De l'école des singes à celle des moutons
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De l'école des singes à celle des moutons
Par Maximilien Friche
27 octobre 2013 20:00
Même pour ceux qui ont toujours préféré payer que Peillon en mettant leurs gentilles têtes blondes dans l’enseignement libre, force est de constater que la marque de fabrique scolaire du ministère s’impose partout où le système a prise. Notre ministère pourrait facilement se nommer aujourd’hui : ministère de la rééducation nationale et de la propagande. Ce dernier s’est imposé par des salves successives. La première fut la révolution des méthodes d'apprentissage qui ne provoqua qu'échecs scolaires et inégalité des chances. La deuxième fut de décréter le dogme des compétences et de jeter la nécessité d'acquérir des savoirs aux oubliettes. Enfin, la troisième salve consiste à faire entrer de l'idéologie dans tout enseignement afin de rendre inopposable ce qui devient le crédo scientifique de l'empire du bien : développement durable, gender, diversité, … Une fois l'intelligence vaincue, nous pourrons disposer d'un peuple de moutons. L'urgence est bien sûr de s'extraire du système ou pour ceux qui ne peuvent s’en extraire, de n’y rester qu’en croisant les doigts tout comme le firent les habitants de tous les régimes totalitaires du monde.
La première attaque en règle contre l’intelligence et la liberté qu’elle suggère, a été opérée en travaillant sur les méthodes d’apprentissage. Cette révolution est arrivée très tôt, dès les années soixante-dix et s’est prolongée jusqu’à aujourd’hui. Ce qui a motivé l’émergence des nouvelles méthodes n’a jamais été le développement de l’enfant, l’enrichissement culturel d’une nation ou l’émergence de ses génies et talents. Non. A l’origine, il y avait l’égalitarisme républicain et la haine de toutes les têtes qui dépassent. Un amoureux de l’égalité est avant tout un coupeur de têtes. Ce massacre visant à faire en sorte que les enfants des parents les mieux favorisés dans la société ne bénéficient d’aucune aide, de sorte qu’ils ne reproduisent surtout pas le schéma familial et, de rendre possible leur échec. Pour faire simpliste : il fallait que les enfants des riches puissent devenir pauvres. Déjà à cette époque, et sans attendre l’incorruptible Peillon, le but était d’extraire les enfants aux déterminismes familiaux.
Toutes les matières ont ainsi subi ce grand lessivage de méthodes. La méthode globale dans l’apprentissage de la lecture est sans doute la plus symbolique, mais que l’on se rassure, les autres matières n’ont pas été de reste. Les mathématiques aussi ont connu leur déboussolement. L’objectif étant de faire appréhender des notions aux enfants par le biais de l’exercice en amont de la leçon, quand leçon il finit par y avoir. Que l’exercice soit l’illustration de la leçon, puis permette l’entraînement de l’élève en vue d’une meilleure compréhension du sujet, était trop simple. Même le solfège a connu cette révolution. Les manuels ont été vidés de toute théorie. Le but est de naviguer à vue, d’expérimenter, de glorifier l’intuition et de ne surtout pas profiter de tout ce qui a été écrit et réfléchi dans le passé.
Que pensez-vous qu’il se passa ? Dans les milieux les plus favorisés, on s’est d’un coup souvenu que les premiers éducateurs des enfants étaient les parents et, après s’être moqué de sa progéniture plus médiocre que soi à la même époque, on s’est mis à compenser. Les anciennes méthodes ont été rééditées et utilisées pour donner un avantage certain à ces enfants au bord de l’échec scolaire.
