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Villiers et le jour d’après

Villiers et le jour d’après

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Dans l’apologue de son livre Le jour d’après, Philippe de Villiers imagine un Emmanuel Macron en accusé : « La charge la plus lourde qui pèse sur le prévenu Macron tient à la publication de son décret du printemps 2020, mettant le pays sous occupation numérique et partageant arbitrairement les Français en deux catégories distinctes, avec une liberté enviable pour les « essentiels » - les hérauts du virtuel encaisseurs de rente – et un statut discriminatoire pour les « non essentiels » - les métiers de la main et du cœur-, condamnés au rideau de fer. » Si le confinement de masse constitua une arme d’autodestruction massive de l’âme du pays, il fut aussi un formidable levier pour accélérer la digitalisation des comportements, en matière de travail, d’éducation scolaire ou de consommation.

Le meilleur moyen de dompter un peuple rétif est de répandre la panique, de diffuser la peur dans les esprits, afin de tout obtenir de lui. Souvenons-nous que le président français avait annoncé « 400000 morts à venir ». Ce fut une « fèqueniouze », comme disent les bien-pensants qui traquent toutes les formes de complotisme, le plus souvent fantasmées. Nous sommes tombés dans le panneau de la servitude volontaire et avons contracté collectivement le syndrome de Stockholm qui rend la victime dépendante affectivement de son bourreau. De Villiers explique : « Le confinement intérieur, généralisé, aveugle, fut une grave erreur. Il eût fallu, dès le début, un confinement extérieur, frontalier et un confinement ciblé sur les publics à risque. Les chiffres montrent que la proportion des morts – hors le grand âge et les comorbidités – est infime. On a chargé l’addition : beaucoup de morts du Covid ne sont pas des morts du Covid, mais on les a inscrits, pour faire peur aux français, comme morts du Covid. Le confinement généralisé ne se justifiait pas. La preuve ? On s’y est essayé à plusieurs reprises. Si c’était efficace, on n’aurait pas eu besoin de recommencer… »

Il semble bel et bien que nous ayons franchi un seuil dans la volonté des élites mondialisées de numérisation de l’être humain. Pour preuve ? Le prochain jalon ? La singularité qui superposera intelligence artificielle et intelligence humaine, pour entrer de plain-pied dans le transhumanisme. Cette mutation insensée se traduit par le refus de toute anthropologie réelle, de toute incarnation, de toute charnalité, à l’instar de la PMA et de la GPA à venir. En 1947, Bernanos eut cette fameuse parole prophétique dans La France contre les robots : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas qu’elle est d’abord une conspiration contre toute espèce de vie intérieure. » Il s’agit bien de la conspiration de l’esprit mécanicien ou techniciste contre l’intériorité humaine, contre tout ce qui fait le substrat sacré de l’homme. Quelle folie de s’éloigner ainsi de la sagesse élémentaire, de la raison, de la simplicité et du bon sens. Nous sommes dans un phénomène d’autodestruction, disions-nous.

Comme pour enfoncer le clou, l’essayiste continue : « Ce projet consiste à mettre à profit le Covid pour nous faire basculer dans la société distanciée, désagrégée, du contrôle total. Il n’y a pas de conjuration à chercher, la feuille de route est publique […] La question, pour les seigneurs du Village global, n’est plus seulement de tenir en laisse nos opinions mais d’en profiter pour imposer leur vision du monde et s’ouvrir les marchés gigantesques des biotechnologies. Le tout, en arraisonnant l’humanité aux algorithmes du « capitalisme de surveillance ». » Heureusement, d’après Philippe de Villiers, que se réveillent des consciences, que des esprits entrent en rébellion, que fleurissent des lanceurs d’alerte car ainsi les masques pourraient commencer à tomber. Mais comment cela se fera-t-il? En refusant le vaccin obligatoire par exemple ? En cessant d’avoir peur et en ne croyant plus à ce que l’on nous raconte à longueur de journée à la télévision et dans les différents médias ? En prenant le parti de vivre vraiment ? En choisissant l’indépendance professionnelle plutôt que le télétravail forcé ? En créant des structures de vie autonomes qui se marginaliseront pour échapper à la surveillance de l’Etat orwellien ? En vivant à la campagne ? En optant pour un monde interlope qui refusera les implants du cerveau visant à communiquer des pensées et des humeurs via un smartphone « intégré » ? En se battant à toutes forces contre la monstruosité qu’est le transhumanisme ?

« Ce que nous avons vécu a déjà été joué. » De Villiers est formel. Le pape du « grand Reset » s’appelle Klaus Schwab, ingénieur et économiste allemand, dont Macron est proche, qui a publié Covid 19, la Grande Réinitialisation. Avec un tel titre, on ne peut être plus explicite quant aux intentions. Dans son manifeste programmatique, le gourou technophile vise ni plus ni moins que « la transformation de l’humanité » car « la pandémie représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde. » Lors de la séance de lancement du « grand Reset », le Président de Microsoft, Brad Smith, saluait ce tournant historique : « La pandémie accélère l’adoption des technologies digitales. Du fait du confinement, individus et gouvernants se sont mis au télétravail. Les nouvelles technologies et les données de masse vont donc porter cette remise à zéro. La bande passante est devenue l’électricité du XXIème siècle. » Le secret ultime de la réinitialisation ? Numériser l’humanité toute entière et la transporter d’un bloc dans le transhumanisme, monde gazeux, virtuel où l’immortalité nous est fallacieusement promise.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que pour permettre cet aggiornamento global tout ce qui concourt à fragmenter la société est bienvenu. Eh oui, une société d’individus en lutte les uns contre les autres, se détestant même, est plus aisée à manipuler. L’adage « diviser pour régner » a fait de nombreux émules : « En 2020, toute la cosmocratie -le FMI, l’ONU, les supranationales de la Big Tech- s’est accordée sur la mise en œuvre d’une vision planétaire, au-dessus des Etats. Au programme : une économie faustienne, à base de décroissance verte, d’hubris monetica, de promotion des minorités et de digitalisation intégrale. Il s’agit de réduite l’humanité à une somme d’individus livrés au marché nu. Tout ce qui peut désagréger l’ancienne société devient profitable. »

De Villiers, qui avait prôné voilà quelques années la dissidence pour résister à cette lame de fond, appelle désormais à l’insurrection : « L’ordre technosanitaire vise à modifier les réflexes de l’homme social. Il est grand temps de s’en prémunir. Il faudra réapprendre aux enfants de France que la souveraineté est un beau mot : on est souverain quand on est autonome, qu’on reprend le pouvoir sur sa vie, son corps, ses échanges, sa parole et sa pensée. Et qu’on cultive le primat du lien sur le bien, de la conscience humaine sur le Système. La France est en état de coma végétatif. Le monde entier, mi-inquiet, mi-goguenard, attend qu’on la réveille. Car c’est à elle qu’il reviendra de donner le signal de l’insurrection de l’esprit. Sauvons la liberté, elle fera le reste. »


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