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Paul Serey, Le Carrousel des ombres

Paul Serey, Le Carrousel des ombres

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Le Carrousel des ombres est un texte d’une grande profondeur où journal intime, récit de voyage, réflexions, sublimés par la luxuriance du vocabulaire, ne cessent de se mêler pour mieux témoigner de la confusion et de la difficulté de vivre dans un monde où « Nous avons inventé un bonheur qui ne remplit plus le cœur des hommes… »

Il est difficile de vivre dans cette fade époque privée de toute référence verticale, se limitant à la seule horizontalité, celle des préoccupations uniquement matérielles où le sacré n’a plus sa place. « Ce monde a mis à l’index les choses sensibles, les différences qualitatives de la perception ; il n’en montre que des généralités quantitatives. »

L’auteur à l’instar des écrivains du XIXème siècle rêve d’un lointain, d’un ailleurs, d’une fuite écœurée loin du monde matérialiste. « L’exil, c’est tout ce qui me reste. »

Il part non sans but, mais en Extrême-Orient russe sur les traces du baron Roman von Ungern-Sternberg, personnage de légende, officier russe blanc, seigneur bouddhiste, souverain chamaniste, moine soldat qui fit trembler les bolcheviks et rêvait avec sa Division sauvage d’un empire mongol. Obsédé par ce personnage fascinant qui souffrait du même mal que le narrateur, celui-ci nous immerge dans ce froid sibérien et nous propose d’abandonner l’exigeante rationalité d’une lecture pour se laisser porter et emporter par la simple beauté de cette prose étincelante, dans des profondeurs métaphysiques explorant le bien et le mal, Dieu et Satan en cela, se sentant plus proche « De ceux qui sentent Dieu comme lumière » que « De ceux qui le sentent comme règle » selon la maxime de Joubert.

On y croise aussi Léon Tolstoï, Blaise Cendrars, Armand Robin, Hugo Pratt, Saint Benoît-Joseph Fabre, Thelonious Monk ; telle est la parentèle qu’il revendique à bon droit.

La folie est aussi au cœur de cette ouvrage mais comme l’écrivait Jiddu Krishnamurti « Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société profondément malade. »

Le carrousel des ombres, Paul Serey, Éditions des Équateurs


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