Bilan, ceux qui ont été victimes de ce nivellement par le bas, sont ceux dont la tête n’émergeait qu’à peine du néant. Les enfants issus des milieux modestes étaient voués, sauf génie particulier, à l’échec. L’égalitarisme créa la fracture sociale et culturelle française. Tous les efforts des républiques précédentes, de la méritocratie, de l’élévation sociale progressive de générations en générations, de la reconstruction des trente glorieuses, furent d’un coup gommés. Les immigrés furent les premières victimes du saccage. Le fossé culturel fut ainsi agrandi et devint beaucoup plus infranchissable que le périphérique. L’inégalité des chances, fruit de l’égalitarisme républicain, devint ainsi le ferment de toutes nos divisions hexagonales.
Après la révolution de méthodes, la deuxième salve portée à l’intelligence et à la liberté fut d'imposer le dogme suivant : l'école n’est plus là pour faire passer des savoirs mais pour faire acquérir des compétences. L'employabilité prenait le pas sur l'instruction avec la complicité des modernes. Toutes les matières ont été concernées. Il ne fallait plus apprendre l'Histoire de France le long d'une frise chronologique mais donner la capacité dès le plus jeune âge de jouer aux historiens en commentant un document, d'une extrême convention cependant. De même en français, exit les dictées, la conjugaison et la grammaire, les élèves doivent s’'attacher à la rédaction. Ecrivains en herbe. Les leçons de choses ne traitent plus de grand-chose non plus pour ne s’attacher qu’à des protocoles surannés.
Ce glissement a pour conséquence de ne garantir la réussite que des enfants analogiques en flattant leur capacité à reproduire une suite de gestes ou raisonnements du professeur sans les avoir analysés et donc véritablement compris. Savoir commenter un document déjà commenté en cours, en faisant preuve d'une mémoire sans faille, surtout concernant les obsessions et marottes de l'enseignant, ne fera pas d'eux des chercheurs. La réussite des analogiques n'est pas soumise à leur compréhension des choses apprises. Ils comprendront peut-être un jour, peut-être pas. Ces tacticiens malins comme des singes seront aux postes clés. Ils sévissent à la tête de tous les systèmes où l’on tertiairise les activités en ne cessant d'instrumenter le travail davantage qu'à l'accomplir, de jouer à travailler, comme ce que l'école leur a appris. Les amoureux du concept se régalent.
Les élèves ayant d'autres façons d'apprendre, de se mettre en marche, restent bien sûr sur le bord de la route. Ils font partie de l'échec scolaire. C'est le cas, par exemple, des analytiques qui ont besoin de comprendre, d'en prendre conscience, avant de se mettre en mouvement. Pour eux, faire sans avoir compris leur donnerait l'impression de tricher. Moins nombreux que les analogiques, ils n’en sont pas pour autant anormaux. Aucune solution pour eux du côté de l'éducation nationale, ils sont envoyés chez tous les spécialistes du monde : orthophonistes, psychomotricien, pédopsychiatre… Le but étant de médicaliser leur échec, de faire d'eux des anormaux, et bien sûr de culpabiliser les parents. Le corps enseignant dans son ensemble, se lave les mains.
Cet abandon des savoirs au profit des compétences est très dommageable, surtout pour les plus petites classes. En effet, les savoirs donnaient confiance aux élèves et permettaient de garantir un socle de connaissances acquises par le travail, vertu qu'on ne peut que regretter. Les savoir-faire sans savoirs, eux, en revanche ne donnent confiance qu'aux inconscients. Au final, faute de former des historiens, des chercheurs ou des écrivains, nous avons formé des singes et garanti la réussite uniquement des enfants les plus doués dans l'imitation. C'est ainsi que l'école des singes est née, sur les bases d'une inégalité des chances établie précédemment. Le coup porté a été rude.
Une fois les méthodes abêtissantes répandues, une fois les savoirs jetés à la poubelle, il ne reste plus à notre ministre qu'à rééduquer nos singes. Et pas seulement via l'éducation civique mais partout, tout le temps, quelque soit la nature de l'enseignement.
