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De la candeur catholique face à l'islam

De la candeur catholique face à l'islam

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Après des déclarations d'une candeur stupéfiante de prélats, des témoignages ahurissants de naïveté de fidèles suite aux meurtres de Nice, je me suis rappelé de certaines scènes et autres choses vues au sein de l'Église. Il y avait eu cette soirée de « dialogue » entre musulmans et catholiques. Étaient présentes de nombreuses familles versaillaises, certaines en « loden » archétypaux, et leurs enfants pour beaucoup en « Cyrillus », des adolescents en aumônerie et une poignée de musulmans dont quelques femmes voilées. Ils étaient souriants mais conservaient un recul certain, une politesse froide.

Celles-ci avaient évoqué leurs expériences de mère, avaient parlé de leurs enfants, de la difficulté de leur donner une éducation religieuse et selon des valeurs de foi peu en phase avec notre époque. Et le reste du public de s'esbaudir : « ils sont comme nous, ils ressentent les mêmes choses, ils vivent les mêmes choses ». Les parents de « bonne » famille de la paroisse en avaient les larmes aux yeux et de finir tous en chœur avec un chant dans le style de « je crois en dieu qui chante et qui fait chanter la vie ».

A la sortie les croyants musulmans avaient discuté avec quelques jeunes enthousiastes et encouragés par les parents avaient promis d'aller participer à une prière à la mosquée pour mieux prolonger ce moment « de partage » apparent. Et très superficiel.

C'était tellement rassurant…

Je me suis souvenu également de ces pèlerins catholiques qui à Jérusalem échangeaient avec des disciples de Mahomet dans le même genre de « soirées ». Ils proclamaient qu'ils avaient le même dieu. Et puis ces disciples du prophète étaient vraiment tellement gentils. Pas du tout des fous de Dieu le couteau entre les dents ! C'était la même naïveté teintée d'ignorance, la même candeur, la même inculture religieuse. L'islam est en effet une religion extrêmement différente du catholicisme, interdisant l'exégèse et tout clergé entre autres dissemblances, ne concevant pas l'idée même de laïcité

(Nota Bene : on lira avec profit « la Croix et le Croissant » du père Antoine Moussali et d'Alain Besançon).

Me reviennent en mémoire également ces jeunes séminaristes me demandant gravement s'il fallait parler ou non de la Trinité et de la transsubstantiation pour engager le dialogue avec les musulmans de la Vieille Ville de Jérusalem. Il ne leur venait jamais à l'idée que le dialogue commence par beaucoup d'humanité et non de l'intellectualisation à outrance, et à Jérusalem pour dialoguer il faut accepter de prendre son temps et dire bonjour prend une bonne vingtaine de minutes.

Tous ces chrétiens dont je parle étaient royalement indifférents, à quelques exceptions près évidemment, au sort terrible des chrétiens d'Orient sous le joug. Beaucoup minaudaient sur la foi, « ils étaient cathos mais… », ils étaient cathos mais ne voulaient pas du pape ou, et du clergé, ils étaient cathos mais ne croyaient pas en ceci ou en cela. Ils étaient cathos mais enfin bon ils étaient quand même très libérés niveau morale etc.

Georges Bernanos aurait dit d'eux que c'était des tièdes, des cœurs tièdes au cœur sec et aux tripes molles. Et que Dieu vomit les tièdes.

Aucun ne paraissait saisir aussi que pour la très grande majorité des musulmans, que nous soyons agnostiques, athées ou paroissiens, nous sommes tous du même tonneau…

Aucun ne percevait que les musulmans nous méprisent de si mal connaître nos racines, notre histoire et le creuset de notre civilisation, uniquement anxieux de pouvoir continuer à avoir nos petites habitudes consuméristes quand souffle un vent mauvais sur l'ensemble de notre continent et en France. D'aucuns parmi les catholiques accusent Charlie Hebdo d'être responsables par les fameuses caricatures du Prophète de ce qui arrive alors qu'elles ne sont qu'un prétexte.

Avant l'assassinat de Samuel Paty, on pouvait espérer encore un peu, à très long terme, à un dialogue entre musulmans et chrétiens autres que dans la sensiblerie et les embrassades. Mais la mort de cet enseignant a fait franchir un cap et monté d'un cran l'horreur. L'avenir par conséquent s'est considérablement assombri…


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