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Woerth innocenté

Woerth innocenté

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La Cour de Justice de la République a rendu, ce jeudi 11 décembre, un non-lieu en faveur d'Éric Woerth dans le cadre de l'affaire de l'hippodrome de Compiègne.

L'ancien Ministre du budget de Nicolas Sarkozy était poursuivi depuis 2011 pour avoir autorisé la vente de l'hippodrome de Compiègne, alors propriété de l'État, à la Société des Courses de Compiègne. Éric Woerth était poursuivi pour prise illégale d'intérêts, sans que le profit que le Ministre aurait pu tirer de cette vente n'ait jamais été clair ; "l'affaire" n'est née, rappelons-le, que parce que Le Canard enchaîné et Marianne avaient jugé le montant de la vente trop bas.

À la suite de ces journaux, loin d'être sarkozystes et partisans du gouvernement auquel Éric Woerth appartenait, plusieurs hommes politiques ont crié au scandale, parmi eux Corine Lepage, Henri Emmanuelli et Jean Glavany, que le principal intéressé n'a pas oublié et auxquels il demande aujourd'hui des excuses. Pêle-mêle étaient invoqués, pour justifier les attaques, l'usage abusif d'une procédure de vente d'exception, la rapidité de l'opération ou la pertinence de la vente. Ce dernier point est naturellement le plus grave : porter devant l'institution judiciaire une décision politique de fond relève manifestement de l'instrumentalisation de la Justice, un tel débat ne saurait se trancher que devant le parlement.

Davantage qu'Éric Woerth, c'était le gouvernement et au-delà Nicolas Sarkozy qui étaient visés, tout comme dans "l'affaire Bettencourt. Le Ministre du budget a été délibérément ciblé, non parce qu'il était coupable mais parce qu'il était innocent. Il suffit pour s'en persuader de penser un instant à cette demande d'excuses formulée par Éric Woerth à ses accusateurs. Monsieur Woerth a été un Ministre du budget compétent qui a mené une politique bénéfique pour la France, mais c'est aussi un grand naïf. Qui peut croire que ceux-là même qui ont voulu détruire un Homme pour de basses raisons politiciennes pourraient maintenant présenter des excuses ?

Ne nous contentons pas désormais de nous lamenter sur le martyr judiciaire d'Éric Woerth, songeons à éviter à l'avenir la reproduction de la même infâmie, astreignons-nous à une grande discipline d'exercice d'esprit critique dans les affaires de justice.


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