Bien sûr le Gender est enseigné en science de la vie et de la terre et non en philo. Mais prenons conscience que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. L'idéologisation de l'enseignement est bien plus profonde et insidieuse. Que croyez-vous que l'on apprenne aujourd'hui en science de la vie et de la terre aussi : le développement durable et les impacts négatifs de l'homme sur son milieu. Et que croyez-vous que l'on apprenne en géographie : le développement durable et les impacts négatifs de l'homme sur son milieu. Pas d'étude de paysages, pas d'étude du territoire, mais uniquement des concepts mis sur carte, la carte du parti.
C’est bien sûr en Histoire que le ministère révolutionnaire peut encore faire passer le plus d’idéologie. En CE2, pendant des mois, c’est la Préhistoire qui est martelée. Logique, puisque ce sont les racines du mal, les origines du racisme. Néandertal est bien le premier pote que l'on a touché ! Quand on apprend l'Islam en Vème, ce n'est sur la base que de documents très positifs montrant la magnanimité des envahisseurs conférant un statut de Dhimmi aux chrétiens récalcitrants et en s'abstenant de brûler toutes les églises. Tout ça sur fond de frise historique montrant une civilisation arabe jusqu'au XIIIème siècle précéder une civilisation française qui ne commence à naître que vers l'an mille. Dernière question du contrôle : Quelles ont été les conséquences de l’invasion arabe en Palestine et Syrie ? Réponse du professeur : aucune, puisque les églises n’ont pas été brûlées ni les Chrétiens convertis de force. Si le prof avait mis en œuvre ses petites compétences d’historien de collège, il aurait lu dans les documents présélectionnés par le ministère que les conséquences sont aussi : l’interdiction de construire de nouvelles églises ou de planter des croix. Mais le professeur est passé du singe au mouton bien avant les élèves. Pour terminer, en revenant sur l'éducation civique, et afin de limiter les exemples affligeants, imaginez simplement qu'après avoir fait apprendre par cœur à nos enfants une définition du mot discrimination qui n'est d'ailleurs pas celle du dictionnaire, ils soient obligés de commenter un texte du MRAP et un testing de SOS racisme à la porte d'une boîte de nuit. Tout ça il va sans dire dans une école de l'enseignement catholique, mais nous savons depuis longtemps que la distinction entre l'enseignement libre et public ne se fait que dans la discrimination que l'on veut apporter dans les fréquentations de ses enfants et non plus dans la nature de l'apprentissage. Ce qui est consternant dans cet exemple sur l'éducation civique, c'est à la fois l'idéologisation mais également la bêtise de l'enseignement. Mouton et singe à la fois. Pour éveiller les enfants au risque du racisme, on aurait pu imaginer écouter la chanson de Pierre Perret (Lilly), ou bien encore regarder le film Invictus, ou lire La case de l'oncle Tom. La Bible et le Nouveau Testament regorgent aussi d'exemples capables d'éveiller une conscience politique de façon intelligente mais sans endoctriner. Mais non, on ne souhaite pas éveiller une conscience politique mais faire réciter les slogans du MRAP et de SOS racisme.
À la clé, les interros obligent l'élève à retenir des définitions et la signification de sigles totalement temporaires destinées à outiller l'apprentissage de la morale et entraîner le cerveau à des automatismes. Ces derniers consistent à régurgiter de façon automatique une idéologie, des concepts censés conférer une fierté d'individu à ce qui ne sera plus qu'un organe du système. L'inopposabilité de l'idéologie est avérée dès lors que l'on en a fait un savoir. La réussite sociale est un piège qui nous oblige à rentrer tôt ou tard dans le moule. Les enfants de France deviennent des moutons d'autant plus facilement qu'ils étaient devenus des singes. On devient ce que l'on nous prescrit de devenir quand la seule chose que l'on ait apprise, c'est imiter le prof dans sa façon tordue de nous faire reproduire des concepts précaires.
