Déséducation et décervelage intensif
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Aborder le sujet de l'éducation nationale en France est extrêmement clivant et ce pour diverses raisons à commencer par la psychologie sociale, collective ou individuelle. Beaucoup ont souffert de différentes frustrations liées aux profs. Le petit coco - forcément un génie aux yeux de ses parents - pas reconnu par les enseignants, ces salauds ; le gamin imbuvable et mal élevé, hyperactif, forcément un surdoué qui s'ignore ; le gosse déficient intellectuel automatiquement un génie méconnu…
J'en passe et des pires.
Je ne parle même pas de tous ces écrivains du dimanche persuadés que leurs maîtres sont passés à côté de leurs dons. Elle est cruelle l'école, elle suscite beaucoup de complexes, beaucoup de frustrations, de colères, beaucoup ne se relèvent pas, expliquant le plus souvent leur échec patent par le fait qu'ils étaient rebelles et les bons élèves trop dociles, attention !
Et sic.
Pour la plupart à droite, et à droite de la droite, c'est la faute uniquement de l'idéologie. Les profs seraient tous des marxistes en puissance, encore maintenant, retardant de soixante voire soixante-dix ans dans leur perception et c'est pour ça qu'ils n'auraient pas eu une scolarité aussi brillante que celle à laquelle ils croyaient pouvoir prétendre. Il y aurait un complot contre tous les élèves de famille de droite. Alors que bien souvent c'est juste qu'ils étaient simplement un peu fainéants et pas très malins… Attention je ne nie pas que la pression idéologique existe, bien au contraire mais elle se niche ailleurs…
J'ai noté au cours de ma carrière de 27 ans dans le public que les plus attachés à des valeurs pourtant qualifiées de réacs étaient des anciens gauchistes ou « soissantuitards » voire des communistes. Ce qui d'un certain point de vue est logique.
Je songe ici non sans amusement à cette fille d'un ancien candidat de droite bien à droite de province fière avec son pôpa et sa môman venus spécialement de recevoir un prix de la « Maison de l'Europe » couronnant un travail à l'inverse de leurs convictions affichées. Les deux eurent un sourire un peu gêné à mon encontre…
Quand Jean-Michel Blanquer est arrivé au ministère de l'éducation rue de Grenelle, ils ont été nombreux à se dire qu'enfin un des leurs accédait au poste et que les choses allaient changer. Alors que les déclarations du ministre n'étaient juste que des coups de com à destination de la droite. Et uniquement de la com. Car le pédagogisme continue ses ravages dans toutes les strates de la « grande » maison.
Le pédagogisme prôné en France ayant mené à la faillite du « collège unique » est issue du libéralisme le plus échevelé et non du marxisme
Le problème, le nœud central c'est le pédagogisme et l'abandon de la valeur travail mais aussi de toute idée de transmission du savoir ou de quoi que ce soit d'un peu élevé. Je n'évoquerai même pas l'abandon de toute idée d'excellence, crime odieux pour les maîtres de l'éducation nationale en 2019 qui ne sont pas le ministre et son équipe mais les inspecteurs généraux dont certains continuent leurs méfaits même quand ils sont à la retraite :
Sauvageot ou Durpaire par exemple.
Le pédagogisme prôné en France par Philippe Meirieu et ayant mené à la faillite du « collège unique » est la problématique la plus importante, rappelons que cette doctrine est issue du libéralisme le plus échevelé et non du marxisme. Ces idées ont pour conséquence un nivellement par le bas finalement cynique de la part des responsables qui estiment que le bas-peuple n'a pas besoin de connaître les grands classiques pour vivre et travailler, et qu'en plus cela favorise sa docilité aux pires sottises répandues dans les médias, officiels ou alternatifs.
Le peuple ainsi décérébré votera « contre le fââchiisme » aux présidentielles là où on lui dit de voter.
Il est finalement une vérité intangible indubitable en éducation, tout le monde n'est pas fait pour faire des études et a fortiori des études longues, tout le monde n'est pas doué pour se cultiver, et, ou apprendre. Ce n'est pas du tout une question d'instruction ou que sais-je encore…
C'est injuste, c'est cruel mais c'est ainsi.
Et il y a différentes formes d'intelligences, les intelligences manuelles étant encore largement méprisées dans ce pays où les jeunes qui suivent des filières professionnelles ou qualifiantes leur étant vraiment adaptées y sont poussés toujours par défaut et non par réelle vocation. Et c'est ainsi que la plupart des enseignants et des parents les perçoivent, des voies de garage pour des adolescents moins intelligents.
Exercer un métier manuel est toujours considéré comme dégradant.
Bien entendu, quand on dit ça en France cela concerne toujours les enfants des autres, jamais les siens propres…
Cette droite où sévit un anti-intellectualisme forcené qui n'est rien d'autres que la manifestation d'un complexe d'infériorité mal digéré
Ce pédagogisme est porté depuis quelques décennies en France par des profs et des administratifs issus de notre société décervelée, qui ne remettent jamais en question le système tel qu'il est, ne veulent surtout avoir de questionnements dessus, et qui refusent de porter le moindre savoir aux élèves. On me dira qu'ils auraient du mal beaucoup étant de plus en plus incultes ou même quasi illettrés, il faut voir les fautes dans les courriers officiels, elles sont parlantes.
Ils ont assimilé, mal, mais ils l'ont fait sans broncher, l'écriture inclusive dans tous leurs cours, dans les messages aux parents et à l'administration et le fait que l'école doit rééduquer les enfants contre la famille parfois en imposant une vision de la société entre Disneyland et Orwell. On censure les livres qui pourraient gêner tout cela sans aucun remords ni indignation venant de droite d'ailleurs où sévit un anti-intellectualisme forcené qui n'est rien d'autres que la manifestation d'un complexe d'infériorité mal digéré.
Ils n'ont pas vraiment d'idéologie ces gens, ils n'ont pas d'idées, ils ne font que recracher ce qu'on leur a mis dans le crâne. Et pire ils sont devenus profs par défaut, ou pour beaucoup de femmes mariées car ça faisait un peu d'argent de poche tout en s’occupant des gosses le mercredi.
Tout cela a entraîné un élitisme beaucoup plus puissant qu'auparavant soutenu par un darwinisme social sans pitié. Il n'y a plus de méritocratie possible et la culture redevient le privilège quasi exclusif des nantis (je parle bien ici de culture et non de tout le fatras épate bourgeois que beaucoup confonde avec). Pour les ignares c'est l'excuse toute trouvée me dira-t-on :
« Je suis ignare mais au moins je suis simple et la culture (l'épate bourgeois) c'est un truc de bobo ».
Et finalement la société actuelle qui célèbre autant la médiocrité a de beaux -mauvais?- jours devant elle encore…