Le consommateur, cet hypocrite
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En ce moment la crise agricole sévit durement, la plupart des exploitants et éleveurs sont poussés à bout et au désespoir et ils ont choisi le blocage et des actions chocs pour se faire entendre. La solution salutaire serait de supprimer immédiatement les lois de libre échange scélérate permettant de laisser entrer sur notre territoire des marchandises qui ne respectent aucune des règles que l’on impose à notre ruralité. Bien entendu, ce serait aller contre le logiciel ultra-libéral de tout le personnel politique actuel sans exception. L’autre question importante n’est pas là, l’autre question c’est la sottise du consommateur lambda :
La grande majorité des français prétend soutenir les paysans, seulement voilà si les soutenir par de grandes et belles déclarations emphatiques sur les réseaux est somme toute facile, un vrai soutien serait de consommer local et d’acheter fruits, légumes et viandes selon les saisons, d’être vigilants sur sa consommation. Mais je pense qu’il serait vain de rêver.
Renouer enfin avec la nature ne serait pas un mal…
Cela ne fait pas si longtemps que ce lien a été perdu, je me souviens que dans mon enfance nous mangions selon celle-ci.
Seulement voilà, les français veulent manger des tomates, fraises et viandes ou fromages divers, en toutes saisons, au mépris des rythmes naturels, ou de leur provenance. De plus ils préfèrent rogner sur le budget alimentation et acheter du poulet aux hormones, des cerises recoloriées, des pommes « en cire » ou des denrées poussées sous serre, et chimiquement nourris, économiser au mépris de leur santé afin de consacrer leur budget aux plaisirs tristes et électroniques le plus souvent de ce début de siècle.
J’avais été frappé par un reportage montrant des personnes obligées de voler de la nourriture dans les rayons d’un supermarché pour survivre. Elles montraient ensuite le fruit de leurs coupables larcins aux caméras : ce n’était que pâtes à tartiner immondes, biscuits et gâteaux industriels, « sandouiches » au jambon à la sciure et fromages visiblement en plastique (je ne comprendrai jamais la vogue de la mozarella, y compris celle réputée « authentique » au lait de bufflonne italienne), « burgers » tout préparés à réchauffer au micro-ondes. Bref, ces personnes se nourrissaient comme des gosses de quatre ans avec une nourriture pré-digérée et pré-déféquée, déjà broyée, l’estomac n’a plus aucun effort à fournir.,
Pour justifier le fait qu’elles ne consomment pas local, la plupart des consommateurs hypocrites invoquent la cherté des produits français. Ce serait du luxe d’acheter local. Ces personnes ont-elles déjà fait des marchés ? Ont-elles déjà fait cet effort ? C’est certain que c’est un peu plus exigeant que de choisir des produits déjà pré-digérés en rayon des supermarchés, sans parler de l’épluchage qui prend sur celui des réseaux dits sociaux ou des jeux vidéos voire du « binge watchin » de séries débiles sur « Netflix ».
Il faut avouer également que l’éducation du goût n’est plus faite par les parents, que ce soit en milieu urbain ou en ruralité : Je songe non sans terreur à ce petit producteur de beurre obligé de fabriquer des mottes sans goût car celui de son produit était trop fort pour des acheteurs habitués à la fadeur… Je pense à ce jeune homme sincèrement désolé de me voir faire mon jardin alors que, ricane-t-il, on trouve pleins de fruits et légumes dans les supermarchés. Pourquoi tant d’efforts ? Alors que les industriels nous font la becquée en quelque sorte.
Beaucoup se justifieront en attribuant ce que je viens d’écrire à des convictions « écolos » ou « déclinistes » alors que ce n’est que l’expression du simple bon sens que mon grand-père vétérinaire en Picardie exprimait déjà dans les années 70. Et la ruralité c’est la France qui fût un temps un pays de terroirs, ceux-ci étant maintenant en agonie. La caricature qui en est souvent faite, dans un sens ou dans un autre, est un autre symptôme de leur dégénérescence.