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La Colonisation du Canada français (1598 – 1689) 1/2

La Colonisation du Canada français (1598 – 1689) 1/2

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Le XVIIème siècle constitue la période la plus décisive de l'implantation française en Amérique du Nord. En effet, contrairement à la pêche, le commerce des fourrures nécessite un établissement permanent et un bon réseau d'alliances avec les fournisseurs si cette activité se veut régulière et rentable. Il n'est alors plus possible de se contenter de présences saisonnières et irrégulières c’est pourquoi, des compagnies de marchands se forment et tentent d'intéresser la couronne à une entreprise de colonisation en Amérique française. Les marchands proposent au roi d’établir et de peupler une colonie en Amérique en échange de quoi le souverain leur accorderait le monopole du commerce des fourrures. Cependant, cela ne fait pas l'unanimité auprès des marchands et certains préfèrent que ce commerce demeure libre. Pour autant, on assiste, dès la fin du XVIème siècle, aux premières tentatives d'établissements permanents en Acadie et dans la vallée du Saint-Laurent.

Le début de la colonisation

Les voyages d'exploration, assortis d'objectifs coloniaux, reprennent sous le règne d'Henri IV avec le retour de la paix civile et religieuse ainsi, le 15 janvier 1598, le roi nomme Troilus de La Roche de Mesgouez (1536-1606) lieutenant général de la Nouvelle-France et, alors qu’il lui accorde le monopole de la traite des fourrures, il le charge d’entreprendre la colonisation du Nouveau Continent. En mars, Mesgouez débarque sur l'Ile de Sable avec 60 colons mais l'endroit est mal choisi car l'île est située loin au large de la Nouvelle-Écosse actuelle et renferme peu de ressources pour assurer la subsistance des colons par conséquent, il faut les ravitailler pour leur permettre de survivre. Le premier ravitaillement se passe bien mais le deuxième n'a pas lieu pour des raisons que l'on ne connaît pas. Quand finalement un navire se présente, il ne reste que quelques survivants qui sont dans un bien piteux état. On n’a alors d'autre choix que de rapatrier ces malheureux en France.

En 1600, Pierre de Chauvin (avant 1575-1603 ; capitaine de la marine et de l'armée française, lieutenant-général de la Nouvelle-France) fonde un poste de traite à Tadoussac, au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saguenay. L'endroit est particulièrement bien choisi car c'est le pays des Montagnais, aussi appelés Innus, qui sont essentiellement des chasseurs nomades et qui, par conséquent, peuvent fournir d'énormes quantités de fourrures. De plus, on s'éloigne de la concurrence des marchands et pêcheurs qui viennent pendant l'été faire le commerce des fourrures dans le golfe du Saint-Laurent. Enfin, ce comptoir n'appartient à aucun empire colonial car les Anglais comme les Français et même les Portugais y ont des affaires avec les Amérindiens qui n'ont pas encore conclu d'entente particulière avec aucune nation européenne. Le point faible de ce poste est que les communications avec la France sont complétement rompues pendant l'hiver à cause des glaces. Ainsi, le premier hiver est fatal pour les colons puisque la presque totalité de la petite population est décimée par le scorbut, ne laissant que cinq survivants sur les seize hommes laissés sur place. Pour autant, Tadoussac survit et demeure pendant 30 ans le seul port maritime du Saint-Laurent.

 

Figure 1 - Poste de traite de Tadoussac

En 1603, Henri IV nomme Pierre Dugua de Monts (1560 - 1628) (qui avait accompagné Pierre Chauvin lors de l’expédition précédente) lieutenant général en Amérique septentrionale, et lui accorde le monopole de la traite des fourrures, pour compenser les frais d’établissement d’une colonie à cet endroit. En 1604, Dugua organise une expédition qu’il conduit en personne au sud-est du Canada. Il est accompagné de de Jean de Poutrincourt (1557 - 1615), et de Samuel Champlain (né entre 1567 et 1574 et mort à Québec le 25 décembre 1635), qui participe à l’expédition en tant qu’explorateur, géographe et cartographe. Aucune femme, ni enfant, ne fera partie de cette expédition, devant durer plusieurs années, car il faut choisir l’endroit puis en éprouver les conditions d’accueil (qualité du sol, du climat, des relations avec les autochtones) avant de faire venir des familles. Les explorateurs choisissent de s’installer sur l'Île Sainte-Croix, située dans une rivière du même nom. Cette rivière coule sur les territoires actuels de l'État du Maine, de la province du Nouveau-Brunswick et de l’extrémité est de la province de Québec. La colonie de Sainte-Croix ne survit pas, en raison de la rudesse de l'hiver et du manque d'eau douce. La moitié des colons meurent durant l'hiver de 1604, c’est pourquoi, au mois d’août 1605, la colonie est transférée sur un site plus approprié, que Champlain et Gravé-Dupont avaient repéré : Port-Royal, un lieu protégé des vents du nord-ouest et situé sur un lagon à l’est de la baie Française (aujourd’hui dans la vallée dite d’Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, près de Digby).