Tout apprentissage est aujourd’hui prétexte à véhiculer de l’idéologie. Il faut pénétrer dans les cerveaux au moment où on est censé les instruire. Et la docilité des futurs électeurs est ainsi garantie grâce à la paupérisation culturelle et à la bêtise généralisée. Qu’on se le dise, les générations futures ne voteront pas FN ! Les générations futures ne se rebelleront que pour soutenir l’empire du bien déjà au pouvoir. Ils seront des fonctionnaires de la révolution permanente, des figurants de la République et sortiront quand on les sifflera pour soutenir Leonarda autour de la Bastille, troupe de moutons infatués de pouvoir faire l’expérience d’incarner le credo appris par cœur à l’école.
Quand l’égalitarisme créa l’inégalité des chances
La première attaque en règle contre l’intelligence et la liberté qu’elle suggère, a été opérée en travaillant sur les méthodes d’apprentissage. Cette révolution est arrivée très tôt, dès les années soixante-dix et s’est prolongée jusqu’à aujourd’hui. Ce qui a motivé l’émergence des nouvelles méthodes n’a jamais été le développement de l’enfant, l’enrichissement culturel d’une nation ou l’émergence de ses génies et talents. Non. A l’origine, il y avait l’égalitarisme républicain et la haine de toutes les têtes qui dépassent. Un amoureux de l’égalité est avant tout un coupeur de têtes. Ce massacre visant à faire en sorte que les enfants des parents les mieux favorisés dans la société ne bénéficient d’aucune aide, de sorte qu’ils ne reproduisent surtout pas le schéma familial et, de rendre possible leur échec. Pour faire simpliste : il fallait que les enfants des riches puissent devenir pauvres. Déjà à cette époque, et sans attendre l’incorruptible Peillon, le but était d’extraire les enfants aux déterminismes familiaux.
Toutes les matières ont ainsi subi ce grand lessivage de méthodes. La méthode globale dans l’apprentissage de la lecture est sans doute la plus symbolique, mais que l’on se rassure, les autres matières n’ont pas été de reste. Les mathématiques aussi ont connu leur déboussolement. L’objectif étant de faire appréhender des notions aux enfants par le biais de l’exercice en amont de la leçon, quand leçon il finit par y avoir. Que l’exercice soit l’illustration de la leçon, puis permette l’entraînement de l’élève en vue d’une meilleure compréhension du sujet, était trop simple. Même le solfège a connu cette révolution. Les manuels ont été vidés de toute théorie. Le but est de naviguer à vue, d’expérimenter, de glorifier l’intuition et de ne surtout pas profiter de tout ce qui a été écrit et réfléchi dans le passé.
Que pensez-vous qu’il se passa ? Dans les milieux les plus favorisés, on s’est d’un coup souvenu que les premiers éducateurs des enfants étaient les parents et, après s’être moqué de sa progéniture plus médiocre que soi à la même époque, on s’est mis à compenser. Les anciennes méthodes ont été rééditées et utilisées pour donner un avantage certain à ces enfants au bord de l’échec scolaire.
Bilan, ceux qui ont été victimes de ce nivellement par le bas, sont ceux dont la tête n’émergeait qu’à peine du néant. Les enfants issus des milieux modestes étaient voués, sauf génie particulier, à l’échec. L’égalitarisme créa la fracture sociale et culturelle française. Tous les efforts des républiques précédentes, de la méritocratie, de l’élévation sociale progressive de générations en générations, de la reconstruction des trente glorieuses, furent d’un coup gommés. Les immigrés furent les premières victimes du saccage. Le fossé culturel fut ainsi agrandi et devint beaucoup plus infranchissable que le périphérique. L’inégalité des chances, fruit de l’égalitarisme républicain, devint ainsi le ferment de toutes nos divisions hexagonales.
