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Syndicats du crime

Syndicats du crime

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Cette semaine, deux dirigeants de l'usine Goodyear menacée de fermeture ont été retenus par des salariés pendant près de deux jours. Ils "ne seront pas libérés tant qu'on n'aura pas des négociations avec un minimum de garanties" prévenait un représentant CGT.

Le droit


L'opération est brutale, extrême, accessoirement illégale, mais il y a fort à parier qu'elle ne connaitra pas de suite judiciaire. Rappelons toutefois que le droit prévoit de lourdes peines contre les séquestrations et que, contrairement à ce que déclare le désormais célèbre Maurice Taylor, patron du groupe Titan ("Aux États-Unis, on appellerait ça un kidnapping. Ces gens seraient arrêtés et poursuivis. C’est un crime très sérieux, vous risquez la prison à vie"), la France prévoit des peines aussi lourdes.
Le fait, sans ordre des autorités constituées et hors les cas prévus par la loi, d'arrêter, d'enlever, de détenir ou de séquestrer une personne, est puni de vingt ans de réclusion criminelle.1
En outre, parce que cette infraction est commise en bande organisée et à l'égard de plusieurs personnes, les auteurs de ces faits sont théoriquement passibles d'un million d'euros d'amende et de la réclusion criminelle à perpétuité.

Les faits, implacables


Dans les faits, il est extrêmement rare que les directions d'entreprises portent plainte, pour ne pas attiser les tensions diront les optimistes, par peur de représailles diront les réalistes. Plus choquant, les parquets, pourtant défenseurs de la société, ne sont pas plus enclins à engager des poursuites qui s'imposent. Des exceptions ? Oui, c'est vrai : il y a deux ans, Olivier Besancenot et dix autres postiers ont été condamnés, pour avoir séquestré un cadre de La Poste, à 1.500 euros d'amende… avec sursis !

La France est tellement habituée à ces méthodes criminelles, qu'elles ne choquent pas les milieux syndicaux. Ainsi, Jean-Claude Mailly, le leader de FO, a cru bon de préciser alors que la séquestration était encore en cours, que la méthode n'est "pas la bonne" mais que "ce n'est pas non plus un drame". Voilà bien la vision d'un dirigeant syndical embourgeoisé et boboïsé qui méprise profondément le monde ouvrier qu'il est supposé défendre.

Évidemment, l'ouvrier n'est pas humain, donc irresponable pénalement : il n'est pas gagné par la bien-pensance parisienne et serait, de temps en temps, enclin à voter Front National peut-être même que si M. Valls n'était pas là, il voudrait aller voir Dieudonné !


Notes :
  1. Code pénal, article 224-1

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