Narcisses
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Narcisses
Par Amaury Watremez
30 mars 2014 20:00
Selon une de mes lectrices, Sahkti, il paraît que je suis je cite « légèrement cynique ». Un de mes proches, un de mes grands-pères me qualifiait quant à lui de « sceptique philosophe et terrien ». D'autres prétendent que pour être caustique ainsi, jusqu'à un humour assez grinçant, et parfois sembler arrogant, je dois être nécessairement blessé, et hyper-sensible. En effet, aux yeux de notre monde, ce n'est pas normal de refuser ces compromis sociaux auxquels tout le monde consent : hurler parfois avec la meute, rester au chaud dans une case, pardon « communauté », « minorité », groupuscule bien identifiable.
Ce n'est pas normal de refuser ces hypocrisies certes minimes consistant à taire parfois ses convictions pour surtout ne pas déplaire. L'image comptant plus que tout il faut d'abord et avant tout donner de soi un reflet flatteur même si ce reflet est déformant…
Ce n'est pas normal d'être effaré par la stupéfiante bêtise de l'époque persuadée d'être au nadir de l'histoire humaine car disposant de gadgets technologiques, auxquels d'ailleurs elle est « accro », des addictions terrifiantes tout comme l'instinct grégaire infiniment développé des « citoyens consommateurs » et festivistes actuels…
Et bien sûr cela ne va pas du tout de dénoncer le narcissisme auquel le pouvoir tout économique, car c'est là qu'est le vrai pouvoir, nous encourage afin d'obtenir de nous d'être des « consomm'acteurs » dociles et polyvalents libérés de toutes contraintes, et aussi de tout devoir moral envers leurs prochains. L'adulte reste un tout petit enfant narcissique qui a peur « qu'on le juge », parce « qu'il fait ce qu'il veut », qui estime que tous les goûts se valent y compris les pires, mettant comme au supermarché Stendhal dans le même rayon que Marc Lévy.
Je ne vois pas ça forcément comme des défauts d'avoir cette sensibilité pour ainsi rester lucide, car derrière les apparences, les grands discours, les bonnes intentions légèrement ronflantes, je distingue assez vite ce qui motive réellement ceux qui les lancent, ou qui les prononcent, et ce qui implique qu'au fond, je ne crois que très modérément à cette perception de la politique et aux idéaux affichés car ils sont bien rares celles et ceux pour qui ces idéaux engendrent un raisonnement politique construit et solide naissant d'une identité spirituelle et, ou intellectuelle partant d'un socle cohérent.
Par contre, il est beaucoup plus fréquent que cette appétence à refaire le monde, à prôner la révolte et la rébellion, de pacotille bien souvent, sur Internet, bien à l'abri, cache des frustrations, des blessures profondes, des manques terribles, une solitude aussi dans une société où l'humain perd un peu plus de terrain chaque jour. D'autres parleraient de « sublimation », une « sublimation » due à la vacuité des aspirations proposées aux personnes…
Tu me diras, ami lecteur, que ce n'est pas si mal, et qu'il n'est pas forcément nécessaire de voir constamment la crudité de notre humanité souvent si pitoyable, si encline à la sottise, à la haine, au mensonge, à l'avidité et l'orgueil sans fond, que cette « sublimation » correspond aussi parfois, rarement il est vrai, au désir de s'élever et d'aller vers quelque chose de plus haut. Cette lucidité peut mener au désespoir et à l'acédie. Cette « sublimation » est vouée à l'échec, car elle n'est tournée que vers le « moi d'abord » de tout un chacun…
Le problème actuel ne vient pas tellement de la politique telle qu'elle se pratique en 2014 mais de la destruction progressive de tout ce qui reliait une personne aux autres, à commencer par la morale considérée comme insupportable car contraignant à se soucier du voisin, et perçue simplement comme moralisatrice, les valeurs communes, à commencer par les valeurs dites « républicaines » dont plus personne ne se soucie vraiment, la nation dans son intégrité, maintenant définie laborieusement comme un assemblage de communautés hétérogènes les unes aux autres ce que tout le monde a l'air de trouver normal.
Ce n'est pas normal de refuser ces hypocrisies certes minimes consistant à taire parfois ses convictions pour surtout ne pas déplaire. L'image comptant plus que tout il faut d'abord et avant tout donner de soi un reflet flatteur même si ce reflet est déformant…
Ce n'est pas normal d'être effaré par la stupéfiante bêtise de l'époque persuadée d'être au nadir de l'histoire humaine car disposant de gadgets technologiques, auxquels d'ailleurs elle est « accro », des addictions terrifiantes tout comme l'instinct grégaire infiniment développé des « citoyens consommateurs » et festivistes actuels…
Et bien sûr cela ne va pas du tout de dénoncer le narcissisme auquel le pouvoir tout économique, car c'est là qu'est le vrai pouvoir, nous encourage afin d'obtenir de nous d'être des « consomm'acteurs » dociles et polyvalents libérés de toutes contraintes, et aussi de tout devoir moral envers leurs prochains. L'adulte reste un tout petit enfant narcissique qui a peur « qu'on le juge », parce « qu'il fait ce qu'il veut », qui estime que tous les goûts se valent y compris les pires, mettant comme au supermarché Stendhal dans le même rayon que Marc Lévy.
Je ne vois pas ça forcément comme des défauts d'avoir cette sensibilité pour ainsi rester lucide, car derrière les apparences, les grands discours, les bonnes intentions légèrement ronflantes, je distingue assez vite ce qui motive réellement ceux qui les lancent, ou qui les prononcent, et ce qui implique qu'au fond, je ne crois que très modérément à cette perception de la politique et aux idéaux affichés car ils sont bien rares celles et ceux pour qui ces idéaux engendrent un raisonnement politique construit et solide naissant d'une identité spirituelle et, ou intellectuelle partant d'un socle cohérent.
Par contre, il est beaucoup plus fréquent que cette appétence à refaire le monde, à prôner la révolte et la rébellion, de pacotille bien souvent, sur Internet, bien à l'abri, cache des frustrations, des blessures profondes, des manques terribles, une solitude aussi dans une société où l'humain perd un peu plus de terrain chaque jour. D'autres parleraient de « sublimation », une « sublimation » due à la vacuité des aspirations proposées aux personnes…
Tu me diras, ami lecteur, que ce n'est pas si mal, et qu'il n'est pas forcément nécessaire de voir constamment la crudité de notre humanité souvent si pitoyable, si encline à la sottise, à la haine, au mensonge, à l'avidité et l'orgueil sans fond, que cette « sublimation » correspond aussi parfois, rarement il est vrai, au désir de s'élever et d'aller vers quelque chose de plus haut. Cette lucidité peut mener au désespoir et à l'acédie. Cette « sublimation » est vouée à l'échec, car elle n'est tournée que vers le « moi d'abord » de tout un chacun…
Le problème actuel ne vient pas tellement de la politique telle qu'elle se pratique en 2014 mais de la destruction progressive de tout ce qui reliait une personne aux autres, à commencer par la morale considérée comme insupportable car contraignant à se soucier du voisin, et perçue simplement comme moralisatrice, les valeurs communes, à commencer par les valeurs dites « républicaines » dont plus personne ne se soucie vraiment, la nation dans son intégrité, maintenant définie laborieusement comme un assemblage de communautés hétérogènes les unes aux autres ce que tout le monde a l'air de trouver normal.