L’école des singes
Après la révolution de méthodes, la deuxième salve portée à l’intelligence et à la liberté fut d'imposer le dogme suivant : l'école n’est plus là pour faire passer des savoirs mais pour faire acquérir des compétences. L'employabilité prenait le pas sur l'instruction avec la complicité des modernes. Toutes les matières ont été concernées. Il ne fallait plus apprendre l'Histoire de France le long d'une frise chronologique mais donner la capacité dès le plus jeune âge de jouer aux historiens en commentant un document, d'une extrême convention cependant. De même en français, exit les dictées, la conjugaison et la grammaire, les élèves doivent s’'attacher à la rédaction. Ecrivains en herbe. Les leçons de choses ne traitent plus de grand-chose non plus pour ne s’attacher qu’à des protocoles surannés.
Ce glissement a pour conséquence de ne garantir la réussite que des enfants analogiques en flattant leur capacité à reproduire une suite de gestes ou raisonnements du professeur sans les avoir analysés et donc véritablement compris. Savoir commenter un document déjà commenté en cours, en faisant preuve d'une mémoire sans faille, surtout concernant les obsessions et marottes de l'enseignant, ne fera pas d'eux des chercheurs. La réussite des analogiques n'est pas soumise à leur compréhension des choses apprises. Ils comprendront peut-être un jour, peut-être pas. Ces tacticiens malins comme des singes seront aux postes clés. Ils sévissent à la tête de tous les systèmes où l’on tertiairise les activités en ne cessant d'instrumenter le travail davantage qu'à l'accomplir, de jouer à travailler, comme ce que l'école leur a appris. Les amoureux du concept se régalent.
Les élèves ayant d'autres façons d'apprendre, de se mettre en marche, restent bien sûr sur le bord de la route. Ils font partie de l'échec scolaire. C'est le cas, par exemple, des analytiques qui ont besoin de comprendre, d'en prendre conscience, avant de se mettre en mouvement. Pour eux, faire sans avoir compris leur donnerait l'impression de tricher. Moins nombreux que les analogiques, ils n’en sont pas pour autant anormaux. Aucune solution pour eux du côté de l'éducation nationale, ils sont envoyés chez tous les spécialistes du monde : orthophonistes, psychomotricien, pédopsychiatre… Le but étant de médicaliser leur échec, de faire d'eux des anormaux, et bien sûr de culpabiliser les parents. Le corps enseignant dans son ensemble, se lave les mains.
Cet abandon des savoirs au profit des compétences est très dommageable, surtout pour les plus petites classes. En effet, les savoirs donnaient confiance aux élèves et permettaient de garantir un socle de connaissances acquises par le travail, vertu qu'on ne peut que regretter. Les savoir-faire sans savoirs, eux, en revanche ne donnent confiance qu'aux inconscients. Au final, faute de former des historiens, des chercheurs ou des écrivains, nous avons formé des singes et garanti la réussite uniquement des enfants les plus doués dans l'imitation. C'est ainsi que l'école des singes est née, sur les bases d'une inégalité des chances établie précédemment. Le coup porté a été rude.
L’école des moutons
Une fois les méthodes abêtissantes répandues, une fois les savoirs jetés à la poubelle, il ne reste plus à notre ministre qu'à rééduquer nos singes. Et pas seulement via l'éducation civique mais partout, tout le temps, quelque soit la nature de l'enseignement.
Bien sûr le Gender est enseigné en science de la vie et de la terre et non en philo. Mais prenons conscience que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. L'idéologisation de l'enseignement est bien plus profonde et insidieuse. Que croyez-vous que l'on apprenne aujourd'hui en science de la vie et de la terre aussi : le développement durable et les impacts négatifs de l'homme sur son milieu. Et que croyez-vous que l'on apprenne en géographie : le développement durable et les impacts négatifs de l'homme sur son milieu. Pas d'étude de paysages, pas d'étude du territoire, mais uniquement des concepts mis sur carte, la carte du parti.
