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L'échec du politique

L'échec du politique

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            Cela revient tel un refrain lancinant de plus en plus pénible :

             A chaque fois que le camp souverainiste et/ou conservateur subit un revers, à chaque fois que le peuple doit encore supporter des lois scélérates ou des décisions absurdes, on entend que la prochaine fois, aux prochaines élections, on va voir ce qu'on va voir, ou que la révolte est en marche. Il y a des signes qui ne trompent pas depuis bientôt soixante ans et plus à les entendre…

             Il est alors régulièrement question de nouveaux sauveurs que les naïfs se dénichent (depuis quelques temps le général de Villiers, qui n'est qu'un pion inconscient sans doute de son rôle à jouer employé par le pouvoir libéral libertaire pour diviser le camp de droite, est mis en avant). Et finalement tout le monde attend que le voisin prenne des risques à sa place.

Gare !

             Soyez vigilants ! En 2022 aux prochaines présidentielles on va encore voir ce qu'on va voir, les choses vont changer, puisqu'on vous le dit. Alors que selon toute vraisemblance c'est Emmanuel Macron ou un clone idéologique qui sera élu.

             Le problème d'ailleurs ce n'est pas la personne en elle-même d'Emmanuel Macron. La plupart des politiques actuels appliquerait rigoureusement la même feuille de route que lui qui avec des nuances un peu nationales, qui avec des nuances plus sociales et, ou sociétales, à chaque fois des rideaux de fumé. Mais le résultat sera de toutes façons le même au bout du compte pour le peuple. La crise sanitaire a permis de faire passer en douce la loi Pacte qui baisse considérablement tous les minima sociaux et qui permet aux fournisseurs d'énergie d'augmenter considérablement leurs tarifs.

             Ce sont toujours finalement les nantis qui remportent la partie, et ceux qui les suivent servilement sachant très bien où est leur intérêt matériel.

             L'adulte ne croit plus au Père Noël disait Pierre Desproges avec ironie, il vote. Voire pire encore il croit dur comme fer à la comédie du clivage droite-gauche qu'on lui joue depuis plus de deux-cent ans déjà, depuis 1789. Alors que droite et gauche confondues partagent exactement les mêmes buts, les uns étant juste un peu moins pressés que les autres dans la réalisation d'iceux. Je n'évoquerai pas ici ceux pour qui le marxisme et le communisme sont encore des dangers prégnants dans notre société moderne dite développée.
             Ils ignorent toujours dangereusement ceux que l'hyper-libéralisme nous fait courir dans notre vie moderne qui est pour citer encore une fois mon cher Bernanos une « conspiration contre toute espèce de vie intérieure ».

             En attendant les lendemains qui chantent toujours remis aux calendes grecques que fait-on alors ? On râle sur les réseaux dits sociaux, on se joue la comédie de l'affrontement idéologique virtuellement, on lance de grands et beaux slogans belliqueux, on se fait plaisir pour donner de soi une image d'indocile, de révolté rimbaldien alors que la bedaine de notable prudhommesque menace déjà. La gauche a contaminé la droite dans l'idée qu'une décision administrative signée d'un trait de plume énergique peut changer les mentalités et la pente fatale sur laquelle notre pays descend depuis fort longtemps.

             Il suffirait de décider quelque chose, de l'affirmer de manière péremptoire pour que cela se produise.

             J'étais moi-même de ces gens qui pensaient qu'écrire quotidiennement sur un blog et d'autres sites politiques pouvaient aider à faire changer les choses, à faire évoluer les préjugés. Il n'en est rien, bien souvent les lecteurs en ligne se contentent de plus en plus du titre et de l'illustration et du contenu que cela suppose à leurs yeux. Un jour j'ai dépassé la ligne rouge et vécu diverses tribulations professionnelles extrêmement pénibles. Je les aurais vainement cherché à ce moment-là les révoltés virtuels qui m'assuraient auparavant de leur soutien fidèle. Cela ne les intéressait plus du tout.

             Parfois en des temps troublés comme les nôtres il n'y a pas d'autres solutions que de revenir à la paix du refuge que l'on trouve, à la paix de sa bibliothèque, de la nature, de célébrer toute cette vie de la flore et la faute, et de l'affection de ceux qui nous aiment vraiment, sans contrepartie, de faire comme Montaigne au moment des guerres de religion…


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