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Je veux me faire dévacciner !

Je veux me faire dévacciner !

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Avant de claironner, il faut que je confesse au peuple m’être fait vacciner. Avant de brandir ma revendication d’aujourd’hui de me faire dévacciner, il faut encore que j’avoue avoir cédé aux sirènes de la facilité en octobre et avoir pris mes deux doses de traitement préventif d’une maladie qui a peu de probabilités de me faire du mal. Absurde ? Les générations suivant celles qui auront pris des tonnes de vaccins contre des maladies virulentes et asymptomatiques le diront peut-être si elles survivent à toutes ces doses de cheval. En attendant, oui, disons le tout de go, je me suis fait vacciner. Et aujourd’hui, je veux me faire dévacciner, je l’exige. En effet, comme un malgré-nous, j’ai honte désormais, j’ai honte d’avouer avoir suivi le troupeau. Tous les arguments étaient bons. Je me suis d’abord réfugié derrière le fameux devoir d’état qui depuis belles lurettes habille nombre de mes lâchetés. Pour subvenir aux besoins de ma famille nombreuse, il me faudrait consentir à beaucoup de choses pour conserver carrière et salaire… Après tout, deux doses sont vites absorbées, ce n’est pas grand-chose, beaucoup moins pénible que de porter un masque sur la face. Pourtant est-ce bien le devoir d’état ou simplement le désir de pouvoir picoler dans les bars librement qui m’a conduit à accepter la piquouze ? Quant à la famille, elle se serait réjouie d’avoir un père exemplaire plutôt qu’un pourvoyeur de fonds. Peut-être… Une fois mort, quand on refait le film hagiographique.

Je veux donc aujourd’hui me faire dévacciner pour évacuer toute honte d’avoir vendu ma liberté même pas pour la santé, mais pour une pinte de bière. Deux doses ça suffit ? Trois, bonjour les dégâts ? Non, ce n’est pas cela, vraiment. C’est juste le révélateur d’un renoncement généralisé pour une pinte de bière, tel se rêve chevalier, finit l’épée entre les jambes accoudé au zinc devant le calice mérité de la soumission. J’ai cédé au chantage d’une autorité méprisante. J’exige donc de me faire dévacciner, sortir du schéma vaccinal aussi vierge qu’en y entrant. Il parait que cela viendra tout seul, que je retrouverai mon été initial sans rien faire. Mais, ce n’est pas la dose de vaccin qui me gêne, c’est cette trace administrative de ma soumission, cette trace de collaboration à l’air du temps qui raisonne à m’en rendre fou et qui me rappelle tous ces combats où je n’ai eu que de la gueule : la défense de la France, la défense de la vie, etc. Pour préserver une espérance de gain et des pintes maquillées par du devoir d’état.

Mais aujourd’hui, j’ai honte à cause de la troisième dose qui se profile. Et si mon assistante complotiste l’apprenait… Elle serait tellement déçue… moi qui suis le seul à l’écouter car c’est la seule qui croit au diable et en ce sens, car c’est la seule qui s’est approchée suffisamment de la vérité pour dire n’importe quoi aux yeux des gens raisonnables. Peu m’importent les bêtises, puisqu’elles sont fondées sur une quête de Dieu et la vérité de l’existence du mal. Cela vaut largement toutes les bêtises et les injonctions contradictoires débitées par le camp du bien et ses médias. C’est plus rafraîchissant et cela me fait renouer avec la vocation surnaturelle de l’être. La superstition des complotistes est bien plus noble que la pédagogie des technocrates. Elle pourrait peut-être agir comme un aspi-venin pour mes deux doses de vaccin anti-covid et ainsi me blanchir partiellement de ma collaboration.


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