De Moubarak à al-Sissi
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De Moubarak à al-Sissi
Par Guillaume de Mazalle
30 mars 2014 20:00
« Je me tiens devant vous aujourd’hui pour la dernière fois dans un uniforme militaire. » C'est par ces mots que le Maréchal égyptien al-Sissi a lancé le processus qui devrait bientôt l'installer à la tête de l'État.
Moins d'un an après la destitution par l'armée de Mohamed Morsi, président issu des rangs des Frères musulmans, un nouveau scrutin présidentiel vient d'être annoncé pour les 26 et 27 mai. Le maréchal al-Sissi devrait succéder au colonel Nasser, au général el-Sadate et au général Moubarak.
Le maréchal al-Sissi, à la tête de l'armée jusqu'à mercredi dernier, a simultanément annoncé sa retraite et son intention de se présenter à cette élection dont il est évidemment le grandissime favori. « Je réponds à l'appel de larges franges de la population et déclare ma volonté de présenter ma candidature à la présidence » a-t-il déclaré, non sans évoquer des risques « terroristes » et le manque de soins apportés aux malades, domaine dans lequel les Frères musulmans étaient traditionnellement très impliqués. Précisément, la répression lancée contre la confréfie des Frères musulmans - arrestation des principaux dirigeants, usage massif de la force contre les manifestations pro-Morsi, condamnations à mort de soutiens des Frères musulmans - n'est pas pour rien dans l'actuelle popularité d'al-Sissi. L'organisation, qui avait emportée les élections présidentielles et constituantes, a perdu tout crédit à une vitesse fabuleuse après à peine une année de pouvoir sans réformes.
Aux yeux de millions d’Égyptiens, al-Sissi est l'homme providentiel, qui tiendra tête à la fois aux États-Unis et aux Frères musulmans. Son image est aujourd'hui celle d'un nouveau Nasser, en son temps celui-ci avait su tirer parti du contexte de la guerre froide pour émanciper son pays de l'influence britannique, avec le succès que l'on connait de la nationalisation du canal de Suez. Aujourd'hui, al-Sissi, formé aux États-Unis contrairement à l'ancienne garde du Maréchal Tantaoui, pourra défendre les intérêts de son pays face à l'Occident, sans pouvoir être accusé de soutenir l'anti-américanisme islamique.
Moins d'un an après la destitution par l'armée de Mohamed Morsi, président issu des rangs des Frères musulmans, un nouveau scrutin présidentiel vient d'être annoncé pour les 26 et 27 mai. Le maréchal al-Sissi devrait succéder au colonel Nasser, au général el-Sadate et au général Moubarak.
Le maréchal al-Sissi, à la tête de l'armée jusqu'à mercredi dernier, a simultanément annoncé sa retraite et son intention de se présenter à cette élection dont il est évidemment le grandissime favori. « Je réponds à l'appel de larges franges de la population et déclare ma volonté de présenter ma candidature à la présidence » a-t-il déclaré, non sans évoquer des risques « terroristes » et le manque de soins apportés aux malades, domaine dans lequel les Frères musulmans étaient traditionnellement très impliqués. Précisément, la répression lancée contre la confréfie des Frères musulmans - arrestation des principaux dirigeants, usage massif de la force contre les manifestations pro-Morsi, condamnations à mort de soutiens des Frères musulmans - n'est pas pour rien dans l'actuelle popularité d'al-Sissi. L'organisation, qui avait emportée les élections présidentielles et constituantes, a perdu tout crédit à une vitesse fabuleuse après à peine une année de pouvoir sans réformes.
Aux yeux de millions d’Égyptiens, al-Sissi est l'homme providentiel, qui tiendra tête à la fois aux États-Unis et aux Frères musulmans. Son image est aujourd'hui celle d'un nouveau Nasser, en son temps celui-ci avait su tirer parti du contexte de la guerre froide pour émanciper son pays de l'influence britannique, avec le succès que l'on connait de la nationalisation du canal de Suez. Aujourd'hui, al-Sissi, formé aux États-Unis contrairement à l'ancienne garde du Maréchal Tantaoui, pourra défendre les intérêts de son pays face à l'Occident, sans pouvoir être accusé de soutenir l'anti-américanisme islamique.