Tracassin à l’Élysée
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Tracassin à l’Élysée
D’aucuns s’interrogent sur le profil psychologique du président. Chacune de ses interventions, il est vrai, suscite soit l’hilarité, soit la consternation.
Dans la littérature germanique médiévale, Tracassin est un personnage surnaturel qui figurera dans les contes de Grimm. Il semble qu’il se soit réincarné de nos jours et séjourne pour quelque temps encore au 55 rue du faubourg Saint-Honoré, à Paris.
Mais ne peut-on se poser la question : les réalisateurs de Shrek 4 se sont-ils inspirés des contes de Grimm ou du locataire de l’Élysée ? Dans le quatrième film de la série, Tracassin se venge de Shrek en passant un accord avec lui, devenant ainsi le nouveau dirigeant tyrannique du royaume. En fait : un usurpateur. Dans le troisième épisode, il apparaissait déjà portant un grand chapeau et une tétine comme tatouage sur son bras gauche. Puis, en tant que grand monarque de Fort Fort Lointain, il aime à porter une tenue blanche et dorée. Un certain goût pour les panoplies. On le voit aussi mettre des perruques en fonction de son humeur ou des évènements qu'il célèbre.
Tracassin est un individu manipulateur, avide de pouvoir, bien entendu malhonnête, sournois et vengeur. Autrement dit, intégralement faux et entièrement dissimulateur. On le voit ainsi amadouer ses victimes au travers de ses intrigues pour obtenir ce qu'il veut. Il peut aller jusqu’au crime dans sa haine : on sait qu‘il a tué le Roi et la Reine de Fort Fort Lointain uniquement pour leur voler le pouvoir.
Obsédé par le pouvoir et la richesse, il méprise et néglige les citoyens de son royaume, organisant leur précarité. Et sans surprise, il peut se montrer lâche comme lors de sa confrontation directe avec Shrek, se cachant derrière ses collaboratrices apeurées, les fameuses sorcières.
Tracassin est aussi comique parfois, notamment quand il se félicite d'avoir atteint ses objectifs dans une totale déconnexion avec la réalité. L‘unique personne envers qui ce mystérieux personnage montre de l‘empathie est Fifi, son oie de compagnie qu'il affectionne beaucoup. Il semble qu’elle soit le seul personnage capable de le calmer. Mais il n’est pas dit qu’elle s’appelait Brigitte.
Pourtant, Tracassin a au moins un mérite : il nous rappelle que la recherche compulsive du pouvoir est en elle-même pathologique. Les obsédés dont il est question en politique ont comme particularité de n’avoir ni scrupules ni vergogne et donc d’être prêts à tout pour accéder aux postes de pouvoir. Ainsi va la logique républicaine. Puis, une fois qu’ils y sont parvenus, pour s’y maintenir, en bons disciples de Machiavel.
Malgré son scientisme latent, la neuropsychologie a parfois du bon. La théorie du « paradoxe du pouvoir » enseigne ainsi que l’accession à des positions de pouvoir tend à faire perdre un ensemble de compétences pourtant éminemment politiques. L’exercice du pouvoir isole, pousse à la perte de l’empathie et même à la capacité d’écoute de tout point de vue contradictoire.
Notre Tracassin ne montre-t-il pas ces caractéristiques propres aux profils les plus toxiques que la psychologie qualifie de nos jours de « sociopathes » ? Les criminologues qui étudient cette structure de la personnalité parlent de „tétrade noire“. Ces psychologies défaillantes articulent ainsi quatre traits principaux qui sont : la psychopathie (absence d’émotions vis-à-vis des autres), le narcissisme, le machiavélisme (expert en manipulations), le sadisme (jouissance à infliger des souffrances à autrui).
Ce profil a toutes les qualités pour être le représentant suprême de la banalité du mal dont parlait Hannah Arendt. Il ne se passe pas un jour sans que se manifeste la violence d’État, narrative et parfois physique, avec ses mensonges continuels, dans une fuite en avant suicidaire.
Le ver solitaire, qu’on appelle communément « ténia », est un ver parasite qui grandit dans l’organisme humain. Ce parasite empêche ainsi la croissance normale du corps. Dans un grand nombre de cas, l’infection au ver solitaire est asymptomatique. Par bonheur, une fois qu’il est détecté, le ténia se soigne généralement très bien et ses complications sont heureusement très rares. Belle métaphore que celle de Louis-Ferdinand Céline, dans un texte court de 1948, adressé à Jean-Paul Sartre, et intitulé À l'agité du bocal.