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Foutriquet

Foutriquet

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Onfray déteste Macron. Comment lui donner tort ? Le proudhonien girondin dit aimer le peuple, se revendique de lui et croit que le salut de la nation passera nécessairement par sa réhabilitation. Macron abhorre le peuple, ce peuple qui, étonnamment fasciné par son bourreau, l’a porté une nouvelle fois au pouvoir au second tour de l’élection présidentielle. Le peuple est inconsistant, versatile, pétri de contradictions. Rien de bien nouveau sous le soleil. Le chantre du « en même temps » n’est de son côté en rien inconsistant, versatile ou pétri de contradictions. Même s’il tente de convaincre qu’il n’est politiquement pas hémiplégique, en avançant tout et son contraire, prenant une sorte de posture gaullienne, il ne vise en réalité qu’un but : déconstruire la France, l’éclater en mille morceaux, l’ouvrir à tous les vents pour la dissoudre dans le mondialisme.

Onfray, dans son ouvrage Foutriquet, tire à boulets rouges sur son meilleur ennemi.

Il pointe la psychopathologie de « l’en-même-temps » qu’il illustre par la plus grande supercherie produite par la République, à savoir la gestion de la crise du covid : « Après quatre ans de règne du président Macron, la France est devenue folle. La seule gestion du covid suffirait à le démontrer ; pas de fermeture des frontières, c’est inutile, puis fermeture obligatoire des frontières ; pas de confinement, c’est inefficace, puis confinement obligatoire ; pas de vaccination obligatoire, ce serait liberticide, puis vaccination généralisée ; AstraZeneca qui était sûr, puis plus AstraZeneca qui n’était pas sûr, avant de nouveau AstraZeneca qui redevenait sûr en moins de quarante-huit heures ; pas de passe sanitaire ce qui générerait des inégalités, puis passe sanitaire… tout a été dit et son contraire. »

Plus perspicace encore, Onfray tente de percer le mystère du « serpent Macron » : « Sa photographie officielle, on le sait, le représente une demi-fesse négligemment posée sur le bureau présidentiel pendant que, pour décor, comme un bruit de fond, un genre de musique d’ascenseur, il a choisi une pendule pour signifier qu’il est le « maître des horloges » et trois volumes de la prestigieuse collection de la Pléiade chez Gallimard. Lesquels et pourquoi ? Gide : mais est-ce celui qui fait l’éloge de la pédérastie dans Corydon ? Stendhal : mais est-ce pour la main du jeune précepteur Julien Sorel posée sur la cuisse de la femme de son patron en sa présence ? Et, allez savoir pourquoi, sous forme oxymorique probablement : un de Gaulle qui ne célèbre ni les petits garçons ni l’adultère d’une femme mûre avec son jeune employé de maison. On ne sait ce qu’Emmanuel Macron a voulu dire en choisissant ces trois volumes, mais on sait ce qu’il n’interdit pas de penser. »

On ne s’ennuie pas à la lecture d’Onfray qui nous gratifie de quelques belles saillies démontrant l’état déplorable dans lequel la France est tombée : « Nous sommes en régime communautariste et racialiste qui a choisi pour ennemi le mâle blanc hétérosexuel » ; « Sauf quelques demeurés confits dans l’idéologie, chacun sait qu’il existe des centaines de territoires perdus de la République dans lesquels la loi est celle que chérit notre ministre de l’Intérieur (Castaner à l’époque) : celle de la jungle. Un monde de voleurs, de braqueurs, d’agresseurs, de dealers, de violeurs, devant lesquels il n’y a que deux solutions : soit ne rien faire et laisser dire pour obtenir une prétendue paix sociale, alors que cette fausse paix prépare une vraie guerre civile, et c’est la jurisprudence Macron-Castaner, mais aussi celle de tous les chefs de l’Etat français depuis un demi-siècle ; soit appréhender ces présumés coupables afin de les remettre à la justice pour que la loi soit dite, et c’est la jurisprudence républicaine. » Notre conviction est radicalement inverse sur ce dernier point : il n'existe aucunement une jurisprudence républicaine qui garantirait l’ordre et l’autorité et permettrait de remettre la France à l’endroit. C’est au contraire elle la République qui excuse tout, organise l’impunité des fossoyeurs du pays et, dans une logique paroxystique, engendre la désintégration d’une société devenue liquide, fascinée par l’immigration incontrôlée et le multiculturalisme, société jadis fermentée par le christianisme, l’ordre, l’autorité, la beauté des paysages dépourvus d’éoliennes, la préférence nationale, l’identité des terroirs, le rythme lent des saisons et l’extraordinaire fécondité des traditions. Tout ce qui n’est plus par l’impardonnable faute de la République.

Mais poursuivons le florilège : « A l’université, on a plus le souci de l’idéologie que du savoir ; le wokisme et la cancel culture font trembler les rares athées de cette nouvelle religion sociale venue des Etats-Unis » ; « Comment affirmer que l’état mental du pays et de ses citoyens est bon alors que les addictions à l’alcool, à la drogue, aux antidépresseurs, aux somnifères, aux anxiolytiques, aux jeux, aux écrans atteignent des sommets et que les enfants se suicident dès le plus jeune âge ? ». Impossible d’être plus explicite qu’Onfray.

Que retenir in fine de la lecture de ce réquisitoire contre Macron, énième marionnette d’un système endogamique à bout de souffle ? Deux mots : roboratif, et parfois jubilatoire.


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