Ohé, gilets jaunes, bonnets rouges et sans dents, c’est l’alarme !
France Mauvaise Nouvelle https://www.mauvaisenouvelle.fr 600 300 https://www.mauvaisenouvelle.fr/img/logo.pngOhé, gilets jaunes, bonnets rouges et sans dents, c’est l’alarme !
Motivé, motivé, le peuple semble se réveiller. Tant qu’il rote dans sa mangeoire, tout va bien. La société peut bien se déconstruire, la morale s’abolir, la France mourir, tout va bien. La perspective de la TNT et du terrain piscinable avant 60 ans suffit à avaler tous les mensonges des arracheurs de peuple qui nous gouvernent. Mais si dans la mangeoire, il n’y a plus grand chose, voire plus rien, alors tout peut remonter à la surface. La goutte de gasoil fait déborder la vase. Bien sûr, on peut regretter que ce ne soit que le porte-monnaie qui fasse réagir le peuple. Mais il faut dire que c’est bien la seule valeur qu’on lui ait transmise. La seule façon d’obtenir une génération spontanée fut de l’acheter. Ils ne peuvent se lever pour défendre une France qu’on ne leur a pas transmise. Ils peuvent en revanche ne plus supporter de ne pas avoir d’argent dans le monde où l’argent est roi.
Toi y’en a vouloir un ssssèque carburant ?
Bien sûr, on peut regretter l’absence de fondement idéologique de ce mouvement, l’absence d’ancrage dans une pensée, son orientation vers des intérêts personnels. On préférerait voir le peuple se lever contre l’eugénisme, la PMA, la GPA, le transhumanisme… On préférerait voir le peuple se lever contre la mort programmée de notre civilisation française. Mais il faut dire que le peuple pense comme on lui parle… Les politiques, englués dans le mépris qu’ils ont du peuple et obsédés par l’opinion, ne savent que lui parler petit nègre. Marine le Pen : toi y’en a vouloir moins d’arabes dans ton quartier. Wauqiez : Toi y’en a vouloir moins d’arabes dans ton quartier (décidément… c’est gilet jaune et jaune gilet…). Peltier : toi y’en a vouloir un ssssèque carburant ? Avec ce genre d’élite, il ne faut pas s’étonner des choix vestimentaires douteux des militants de ces jacqueries de notre temps. Seul Jean Lassalle qui incarne l’obsessionnel retour au réel reste sincère dans ces affaires.
Tirer la pelote, mettre à jour le piège
Même si tout mouvement de déstabilisation de cette forme idéologique d’Etat qu’est notre république me réjouit au plus haut point et me fait encore et toujours fantasmer sur la nécessité morale d’un coup d’état, il me semble important d’analyser les causes de cette grogne. Il nous faut tirer la pelote dans une logique d’arbre des causes. Qu’a-t-il fallu pour que cette colère jaune s’exprime enfin ? La hausse du gasoil, bien sûr. Mais cette hausse du gasoil n’est insupportable que parce qu’elle constitue un piège tissé de longue date. Les habitants des zones rurales et péri-urbaines sont touchés en premier. Ceux-là travaillent en ville, comme les autres… leur choix d’habitat est guidé par le prix. Les zones où ils habitent voient les services publics et les commerces disparaitre au profit d’une concentration urbaine toujours plus grande. Ceci ne serait rien sans les leçons de morale des hygiénistes de la planète… tout l’urbanisme périurbain fut conçu autour de l’usage de la voiture : centres commerciaux, cinéma multiplex, zones d’activité de type Labège ou Saclay… La conjonction d’une concentration toujours plus importante de l’activité économique avec la hausse du prix de l’immobilier a provoqué l’éloignement de l’habitat sous influence des métropoles. Un autre aspect à prendre en compte, particulièrement pour les métropoles de taille moyenne au sud de la France, est la fuite des populations actives de territoires sous l’emprise de l’incivilité, puis de la délinquance, puis du crime. C’est ce que Renaud Camus appelle le Grand Remplacement et qu’il est facile de constater à Perpignan, Béziers, Nîmes, Avignon, Valence, etc. Nous voyons donc que si nos politiques veulent bien s’en donner la peine, il y aurait bien des choses à étudier profondément plutôt que de chercher la réponse populiste pour une remontée des sondages. En question : l’urbanisation, l’équilibre économique du territoire, le jacobinisme, le multiculturalisme, l’Europe, la politique énergétique à moyen et long terme, le pacte social, … enfin bref remettre en cause tout ce qui est à l’œuvre de sape de notre France depuis bien longtemps.
Le peuple n’est pas populiste lui !
Il faut faire savoir au gouvernement que le peuple n’est pas dupe du greenwashing à l’œuvre qui consiste à lui donner mauvaise conscience. Pour éviter le gaz à effet de serre, on peut baisser les taxes des carburants des véhicules non polluants plutôt que d’augmenter les taxes des carburants des véhicules polluants… mais l’Etat empocherait moins. On peut également donner ce que tout un chacun attend d’un Etat : une vision claire pour la société dans 30 ans afin de permettre au peuple de faire les bons choix aujourd’hui sans craindre d’être trahi par la loi. Concluons en disant que le peuple n’est pas populiste. Il ne s’exprime pas pour se flatter lui-même ! Non, s’il exprime sa colère c’est pour enjoindre les politiques de faire leur boulot, de donner une vision neuve pour la société, dans laquelle ils peuvent s’imaginer un avenir. Alors, oui, tant que nous aurons des politiques qui se laisseront guider par la trouille qu’ils ont des sondages et des faiseurs d’opinion, le peuple continuera d’exprimer sa colère. Quand nous aurons un homme qui se mettra au service de son pays pour montrer le cap, le peuple se laissera guider. En attendant : Ohé, gilets jaunes, bonnets rouges et sans dents, c’est l’alarme !