On construit à Port-Royal une « habitation » (ensemble de bâtiments inter-reliés qui servent à la fois de fort, de poste de traite et de logis pour la colonie) spacieuse et confortable et, pendant le premier hiver, on ne déplore aucun décès. Il n'y a pas de hasard à cette situation : les nouveaux arrivants ont appris à mieux se nourrir et à faire échec aux rigueurs de l’hiver canadien. On fonde l'Ordre du Bon-Temps, une organisation qui prévoit qu'à tour de rôle, chacun des occupants se voit confier la charge de préparer un repas pour ses compagnons. Il se crée une certaine compétition où chacun essaie de surpasser l'autre en ingéniosité. Les menus sont variés et excellents. Contrairement à Tadoussac, ce site permet les communications avec la France pendant toute l'année. On réussit à nouer des relations amicales et durables avec les Micmacs qui sont eux aussi des chasseurs nomades. Cependant, en 1607, les plaintes continuelles des autres marchands, privés du commerce des fourrures, amènent Henri IV à suspendre le monopole commercial accordé à Dugua. Faute de finance, les colons quittent les lieux et retournent en France.

Cette étape de la colonisation se traduit par l'établissement de la première colonie française en Nouvelle-France, qui deviendra l'Acadie et donnera naissance à son peuple, les Acadiens.

 

Figure 2 - Expéditions et établissements de Pierre Dugua de Mons et Samuel de Champlain en Acadie.

En 1610, Jean de Poutrincourt, deuxième gouverneur de l'Acadie, se rend à l'habitation de Port-Royal. Il est accompagné de son fils de 19 ans, Charles de Biencourt (né en 1591 ou 1592 et mort en 1623 ou 1624 ; gouverneur de l'Acadie de 1615 jusqu'à sa mort), de Claude de Saint-Étienne de la Tour (né vers 1570, mort après 1636) et de son fils de 14 ans, Charles de Saint-Étienne de la Tour (né en 1593, mort en 1666 ; gouverneur de l'Acadie de 1631-1642 et encore de 1653-1657), d’un prêtre catholique et d'autres colons français. Ils y vivent quelques années mais, en 1613, l'habitation a été attaquée par des colons anglais de la Virginie. Plusieurs Français sont tués et d'autres sont enlevés. Le fort et les marchandises sont détruits. Biencourt, qui était alors en France pour recueillir des approvisionnements, retourne à Port-Royal le printemps suivant mais il est obligé de rentrer en France avec les colons survivants. En revanche, Charles de Biencourt et Charles de la Tour restent parmi les Micmacs, s'engageant dans l'industrie de la fourrure.

La fondation de la ville de Québec (1608)

Pendant cette période, Samuel de Champlain qui est à l'emploi de Dugua De Monts, en profite pour faire plusieurs explorations. Lors d’un premier voyage, il remonte le Saint-Laurent jusqu’à Trois-Rivières puis, un second voyage l’emmène à l’embouchure du Saguenay où il rencontre le chef montagnais, Anadabijou, en 1603, qui l’accueille d’autant mieux qu’un Indien de retour de France dit le plus grand bien du roi Henri IV et de sa bienveillance envers « les gens de la race rouge ». Cette première entente va influencer durablement la politique indigène de la France qui s’engage contre les Iroquois. Champlain remonte ensuite le fleuve jusqu’aux rapides pour en dresser la carte qu’il doit remettre au roi. De 1604 à 1607, le navigateur explore la côte atlantique entre l'Acadie et le Cap Cod (Massachussetts) puis il remonte le Saint-Laurent jusqu'à l'emplacement actuel de Montréal. En remontant le fleuve, il remarque un endroit, que les Iroquoïens du temps de Jacques Cartier nommaient Stadaconé, et que les Montagnais de son temps appellent « Kébec », c’est-à-dire « Rétrécissement du fleuve ». En effet, à cet endroit, le fleuve Saint-Laurent se rétrécit et est dominé par un haut cap, aujourd’hui le cap Diamant, le lieu est donc facile à défendre et peut être utilisé pour bloquer la route des bateaux qui remontent le Saint-Laurent. Il y a aussi abondance de fourrures dans la région car on est en territoire algonquien. Enfin, le site est entouré d’abondantes terres fertiles qui pourraient permettre à la future colonie de s’adonner à l’agriculture. Le grand explorateur prend bonne note des avantages de ce lieu avant de devoir rentrer en France suite à la révocation des privilèges commerciaux de Dugua de Monts.

