Découvrez la collection Mauvaise Nouvelle, aux Éditions Nouvelle Marge.


Upír

Upír

Par  

Trop perché
ce qu’il y a de Nosferatu
en moi,
pour que tu y disposes
tes miroirs et tes pièges.

Deux ans dans la matrice
comme un enfant mort-né,
à me croire aimé
au-delà de la raison
et de mes organes
alors que tu ne faisais
qu’incuber mon corps
d’autant de larves
et d’ectoplasmes
que j’ai pu dénombrer
de baisers jaillis
de ta bouche
en vraie peau
de fausse femme.

Chacun d’eux
secrétait
le toxique
et le virus
analgésiques.

Tes morts et moi-même,
la gueule prise
dans la paroi
de la caverne,
yeux révulsés
vers le dedans,
nous ne voyions
rien venir d’autre
que la douceur jouée
de ton rictus.

Tout en bas
de tes caves,
des rongeurs
aux haleines
de filles
se pourléchaient
devant ma disgrâce,
distribuée
à coups de déclarations d’amour
mimées avec des ombres
et de poèmes plagiés
sur le soleil des autres.

Ta chair devait fumer
au contact
de leurs vraies lumières,
eux qui brillaient
de ce que tu n’avais pas. 

D’où tes disparitions
improvisées,
d’où ces fuites
sans explications,
d’où les annulations
de dernière minute. 

Où allais-tu quand tu t’envolais ?

Le cuir de tes ailes
bat à mes tempes
le bruit du sang
qui ne reviendra
pas.

Extrait du futur recueil de poème d’Aurélien Lemant : La POETESSE IMPUBLIABLE précédé de Upír

A paraître aux éditions Nouvelle Marge en novembre 2019


Upír… dos à toi
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Saint Pétersbourg
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Une bien mauvaise nouvelle
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