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En politique le vrai saint est celui qui fouette

En politique le vrai saint est celui qui fouette

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« En politique le vrai saint est celui qui fouette et tue le peuple, pour le bien du peuple. »
Charles Baudelaire, œuvres posthumes.

La fainéantise ou la corruption, les deux maux les plus dangereux pour un pays, Baudelaire maître d’œuvre de la critique littéraire de son temps, bien connu alors pour scandale avec ses Fleurs du Mal rappelaient à travers sa précision et son génie particuliers le fléau et la solution à l’affaiblissement de la République ; nous sommes vers 1850, dix sept ans avant la mort prématurée du Poète, et dans cette France où le général du verbe Victor Hugo a les plus grandes difficultés à choisir entre l’Académie, la carrière politique ou… le néant du bannissement par Napoléon III qui en paierait le prix fort dans une lutte on le sait grandiose et impitoyable, ce Charles Baudelaire, plus humble, plus acerbe, plus cynique aussi, que le public connaît par sa réputation outrageuse qu’il ne méritait pas, décline le premier avertissement utile de la part de la sphère élitiste littéraire telle qu’on la connaît presque aujourd’hui intacte : originale, authentique, dédaigneuse, universelle.

Tel un citoyen averti de la politique et de la chose humaine noire des cœurs méchants ou simplets, quand les fondements de la République sont attaqués et menacent de tomber sous la force de l‘habitude, de la triche, et du dénis des castes politiques face à la sclérose des institutions, Baudelaire en appelle à un flambeau pur, peut être douloureux, sans dire la violence, ici par ce mot d‘or « fouetter » on comprend que pour réveiller un peuple dans son malheur des fainéantises et des déliquescences, il faut le guérir par un remède frappant, de cette maladie chasser le vice, par le vice et prendre dans le peuple le cristal qui fera le travail de sonneur d‘alertes ! il faut un sauveur et Baudelaire marque cet élu du peuple du signe des réveils douloureux, casser, taper, hurler, imagine-t-on… presque à la dose sado masochiste, et ouvrir la voie des soubresauts salvateurs en mettant sur scène un homme qui dira la vérité au peuple sans prendre de gant. Nous manquons non pas d’hommes et de femmes m’as-tu vu capables de faire spectacle, les media possèdent leurs arlequins savants, ils hésitent cependant à aller prendre dans les rues le pouvoir qui nettoiera la conscience collective.

Sauf un Zemmour qui risquerait l’oubli s’il ne montrait pas si vite sa propension à montrer un suicide français pour son portefeuille très rentable, les media ne possèdent personne ! Tout le système semble paralysé, « froidifié », grossier néologisme pour vous dire que le système politique et médiatique somnolent sages de petits trublions que le peuple ne regarde pas. Car si le peuple se prenait l’envie d’écouter Charles Baudelaire, la solution donnée dans cette belle phrase à ses tourments, il en terminerait immédiatement avec les loques du pouvoir en place. Naguère des noms comme Coluche ou d‘autres dans le spectacle du troubadour, avait eu leurs moments de gloire dans le décalage de ce rôle exigeant et dangereux ; Nous connaissons l’originale arme belle, avant eux, Sartre et Camus, dont la mort du second reste assez trouble encore aujourd’hui, prouvaient la délicate et passionnante affaire du Veilleur de Conscience en France.

Sartre fouettait le peuple par les mots revolver avec lesquels il faisait des armes qui visaient et tuer par le verbe, Camus aussi montrait le système dans son absurdité légendaire, et ces deux « étrangers » génies du style et de la pensée nous manquent ; oui ici nous réclamons pour le bien du peuple, car Baudelaire ne se trompait jamais, un marteleur prodige et le système les connaît ces noms qu’il laisse justement dans l’ombre car où trouver les secoueurs utiles de nos têtes abêties ? Où sinon là où le système a le plus de mal à les contenir, Internet ? Nous avons bien eu la malchance d’ouvrir nos oreilles aux folies haineuses d’un Dieudonné, puis de Soral à Chouard nous avons appris à différencier les grands d’hier de la stupide illusion des pseudo révolutionnaires en guinguette… disons le tout de suite, la chasse vaut mieux que la prise, ce qui plaît au système c’est de chercher le grand homme providentiel écrivain et penseur utile à la France, et si du côté de Onfray, de Finkielkraut on y réfléchit sérieusement, du côté du peuple, on n’y croit pas trop l’instant, mais il suffirait que… bref, nous sommes dans le ralenti des institutions du fait de nos élites confisquant le problème ET le remède, car savantes du remède baudelairien elle reculent, et ce remède ne leur plairait pas, on vient de vous le dire, pour tout le monde, cela ferait mal à son appel : le fouet !


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