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Le citoyen nouveau est encore un coupeur de têtes

Le citoyen nouveau est encore un coupeur de têtes

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L’islamo-gauchisme n’est pas une alliance contre-nature, encore moins une alliance conjoncturelle de deux ennemis de notre civilisation, il y a au contraire une véritable filiation et l’islamiste est aujourd’hui comme engendré par notre République, comme le citoyen nouveau qui pourrait lui manquer pour prolonger son œuvre de sape.

Il convient dans un premier temps de revenir sur le concept de citoyen pour voir en quoi l’islamiste d’aujourd’hui remplit tous les critères pour devenir le nouveau gardien de la Révolution. Pour ce faire, il faut rappeler que la République n’est pas une forme neutre d’Etat ; en France, la République est une forme idéologique d’Etat. Rappelons également que cette idéologie n’est pas un lieu de la pensée mais un mouvement perpétuel, c’est ce qu’on appelle la Révolution. La Révolution n’est pas une utopie, mais un mouvement infini donc infernal, qui ne cesse de chercher matière à déconstruire. Tous ses édifices sont temporaires et ne sont que le prétexte qui justifie la destruction. C’est ainsi que ce mouvement perpétuel rend obsolète tout ce qu’il fut, condamnant la plupart des réactionnaires à être des modernes d’avant-hier : le féminisme c’était mieux avant, la laïcité c’était mieux avant, etc. En République française, la gauche joue à domicile. Quant aux militants de ce mouvement, de cette chose publique, ils ne sont plus des personnes, mais ils sont appelés citoyens, ce sont dès lors des êtres réduits à cultiver la bonne conscience de toujours appartenir au camp du bien. Pour l’historien Jean de Viguerie, la République est un mythe qui caricature la chrétienté : « Dans cette parodie de religion chrétienne qu’est la Révolution, l’engendrement du fils apparaît très tôt, c’est le citoyen. »

Dès le début, le citoyen n’a pas d’existence réelle et il est obligé d’être armé. C’est un être artificiel qui sert d’instrument, comme une machine qui doit défendre la République. Chaque citoyen n’est plus un homme, un être pensant, mais un être pensé, excroissance en acte de l’idéologie révolutionnaire, un gardien de la révolution. Il est l’homme nouveau imaginé et souhaité de tous ses vœux par Fouché, celui qui est le flic de tous. « La police sera dans chaque conscience. » comme lui fait dire Brisville dans Le souper. Dès lors, on peut tirer sur le peuple si le peuple met en danger la République, comme ce fut le cas en juin 1848 lorsque le soldat-citoyen tire sur le peuple qui manifeste pour du travail et du pain ; plus tard, c’est la même chose avec les communards et jusqu’à notre temps moderne et ses gilets jaunes. Il est interdit de se plaindre en République. L’être souffrant, tout comme l’être pensant, n’existe plus. Souffrir est un blasphème en République. Depuis la création du citoyen, il n’y a plus de pays réel, et devenant un adjectif, comme tout est citoyen, du comportement individuel aux institutions, tout est passé dans le légal. Le roi est mort donc exit le sujet et vive l’adjectif ! Le citoyen fut donc chair à canon, puis à voter, puis à consommer. Non pas dans une logique de succession mais d’addition. Le livre de l’Apocalypse est clair là-dessus, le mal s’additionne et nous fait vivre ses différentes déclinaisons en même temps et non successivement, cela s’emballe, c’est la logique du cycle infernal.

La République a besoin de renouveler ses citoyens. Un être conceptuel ne se reproduit pas tout seul et même si la rééducation nationale fait un travail considérable dans la fabrique, on peut aussi accepter de l’importer. Déjà le musulman est vite apparu pour les communistes comme un prolétariat de substitution. La désindustrialisation ayant clairsemé les rangs des militants et désabusé le reliquat d’ouvriers au point qu’ils se sont tournés depuis longtemps vers l’extrême droite. La pensée progressiste n’a eu aucun mal à convaincre les musulmans dans et hors de France qu’ils étaient le nouveau prolétariat, les nouveaux exploités du système capitaliste, impérialiste etc. Certains musulmans n’hésitent pas à revendiquer être les juifs d’aujourd’hui, et d’autres à s’assimiler au mouvement black live maters, alors même que le monde arabo-musulman a toujours fait partie du monde des dominants, des conquérants, exception faite de la parenthèse coloniale. Les musulmans de France finissent par croire sincèrement être les réprouvés du système, et si ils n’y croient pas, ils peuvent faire semblant par pur intérêt. La religion de la soumission est un bon fournisseur de citoyens. Et nous pouvons facilement extrapoler que cette religion, hermétique au questionnement métaphysique et à la relation intime avec le divin, ne peut envisager l’être pensant ou l’être souffrant. Les adorateurs du livre qui prescrit la violence étaient comme prédestinés à faire de bons citoyens. Nous assistons à une contamination mutuelle sur fond de grand reset de notre histoire. L’islam est facilement avalé par la révolution, comme si elle l’avait engendré, pas seulement par intérêt ou convergence des luttes, mais par compatibilité. L’islamo-gauchisme n’est pas une alliance contre nature mais au contraire la preuve que la Révolution est toujours bien vivante, oscillant sans cesse entre 89 et 93.

L’alliance des destructeurs entre eux n’est pas une bonne nouvelle contrairement à ce que pensent certains. Nous assistons à une agglomération des destructeurs, comme une boule de neige qui roule et veut se faire aussi grosse que la civilisation. Ils n’ont pas d’idée contraire, puisque la Révolution n’a pas d’idée mais un projet de destruction. Et les musulmans ne peuvent être assimilés à des conservateurs sous prétexte d’être religieux, car ils ne viennent pas conserver notre civilisation mais la renverser. Derrière l’alliance conjoncturelle des déconstructeurs de notre civilisation, se cache l’idéologie révolutionnaire. Il n’y a aucune raison que les déconstructeurs s’entretuent avant la fin de la déconstruction, c’est-à-dire… avant la fin des temps, car la condition de vie des déconstructeurs étant d’avoir quelque chose à détruire, ils sont dépendants de ce qu’ils détruisent et ont besoin de se prolonger en nous épargnant de temps en temps, en nous permettant d’établir des sanctuaires. Et tant qu’il y en aura, les musulmans seront de bons citoyens. Le citoyen nouveau étant aujourd’hui, après avoir été un temps le prolétariat, l’étranger et donc le musulman. De coupeurs de têtes à d’autres coupeurs de têtes, le fil rouge est tissé.


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