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La prestidigitation par les chiffres

La prestidigitation par les chiffres

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Etant lycéen, il y a plus de trente ans maintenant, je me posais cette question lancinante à propos de certains élèves : « mais comment des jeunes aussi stupides pouvaient-ils être à ce point survalorisés par le système scolaire » ?

Par la suite, dans le milieu universitaire, j’ai vu des étudiants se faire peu de souci sur l’objectivité des informations transmises. Leur but premier était plutôt l’obtention du diplôme qui validait surtout leur soumission aux autorités établies. Ces anciens lycéens et étudiants ne remplissent-ils pas aujourd’hui le camp des « covidiens » intégristes ?

La mascarade Covid révèle quelque chose de très inquiétant : l’effondrement maintenant évident de l’intelligence des Français, alors que nous n’avons jamais eu autant de bacheliers dans le pays… Pour ceux qui ont encore des yeux et des oreilles, cette croyance ridicule en une pandémie imaginaire résulte de l’abaissement du niveau des études en France. Cela commence avec la scolarité obligatoire et le lavage de cerveau idéologique que les jeunes subissent pendant plus de 10 ans du matin jusqu’à la fin de la journée.

C’est pourtant paradoxal : avant la récente refonte des filières, n’avait-on pas sur 6 classes de terminale au moins 3 « terminales scientifiques » ? Ne se prenaient-ils pas pour les meilleurs élèves de France ? Il fallait voir les enseignants de ces « matières scientifiques » porter aux nues leurs « premiers de classe » qualifiés de « très intelligents » parce qu’ils avaient des aptitudes hypothético-déductives abstraites… On se souvient du théâtre des « conseils de classe » surréalistes où des enseignants, pourtant adultes, alimentaient par leurs remarques un mensonge social destructeur. Je me demande encore si mes collègues, idolâtrant ainsi leurs « créatures » mathématisées, croyaient vraiment en leur narratif. C’est difficile à dire face à un mélange de déni et d’inconscience. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que les « petits neveux » de Descartes ont bien travaillé ces dernières décennies. Pour quels résultats ? Entre ceux qui sont devenus les exécutants dociles et efficaces de l’oligarchie industrielle (et parmi eux les ingénieurs), et ceux qui ont alimenté par leur mode de vie la course technologique et matérialiste, on peine à trouver des citoyens responsables au jugement objectif… On trouve plutôt des aveugles qui entretiennent la psychose collective.

On attend toujours les réactions intelligentes de ces professeurs de mathématiques et autres « matières scientifiques » face à la manipulation quotidienne des chiffres depuis plusieurs mois… Mais où sont les génies de l’Education Nationale ? Toute cette politique néo-pythagoricienne a abouti au règne des « études » qui se veulent des oracles divins. L’adjectif « scientifique[1] » étant devenu une injonction religieuse devant laquelle tout le monde doit se soumettre. Il y a 2300 ans, un sage grec regrettait déjà : « Les mathématiques sont devenues, de nos jours, toute la philosophie… [2]»

Ce qui se passe en ce moment sous nos yeux est une véritable épreuve pour les âmes droites et honnêtes.  Que dire de nos enseignants qui sont incapables de discerner cette grossière propagande sanitaire afin d’éclairer le jeune français, lequel est, paraît-il, depuis le « progrès », au centre du système éducatif ? Ce qui est en jeu ici, c’est la dignité de leur vie. Jusqu’où allez-vous ainsi mentir aux jeunes générations ? Car le mensonge par omission est encore un mensonge.

Un ami me rappelle ceci : ne serait-on pas en face du « virus de la vérité » ? Ne permet-il pas en effet de séparer le bon grain de l’ivraie ? Mais jusqu’à quand allons-nous obéir à des personnalités narcissiques qui relèvent manifestement de la psychiatrie ?

Et, une fois de plus, ne parlons pas de nos religieux qui sont censés être éclairés et nous éclairer par « l’esprit de vérité[3] » et qui restent étrangement silencieux… C’est dommage : ils auraient pu nous rappeler la deuxième Epître à Timothée : « Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l'oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité… » (II Tim. 4 , 3).

 

[1] Bien entendu au sens post-cartésien du terme.

[2] Aristote, Métaphysique, 992a 25.

[3] I Jean 4, 1-6.


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