Éclaircie
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Éclaircie
Par Sacha Cornuel-Merveille
22 décembre 2024 20:00
Une buse fend l’immensité des épis,
Le terrien commémore l’ascension.
Une femme me suit timidement, endolorie,
Nous ne pouvions déroger aux rogations.
Là où virevoltaient jadis les feu follets,
S’acheminent désormais les crucifix,
Transhumance millénaire anémiée,
Reliquats asséchés, sinistre mélancolie.
Que tout cela cesse, place au carnaval !
Le vin polyphonique a l’éclat de l’absinthe.
Des effluves pour ma gorge éteinte !
Sabordage par les saturnales !
Un thyrse supplante le goupillon,
Et les fées peuplent les augustes sylves,
Tandis que les cordes d’Apollon,
Cherchent à maintenir les formes captives.
L’air est saturé de chants épars,
Où se mêlent nos ardents baisers,
Nos bas-ventres éberlués, hagards,
Vibrent sous la plénitude restaurée.
Peint au couteau, l’espace s’épaissit,
Nous adhérons à la présence bigarrée,
La lumière seule peut tout gouverner,
Jusqu’à l’épanouissement assouvi.
Nous résidons maintenant auprès des choses,
L’ici-bas triomphe du trivial espoir,
J’épouse l’immédiateté d’une rose,
Et sur ta poitrine lasse tombe le soir.