C’est bien sûr en Histoire que le ministère révolutionnaire peut encore faire passer le plus d’idéologie. En CE2, pendant des mois, c’est la Préhistoire qui est martelée. Logique, puisque ce sont les racines du mal, les origines du racisme. Néandertal est bien le premier pote que l'on a touché ! Quand on apprend l'Islam en Vème, ce n'est sur la base que de documents très positifs montrant la magnanimité des envahisseurs conférant un statut de Dhimmi aux chrétiens récalcitrants et en s'abstenant de brûler toutes les églises. Tout ça sur fond de frise historique montrant une civilisation arabe jusqu'au XIIIème siècle précéder une civilisation française qui ne commence à naître que vers l'an mille. Dernière question du contrôle : Quelles ont été les conséquences de l’invasion arabe en Palestine et Syrie ? Réponse du professeur : aucune, puisque les églises n’ont pas été brûlées ni les Chrétiens convertis de force. Si le prof avait mis en œuvre ses petites compétences d’historien de collège, il aurait lu dans les documents présélectionnés par le ministère que les conséquences sont aussi : l’interdiction de construire de nouvelles églises ou de planter des croix. Mais le professeur est passé du singe au mouton bien avant les élèves. Pour terminer, en revenant sur l'éducation civique, et afin de limiter les exemples affligeants, imaginez simplement qu'après avoir fait apprendre par cœur à nos enfants une définition du mot discrimination qui n'est d'ailleurs pas celle du dictionnaire, ils soient obligés de commenter un texte du MRAP et un testing de SOS racisme à la porte d'une boîte de nuit. Tout ça il va sans dire dans une école de l'enseignement catholique, mais nous savons depuis longtemps que la distinction entre l'enseignement libre et public ne se fait que dans la discrimination que l'on veut apporter dans les fréquentations de ses enfants et non plus dans la nature de l'apprentissage. Ce qui est consternant dans cet exemple sur l'éducation civique, c'est à la fois l'idéologisation mais également la bêtise de l'enseignement. Mouton et singe à la fois. Pour éveiller les enfants au risque du racisme, on aurait pu imaginer écouter la chanson de Pierre Perret (Lilly), ou bien encore regarder le film Invictus, ou lire La case de l'oncle Tom. La Bible et le Nouveau Testament regorgent aussi d'exemples capables d'éveiller une conscience politique de façon intelligente mais sans endoctriner. Mais non, on ne souhaite pas éveiller une conscience politique mais faire réciter les slogans du MRAP et de SOS racisme.
À la clé, les interros obligent l'élève à retenir des définitions et la signification de sigles totalement temporaires destinées à outiller l'apprentissage de la morale et entraîner le cerveau à des automatismes. Ces derniers consistent à régurgiter de façon automatique une idéologie, des concepts censés conférer une fierté d'individu à ce qui ne sera plus qu'un organe du système. L'inopposabilité de l'idéologie est avérée dès lors que l'on en a fait un savoir. La réussite sociale est un piège qui nous oblige à rentrer tôt ou tard dans le moule. Les enfants de France deviennent des moutons d'autant plus facilement qu'ils étaient devenus des singes. On devient ce que l'on nous prescrit de devenir quand la seule chose que l'on ait apprise, c'est imiter le prof dans sa façon tordue de nous faire reproduire des concepts précaires.
Tout apprentissage est aujourd’hui prétexte à véhiculer de l’idéologie. Il faut pénétrer dans les cerveaux au moment où on est censé les instruire. Et la docilité des futurs électeurs est ainsi garantie grâce à la paupérisation culturelle et à la bêtise généralisée. Qu’on se le dise, les générations futures ne voteront pas FN ! Les générations futures ne se rebelleront que pour soutenir l’empire du bien déjà au pouvoir. Ils seront des fonctionnaires de la révolution permanente, des figurants de la République et sortiront quand on les sifflera pour soutenir Leonarda autour de la Bastille, troupe de moutons infatués de pouvoir faire l’expérience d’incarner le credo appris par cœur à l’école.