L’anatomie de la beauté
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L’anatomie de la beauté
Un livre à paraître, une question à débattre…
Il est heureux qu'en ces temps obscurs où la guerre et la ruine menacent, quelques voix s'élèvent pour évoquer ce qu'il y a de plus précieux en nous : notre aspiration à la beauté. L'art contient une "puissance d'orientation" — à la fois individuelle et collective – qui est tout autre chose qu'une opinion ou un simple concept philosophique. Il s'agit d'une orientation spirituelle autocéphale, d'une disposition de l'âme à se transcender elle-même ; un cap inscrit métaphysiquement dans l'Homme.
Dans un ouvrage à paraître : l'Anatomie de la beauté — curieusement contemporain au colloque L'œuvre amie conduit par Alain Chareyre-Méjan —, Christine Sourgins actualise la question de la beauté en ces termes : « Mais qu'est-ce que la Beauté ? Ne sommes-nous pas, collectivement et depuis longtemps, installés dans l'indifférence à la beauté et, pour certains, dans son déni ? »
… où l'on comprend en filigrane pourquoi les attaques contre la beauté (récurrente en France depuis les années 80) doivent commencer par distinguer ce qui relève de l'art et de son mystère de ce qui ne l'est pas. Le terme art contemporain notamment doit être regardé de près, de très près, afin de déjouer le piège sémantique qu'il contient.
Un autre piège à éviter à tout prix : nous n'avons pas à justifier la beauté. Tout comme la souveraineté, tout comme la liberté, l'aspiration à la beauté est un principe inscrit en l'Homme. Pour reprendre le mot d'Ernst Jünger, la beauté et l'art sont puissances d'orientation.
Bref, nous attendons beaucoup de cet ouvrage de Christine Sourgins (et des suivants). La question de la beauté ne se limite en effet pas à une question d'ordre esthétique. Elle appartient à l'anthropologie, voire à la métaphysique. Si la beauté fascine, c'est qu'elle contiendrait même, pour certains, un potentiel transfigurique. (Le monde n'existe que du point de vue de sa transfiguration.) L'âme recherche, au cours de son incarnation sur Terre, les germes de beauté tout comme l'abeille part en quête des fleurs à pollen. La beauté permet de passer, pour reprendre un mot de Robert Brasillach, de la banalité courante à un empyrée de mythologie. Car sans beauté, le monde se limiterait à une mine exploitable à ciel ouvert. Ce serait alors le règne absolu des titans. L'homme deviendrait un consommateur-producteur interchangeable. Une telle vision du monde, le turbo-libéralisme la distille chaque jour dans nos consciences, afin de parvenir à ses fins inscrites, en fait, dans le processus de la techno-science.
Le combat pour la beauté est une croisade. Pas une simple question de comptoir.
Pour commender le livre : https://www.amazon.fr/Anatomie-beaut%C3%A9-Christine-Sourgins/dp/2490081802
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