi qui m’avance en ce moment vers le christianisme orthodoxe, j’ai assisté à un baptême récemment. Il ne m’a pas échappé que la grossièreté de paroles et de gestes est un ennemi contre lequel le nouveau baptisé à promis publiquement de lutter avec les armes de l’Esprit Saint… On peut faire le constat d’un échec chez notre acteur dans son intention de se transformer spirituellement, qu’il soit condamné par la Justice ou pas. Mais on se souvient aussitôt qu’un échec spirituel est une chute petite ou grande, et une chute est une chose dont le croyant a les moyens spirituels de se relever. Pour l’aider avons-nous des sermons ? En tout cas des prières.

Existe-t-il sous tous les masques l’être qui apporte sans la moindre fausse note la délicatesse française de Cyrano dans l’Acte V ? Il est l’autre ?

Terminons par une expérience : Du 15 septembre 2012 au 14 septembre 2013, les Lavallois étaient à veiller sur leur ville, matin et soir. Au lever et au coucher du soleil, l'un ou l'une d'entre nous devions nous poster dans un abri-objet, perché sur les hauteurs de Laval, au niveau du jardin de la Perrine. De là, pouvions nous contempler notre ville, réfléchir, méditer, prendre le temps… Ce projet, imaginé par l'artiste Joanne Leighton, et testé à Belfort l'année précédente.

Mon tour de garde était un matin de septembre la dernière semaine. Installé en position de l’étoile soit celle de l’homme de Vitruve dans l’abri en bois je pouvais voir facilement mon quartier, absorbé cette observation urbaine je me mis à attendre un air entraînant qui dénotait avec les lumières finissantes de l’été. Cet air que je connaissais sans le connaître ou le reconnaître ne me quitta plus et je me mis à le fredonner en redescendant de mon poste pour retourner à la maison. En rentrant dans la cuisine je le chantais encore quand les enfants et une amie de ceux-ci déjeunaient. Est-ce quelqu’un peu me dire quel est cet air ? L’amie des enfants fière et sûr d’elle s’exclama « Moi je sais, c’est du latin, c’est le chant que j’apprends en ce moment à la chorale du collège. » C’est la musique écrite par Vangelis du générique du film de Ridley Scott 1492: Conquest of Paradise sur des paroles en faux latin de bonne imitation. Ce film de 1992 comme on sait, affiche CyGérard dans le rôle du navigateur Génois. 20 ans après la sortie de ce film, je ne n’avais toujours pas vu. J’avais mémorisé la musique du générique du film en me disant « Plus tard ne consommons pas trop cet acteur ». Ce n’était toujours pas fait. Quelques années plus tard un de mes fils présent à cette scène se souviendra de cette étrange rappel à voir son film de l’acteur en 2020 il m’offrira pour un anniversaire le livre de l’acteur paru aux édition du Cherche Midi.

C’est d’actualité. Il disait ce livre :
« Je suis parfois un innocent, parfois un monstre.
Tout ce qui est entre les deux ne m'intéresse pas.
Tout ce qui est entre les deux est corrompu.
Seuls l'innocent et le monstre sont libres.
Ils sont ailleurs. »

Alors que nous importent les cloportes cloués au plancher, s’ils s’en prennent maintenant à Sylvain Tesson après avoir vomis leur bodyshaming sur fantomette, la Miss France 2024. Eve-Gilles. « Bah ! Elle a pas de nibards, remboursez, c’est un coup de la Macronie, c’est la petite sœur de Brizitte Jean-Michel, c’est un trans, on affame le peuple ! ! »

In noreni per ipe
In noreni cora
Tira mine per ito
Ne domina
In noreni per ipe
In noreni cora
Tira mine per ito
Ne domina
In noreni per ipe
In noreni cora
Tira mine per ito
Ne domina
In romine tirmeno
Ne romine to fa
Imaginas por meno
Per imentira

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