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Les Courants morts

Les Courants morts

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Les cendres d’un parfum sur l’incendie d’hier
Qui lentement s’assoupissent et s’évadent en rumeurs,
Le cœur vide et l’âme frêle où s’en vont les langueurs,
Ils ont le regard tiède qui roule vers l’arrière.
Ces deux brumes rêveuses ont le cœur à la honte
Quand elles s’écrasent mortes sur les draps empesés,
Sueurs laides et creuses de désirs épuisés,
C’est le regret vivace et le dégoût qui montent,
Avant-garde d’une plaie qui dans l’ombre noircit,
Qui au lendemain démange dans l’encre du souvenir,
Vieille balafre rose du bref amour ranci,
Vous garderez, mes anges, les échos de vos rires
Grondant comme des orages à la proue des luxures,
Vous collectionnerez dans le creux du désir,
L’appétit insatiable et lesté d’une usure,
Le souverain tyran à l’éperon du plaisir.
L’amour rejeté, trahi, pour faire vibrer les sens,
C’est la commune histoire et le commun gâchis
De deux êtres aspirés et mangés d’une absence,
C’est le renoncement tiède au pallier de la vie,
À la lisière du Vrai, au porche des symphonies,
C’est la ruine des moiteurs et des chairs écrasées,
La violence jeune et traître qui lentement désunit,
Qui dérobe un soupir dans deux râles condamnés.
Écrasés sous orgasme, le crâne perdu et las,
Mes pantins de rêves courts, disloqués en décombres,
Leur amour ébréché, écartelé dans l’ombre,
Que poursuivent au plafond les regards de ceux-là,
Gisants parmi la crasse qui s’amasse en écume,
Salis de ne pas aimer et pourtant soulagés,
Leur amour est brisé, leur forfait est enclume :
À eux les courants morts qui ne font point voyager.

Ces morts qui dansent
Ces morts qui dansent
Le temps des héros est passé
Le temps des héros est passé
Le Chant de la voile latine
Le Chant de la voile latine

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