La City : le plus grand centre mondial de recyclage d’argent criminel
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Il y a quelques semaines j’ai « sauvé » une junky française du gouffre. C’était le 8 décembre et fête religieuse oblige tout était au point mort. Cette jeune femme s’était fait délester de son passeport, de ses cartes de crédit et de l’argent liquide qu’elle avait avec elle et je ne pus que lui porter secours sans aucune arrière pensée lubrique de ma part car elle avait apparemment l’âge d’une de mes petites-filles. Le Consulat de France était fermé et elle était en larmes dans la rue. D’ailleurs qu’aurait pu faire la secrétaire du Consulat qui n’est pas un organisme caritatif …
Je me suis occupé d’elle comme si elle était une de mes petites-filles et rassurée elle finit par m’avouer qu’elle était complètement sous la dépendance de la cocaïne. À la suite d’une liaison houleuse avec un médecin qu’elle rencontra à l’hôpital, son lieu de travail (infirmière de son état), elle sombra dans cette dépendance coûteuse et totalement inefficace à la cocaïne s’administrant jusqu’à dix rails par jour pour pouvoir assumer son travail. Son ancien amant médecin était également sous la dépendance de cette drogue.
Ce n’est qu’après l’avoir en quelque sorte apprivoisée et rassurée qu’elle me fit ces confidences. Je m’en veux aujourd’hui de relater ces faits mais ils servent d’introduction à l’exposé d’une situation éminemment inquiétante qui constitue l’une des activités très lucratives de la City à Londres : le trafic de cocaïne et le recyclage des profits de ce commerce. Londres est le centre européen de ce business et il a envahi tous les étages de la finance britannique à tel point que la Reine pourrait un de ces jours récompenser les trafiquants et les financiers impliqués dans ce commerce comme elle décora en leur temps les Beatles pour les gains financiers dont ils étaient les auteurs pour le Royaume. Pour résumer le business de la cocaïne, ce sont des petits dealers pauvres, marginaux le plus souvent, qui sont exploités par de gros bonnets intouchables car ils font partie de l’intelligentsia politique ou économique également grands consommateurs de cette poudre.
Pas besoin d’investir dans des mines de tungstène ou des puits de pétrole pour faire fortune, la cocaïne est produite par de pauvres paysans et on peut en un temps très court accumuler des fortunes en organisant l’acheminement et la revente sur les lieux de consommation. Si on veut se lancer dans le business des diamants, il faut des certificats d’authenticité, des licences commerciales. Avec l’or c’est encore plus contrôlé mais avec la cocaïne il n’en est rien !
Certes quelques saisies spectaculaires sont médiatisées à outrance pour cacher l’iceberg qui se trouve au dessous de la ligne de flottaison. Tout est minutieusement organisé pour que les marchés gigantesques que représentent les centres urbains européens soient approvisionnés de manière pérenne. Il existe en effet une sorte de laissez-faire dont les politiciens et les banquiers s’accommodent ou plutôt ont fait en sorte que les autorités policières ferment les yeux car ils sont et elles sont impliqués dans ce gigantesque business pour lequel la City est la plaque tournante européenne majeure.
Le narco-traffic autrefois dédié à une élite friande d’opium s’est démocratisé et les profits réalisés sont infiniment plus importants à tel point que les immenses volumes d’argent recyclé ont envahi le milieu bancaire de tous les pays de l’OCDE. Quand l’Etat français emprunte sur les « marchés » il y a de bonne raisons de penser qu’il emprunte en partie de l’argent recyclé du commerce de la cocaïne !
Roberto Saviano, auteur d’une œuvre dérangeante intitulée « Zero Zero Zero » ne mâche pas ses mots : « La City de Londres est le plus grand centre mondial du recyclage d’argent criminel ». La mafia napolitaine, les cartels mexicains et colombiens ne sont que des intermédiaires, de bas exécutants au profit des financiers londoniens. Les hommes d’honneur de ces organisations commerciales qui n’ont plus rien de criminel ont été remplacés par des employés en complet-veston et cravate club qui respectent la loi et opèrent en toute légalité à Londres mandatés par de grandes corporations multinationales qui contrôlent le commerce très lucratif de la cocaïne que le petit consommateur lambda enrichit en consacrant parfois la totalité de son salaire à ce leurre qui finit par ruiner son avenir. Quelle triste peinture de la magnificence de l’économie londonienne …
Inspiré d’un article paru dans le Guardian qui a eu le courage de révéler cet immense scandale.