De la Concorde à la Concorde
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De la Concorde à la Concorde
Par Guillaume de Mazalle
16 mars 2023 22:15
Non, il ne semblait pas y avoir, en ce 16 mars, beaucoup de concorde à la Concorde.
Et cependant ce soir, au bas des Champs-Elysées, à quelques pas de l'Assemblée Nationale, un parfum d'Histoire flottait dans l'air. Cette nuit peut-être, et les jours qui vont venir sûrement, deviendront un repère dans quelques décennies. Oui, car nous vivons rien de moins que l'agonie, non pas de Macron, mais de la Ve République.
Le 6 février 1934, sur cette même place de la Concorde, l'extrême droite réclamait la fin du parlementarisme. En dépit de la radicalité des mouvements représentés, Camelots du roi ou Croix-de-feu, cette demande en soit n'avait en soit rien d'excessif. Elle se retrouvera, d'ailleurs, seize années plus tard dans le second discours de Bayeux du Général de Gaulle.
Ironique retour de balancier de l'Histoire, aujourd'hui, entre l'extrême gauche et les casseurs, ce ne sont pas les insuffisances mais les excès de pouvoir qui sont contestés. Quoi que l'on pense des excès de cette gauche, quoi que l'on pense de la nécessité que règne l'ordre, la foule qui s'est réunie à la Concorde, en fin d'après-midi, avait raison. Elle avait raison de penser qu'un exécutif, quoi qu'il décide, ne peut pas le faire et contre le Parlement, et contre les corps intermédiaires, et contre le Peuple.
Mais que mes amis -tant libertaires que monarchistes- ne se réjouissent pas trop vite. Au cœur de l'affaire Stavisky, les excès d'impuissance de la IIIème République étaient manifestes. Pourtant il fallut une guerre mondiale, une IVème République et finalement la crise algérienne de 1958 pour que le pouvoir habite de nouveau l'Etat. Alors, même si sa fin paraît désormais inéluctable, la Vème n'est pas encore morte ; elle convulse.
Prions, aux premières heures de nuit, pour que celle-ci ne se transforme pas, comme il y a 91 ans, en tragédie.