Vivre et mourir avec Georges Bernanos

Sébastien Lapaque a écrit Vivre et mourir avec Georges Bernanos, ouvrage dans lequel il montre sa profonde connaissance et admiration de l’écrivain catholique et de son œuvre. L’ambition est aussi de partager l’actualité de la pensée de l’auteur de Sous le soleil de Satan qui peut servir de viatique à tout esprit de bonne volonté désireux de mieux lire nos temps troublés.

Avec Bernanos, nous garnissons notre bibliothèque dédiée aux aphorismes percutants à l’instar de cette critique du machinisme moderne : « Un monde gagné pour la technique est perdu pour la liberté. » L’écorché vif qui nous rappelle Bloy est la figure par excellence de l’écrivain du désespoir et de la foi, du révolté contre toute forme de barbarie fut-ce-t-elle celle de robots. Auto-investi de l’impératif moral de secouer les consciences, il fustige toutes les idéologies et dérives émanant de la négation du mal par l’époque. Lapaque, en un style incisif, cite Bernanos et détaille :

« Le marxiste se révolte contre la condition humaine elle-même, c’est-à-dire contre le péché originel. Il prétend organiser le monde comme si le péché originel n’existait pas, ou n’était, comme il le croit, qu’une invention de la classe exploitrice, et il est assurément beaucoup plus grave, ou du moins beaucoup plus dangereux pour l’homme, de nier le péché originel que de nier Dieu », explique-t-il dans un texte intitulé Dans l’amitié de Léon Bloy. En février 1947, les éditions Robert Laffont publient La France contre les robots. Ce livre d’une âpreté exemplaire témoigne du dernier combat de l’auteur de La Joie contre l’anéantissement de la liberté individuelle, le contrôle mécanique des existences, le nivellement totalitaire du monde, « la production sans limite pour la destruction sans limite » et la « bizarre décoloration des consciences. »