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Variations autour d’un arbre

Variations autour d’un arbre

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Mathias Lair a composé quatre variations autour d’un arbre. Son livre, Reste la forêt, publié aux éditions Sans Escale, est composé de quatre récits qui se répondent deux à deux en s’alternant comme des rimes. Le premier narrateur voit son salut dans un arbre tandis que le récit de son grand-père nous parvient d'outre-tombe, depuis une bonne terre. En parallèle, le récit d’une petite fille en quête d’absolu vient compléter celui d’un chaman qui communie avec la forêt.

Sans la forêt, les autres récits seraient disjoints. « Nos vies restent parallèles, sans pouvoir se rencontrer. » (page 73) Mais il y a convergence de ces quatre récits vers un point, un arbre qui ne cache pas la forêt mais la contient, un arbre qui contient tous les arbres, tous les possibles, toutes les promesses. « Nous sommes faits, je l’ai dit, pour voltiger de branche en branche, dans la pureté de la lumière. » (page 47) Nous lisons un livre et nous sommes comme en musique. Avec Mathias Lair, la frontière entre la narration et la poésie n’existe plus désormais.

La forêt n’est pas un décor pour les animaux, c’est un corps. Celui donné à la création du monde. Mathias tisse avec une forme de nostalgie pleine d’espérance un récit de l’enfance de l’humanité, un lieu d’éternité. La forêt appelle l’être qui ne supporte plus le monde engendré par l’homme, elle est le souvenir que « Le monde devint un jardin, bien avant de devenir un zoo. » (page 55) Mais le progrès, la société comme dirait Nino Ferrer dans le Sud, engendre une lente chute. « Il y a eu la forêt vierge, puis les cabanes des hommes des bois, puis les villages des paysans, puis la ville des ouvriers et des patrons … » (page 83) C’est là tout le piège tissé par l’homme et qui se referme sur lui. Dans le monde fabriqué par l’homme, l’homme ne trouve plus sa place. Paradoxe ? C’est que nous sommes humains à notre corps défendant. Anne et le chaman, le narrateur et le grand-père, cherchent tous un refuge, un nid. Tous, dans leur nostalgie de ce qu’ils n’ont que trop peu ou pas connu, espèrent. On se prend à rêver : « N’importe quelle jeune pousse est capable de percer une couche de goudron. » (page 92)


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