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Mandela éclipse De Klerk

Mandela éclipse De Klerk

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Depuis bientôt une semaine, les médias ne parlent plus que de Nelson Mandela, Mauvaise Nouvelle y compris. Au-delà de la canonisation médiatique de celui que la presse nomme unanimement et affectueusement Madiba, ce qui n'est pas sans réduire magistralement la complexité qui fait la richesse du personnage comme l'a rappelé Guillaume de Mazalle, certains faits font naitre une drôle d'impression, un malaise dans le sillage de la mort du "grand Homme". Mandela n'aurait-il pas fait le vide autour de lui ? Où est Winnie Mandela, celle qui fut son épouse et camarade de lutte pendant ses années passées dans les geôles du régime de l'Apartheid ? Où est Desmond Tutu, celui qui fut son ami ? Et surtout, où est Frederik de Klerk, celui avec qui il fut co-lauréat du prix Nobel de la paix ?

Pour sa part, Frederik De Klerk ne renie pas sa politique et ses choix auprès de Nelson Mandela. Dans un entretien accordé à CNN, le dernier Président blanc d'Afrique du Sud redit toute son amitié envers son défunt successeur, ainsi que son admiration.
"Il y a eu immédiatement une étincelle entre nous deux, si je peux dire les choses comme ça. Je le respectais et je l'ai toujours apprécié en tant qu'homme. C'était une personne magnanime, une personne pleine de compassion."

"Il regardait les gens dans les yeux, d'une manière très directe, il savait très bien écouter, et on voyait très facilement qu'il avait une approche analytique de la discussion, ce que j'appréciais beaucoup. J'ai vraiment été très impressionné lors de cette première rencontre."

"Il fut un grand unificateur et un homme très très spécial de ce point de vue au-delà de tout ce qu'il a accompli. Cette priorité de la réconciliation est son plus grand héritage."
S'il n'a pas acquis l’appellation d'icône, Frederik de Klerk n'en a pas moins joué un rôle historique dans la chute de l'Apartheid. C'est par la voie de la négociation que Nelson Mandela a permis le changement de régime sud-africain, mais pour négocier il faut être deux ! De Klerk accède à la Présidence en 1989 après avoir rudement bataillé contre son prédécesseur et pourtant, il sera prêt à sacrifier ce poste cinq années plus tard pour préserver l'unité du pays. L'homme semble toutefois être désormais destiné à tomber dans l'oubli de l'Histoire, on célébrera Mandela sans parler de De Klerk, comme on célèbre Churchill en oubliant Attlee. Le Soleil s'est déjà couché sur cet homme courageux : aucun chef d'État n'a cru bon de citer son nom lors de l'hommage rendu à Mandela, au stade de Soweto.

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