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Onfray inflige un zéro de conduite à tous

Onfray inflige un zéro de conduite à tous

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Qui de mieux placé dans le paysage intellectuel français que Michel Onfray pour infliger un Zéro de conduite dans ses carnets de campagne aux candidats à la présidentielle de 2017 ? Avec lui, dès les premières lignes, nous voilà immergés dans le bain bouillonnant du délitement du pays : « La France est en ruine. Notre pays ressemble à un paysage dévasté par une catastrophe… cette catastrophe c’est le post-politique, cet état dans lequel nous nous trouvons depuis qu’en 1992, sous régime mitterrandien, un référendum (Maastricht) prétendument en faveur de l’Europe, mais en vérité en faveur du libéralisme, a bradé la souveraineté de la France au profit de bureaucrates employés par les banques bien décidées à abolir les frontières afin d’accélérer le processus de paupérisation des pays appelé par eux mondialisation. » Pendant la campagne, les médias ont tous été, sans exception et sans scrupule, derrière le candidat Macron, « cet homme creux plein du vide de sa communication » qui n’a cessé depuis son élection de mettre au pas le quatrième pouvoir. Car si la démocratie est bien l’outil politique du libéralisme, Onfray exprime sans ambages le déni absolu de démocratie que fut cette pièce de théâtre : « Merci aux amis banquiers, financiers, publicitaires, journalistes, merci aux généreux patrons de presse, merci aux chers donateurs dont il faut cacher le nom sous peine de tribunaux, merci à Stéphane Bern et Line Renaud, merci aux frères Bogdanov et à Laurent Joffrin, merci aux instituts de sondage et aux éditocrates. Etc. » Nous pourrions ajouter, merci à la franc-maçonnerie sous-bassement de la République française.

Bien sûr, nous le savons depuis longtemps, Onfray déteste Mélenchon dont on comprend assez mal comment il peut réunir autant de suffrages si ce n’est en réaction au libéralisme tout-puissant et son corollaire le mondialisme. Mélenchon, robespierriste auto-proclamé et évocateur des sans-culottes comme modèles, reçoit, en clown dangereux par ses accointances avec l’islam politique, cette réponse fougueuse du philosophe : « Comme l’inculture est grande en tout, et plus particulièrement en Révolution française, personne n’a soulevé le fait que cette référence aux sans-culottes était explicitement un éloge de ceux qui réglaient les problèmes politiques dans la violence en faisant couler le sang et en coupant les têtes avec des armes blanches : les Massacres de septembre, ce sont les sans-culottes - avant qu’on les baptise ainsi ; les têtes au bout des piques, ce sont les sans-culottes ; les invitations à multiplier les dénonciations de gens présentés comme suspects pour les envoyer à la guillotine, ce sont les sans-culottes ; la haine, la violence, la vengeance, le ressentiment comme moteur politique, ce sont les sans-culottes ; le passage à tabac, le meurtre, l’assassinat, la guillotine comme méthode politique, ce sont les sans-culottes ; l’invitation à tuer à petit feu un enfant qui n’a pas dix ans, juste parce qu’il est le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, ce sont les sans-culottes… »

Jamais avare de formules percutantes, notre philosophe décrit l’hubris ou la mégalomanie de ce Macron-Jupiter qui déteste les pauvres, les classes moyennes et adule les milliardaires et les puissants : « Qu’a dit le Président ? Des choses qui lui ressemblent - modestes. Il veut : réformer les provinces ; réformer l’administration ; réformer les fonctionnaires ; réformer l’Etat ; réformer la politique ; réformer la France ; réformer l’Assemblée nationale ; réformer les institutions ; réformer l’Europe ; réformer l’armée ; réformer l’histoire ; réformer l’intelligence ; réformer la science ; réformer le climat ; réformer le Code du travail ; réformer le monde numérique ; réformer la culture ; réformer les intellectuels ; réformer la paix ; réformer l’industrie ; réformer l’Occident et, s’il lui reste encore un peu de temps, réformer l’univers. » ; quant au puéril exhibitionnisme de l’ostentatoire quadragénaire lors de l’hommage national rendu par la République à Simone Veil (qui en est son symbole absolu par la guerre qu’elle menât et gagnât face aux saints innocents pour repousser les limites du libéralisme jusqu’à l’ultime comme le souhaitaient les Lumières), Onfray renchérit : « Macron fut grossier et vulgaire, en s’affichant dans la cour d’honneur des Invalides avec " Brigitte " qu’il tenait par la main alors qu’elle se tortillait, juchée sur de hauts talons, jupe très courte, comme il sied devant un cercueil, la tête baissée telle une pénitente pour regarder par terre où poser la pointe de ses godasses afin de ne pas s’affaler en public devant les caméras du monde entier. Cette longue procession d’un couple qui semblait sortir d’une boîte de nuit, et non d’un haut lieu de la nation, ressemblait une fois de plus à un exercice de scène pour une représentation de théâtre paroissial à Amiens. »

Plus pertinente encore est la critique des nouvelles vaches sacrées de la République diversitaire : « Les hommes et les femmes doivent être égaux, mais quand l’un d’eux est maghrébin ou noir, il est illico supérieur au souchien qui se trouve en face de lui. Idem quand il s’agit d’une femme. Pour le catéchisme de la nouvelle religion tribale, raciale, raciste, inégalitaire, discriminatoire, qui bien sûr se présente comme républicaine, antiraciste, égalitaire, et, évidemment, socialiste et féministe, les Blancs sont inférieurs à tous les autres. » Enfin, Michel Onfray est parfaitement lucide sur les enjeux pour ce monde à la Huxley ou à la Orwell qui devient notre horizon indépassable : « Jupiter entend faire passer une loi contre les fake news pendant les périodes électorales. Lutter contre la propagande au nom de la vérité, a priori, comment pourrait-on être contre ? Mais qui dira où est la propagande et où est la vérité ? Chacun aura bien compris que Macron cadre la loi : elle concernera les périodes électorales. Mais, en France, nous sommes toujours en période électorale : municipales, intercommunales, départementales, régionales, législatives, sénatoriales, européennes, présidentielle… Le but ultime ? Contrôler l’information pour imposer son idéologie. On ne rigole plus. Ce projet risque de nous faire basculer violemment dans la société d’Orwell. Nous campions déjà dans son vestibule, c’est bientôt l’heure d’y entrer définitivement avant que les portes ne se ferment derrière nous. » Is Big Brother watching us ?


Qui a peur d’une droite forte ?
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