Macron : le poids des mots, le choc des photos
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Chaque jour, le président nous réserve soit une phrase choc, soit un discours fleuve, soit une photo-buzz. De la tribune de l’ONU à Colombey, en passant par les Antilles, Macron n’a pas chômé. Il fait l’actualité et manifeste ainsi qu’il est l’homme iconique de son temps et de sa génération.
Comme tout bon produit des grandes écoles françaises, sa principale compétence est de savoir décrocher un job. Le plan de carrière de Macron est celui d’un gigolo et nous constatons à chacun de ses déplacements qu’il est en campagne perpétuelle. Il se sait capable de gagner une nouvelle élection. Macron semble dire à chacune de ses interventions : make me great again. Extra ball. Rejoue Manu ! Il se sait peut-être même capable de sortir la France du système démocratique pour se maintenir. En attendant, il se fait couronner " Champion de la Terre " à l’ONU. C’est qu’en la matière, on ne juge que sur les bonnes intentions et les bons sentiments affichés. Le réel n’intéresse pas, il le sait. La voix de tête déraille un peu pour que les entrailles remontent, la fraîcheur de zozotement manifeste la sincérité du tribun-adolescent qui sait donner du coup de poing sur le pupitre. Et fort de sa réussite personnelle, sûr d’être un exemple, il fait la leçon. Au chômeur de traverser la route, au délinquant antillais de ne plus décevoir sa mère, aux retraités de Colombey d’arrêter de se plaindre. L’autorité s’illustre par le culot. Il y a toujours une partie des Français qui s’y retrouvera.
Mascotte d’une génération déracinée, Macron sait également étaler une pensée approximative fondée sur les allants de soi du politiquement correct. A l’ONU, Macron fit un discours fleuve, cultivé, riche d’éléments de langage flatteurs pour son auditoire. Comme d’habitude, il aligne des incohérences dans le seul but de réaffirmer sa croyance : la dérégulation de l’économie, la mondialisation du commerce, la diffusion des droits de l’homme via une gouvernance globalisée de la planète sont les meilleurs garants de la paix entre le peuples. Il est vrai que Macron se fit révisionniste le 30 août dernier en considérant qu’il n’y a plus eu la guerre en Europe depuis 70 ans… Le seul but de ses discours est de rendre inopposable le modèle actuel. Il fait fi du fait que la finance internationale ait toujours besoin de théâtres d’opérations pour se maintenir. Il ignore l’incohérence de parler d’environnement quand on se fait le chantre de la marchandisation du monde. Il préfère diaboliser tout protectionnisme en l’assimilant aussi rapidement que possible à l’unilatéralisme, donc à la loi du plus fort, donc à la guerre. Le champion de la terre se fait président sans frontière pour « construire un nouvel humanisme contemporain ».
L’ultime caractéristique de Macron, qui fait de lui un homme parfaitement de son temps, est d’être un jouisseur. Lorsqu'il réussit un coup de maître en hissant la fonction de chef de l’état en haut d’une tribune internationale, il ne peut se retenir de tout gâcher, comme pour prouver qu’il est encore plus fort qu’on ne le croit. Il est tellement sûr de lui qu’il se paye le luxe de mépriser l’opinion. Il jouit en public. Le 21 juin dernier à l’Elysée en pose avec des danseurs excentriques, le samedi 29 septembre sur l'île de Saint-Martin dans les bras de beaux blacks musclés faisant un doigt d’honneur. Même Charlie Hebdo n’a plus de boulot quand un président est en même temps son propre génie et sa propre caricature. L’enfant gâté se justifie en disant aimer « chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises. » Parle-t-il de lui-même ou de l’auteur du doigt d’honneur ? Quand la pseudo gaffe est encore une occasion de faire la morale, la boucle est bouclée et un nouveau mois de buzz peut recommencer.