Arrivé le 30 septembre 1607 en France, Champlain repart le 18 avril 1608, pour la Nouvelle-France à bord du Don de Dieu, comme lieutenant de l'expédition au Saint-Laurent. Il a comme mandat de construire rapidement un poste de traite. Ses 28 hommes (il n'y a encore aucune femme) reçoivent pour mission de préparer l'établissement d'une colonie permanente en un lieu favorable le long du fleuve. Il débarque au pied du Cap Diament le 3 juillet suivant et fonde la ville de Québec. Il écrira plus tard : « Je cherchai lieu propre pour notre Abitation, mais je n'en pus trouver de plus commode, ni mieux situé que la pointe de Québec, ainsi appelée des Sauvages, laquelle était remplie de noyers et de vignes. Aussitôt, j'employai une partie de nos ouvriers à les abattre pour y faire notre Abitation. »

 

Figure 3 - Arrivée de Champlain à Québec

La colonisation commence par la création de l'Habitation. Trois bâtiments principaux d'une hauteur de deux étages, entourés d'un fossé de 4,6 mètres de large et d'une palissade de pieux sont érigés. Cette installation, dite Habitation de Québec, devient dès lors l'embryon de la première colonie française à se développer sur les bords du fleuve Saint-Laurent. Au cours du premier hivernage, la petite colonie est décimée par le scorbut et la dysentrie. Seul huit colons survivent en plus de Champlain. Pour autant, Champlain, qui souhaite développer la colonie en Nouvelle-France, multiplie les voyages entre la France et le Nouveau-Monde et continue les explorations afin de découvrir un passage vers la Chine et des mines de métaux précieux.

Figure 4 - « Abitation de Quebecq, 1608, par Champlain : A-Le magazin. B-Colombier. C-Corps de logis où sont nos armes, & pour loger les ouvriers. D-Autre corps de logis pour les ouvriers. E-Cadran. F-Autre corps de logis où est la forge, & artisans logés. G-Galleries tout au tour des logemens. H-Logis de sieur de Champlain. I-La porte de l'habitation, où il y a pont-levis. L-Promenoir autour de l'habitation concernant 10 pieds de large jusques sur le bort du fossé. M-Fossés tout autour de l'habitation. N-Plattes formes, en façon de tenaille pour mettre le canon. O-Jardin du sieur de Champlain. Q-Place devant l'habitation sur le bort de la riviere. R-La grande riviere de sainct Lorens. »

 

Figure 5 - Reproduction à l'échelle de la première habitation lors du tricentenaire de Québec, en 1908.

En 1609, Champlain remonte la rivière des Iroquois (l’actuelle rivière Richelieu) et découvre le lac qui porte aujourd’hui son nom. Aucune mauvaise rencontre n’ayant eu lieu, une partie de la troupe quitte l’explorateur, le laissant seul avec deux Français et une soixantaine de Hurons. C’est alors qu’à l’emplacement du futur fort Carillon, un peu plus au sud de Crown (Etat de New-York), l’expédition entre au contact des Iroquois. Le lendemain, une bataille éclate entre les guerriers au cours de laquelle Champlain tue un chef Iroquoïen d’un coup d’arquebuse, semant la terreur parmi ses ennemis. Ce coup de feu marque le début d’une longue lutte qui opposera les Français, amis des Hurons, des Montagnais et des Algonquins, aux Iroquois alliés des Anglais. Champlain était piégé dans un dilemme car, s'il n'avait pas appuyé ses partenaires commerciaux, son commerce des fourrures aurait été compromis or, l'essentiel de l'économie de la colonie repose sur la traite des fourrures mais, en s'attaquant aux Iroquois, il a contribué à mettre la jeune colonie dans un état d'insécurité permanente. Suite à cet événement, il fait un aller-retour en France dans l’espoir de relancer le commerce des fourrures et d’intéresser les marchands à l’établissement de Québec. De retour au Canada en 1610, il est blessé d’une flèche à l’oreille et au cou lors d’un nouvel affrontement avec les Iroquois. Le commerce des fourrures s’avérant désastreux et Henri IV étant mort assassiné, Champlain revient une nouvelle fois en France mais retourne au Canada dès 1611 dans le but d’explorer les environs de l’île de Montréal. De plus, un défrichement est entrepris dans le secteur de l’actuelle Place Royale à Québec, dans un endroit qui servait de lieu de rassemblement aux Indiens. En 1612, Louis XIII nomme le comte de Soissons, futur prince de Condé, lieutenant-général en Nouvelle-France et Champlain, avec le titre de lieutenant, le remplace en son absence. En 1613, le navigateur français entreprend d’aller explorer le Pays d’en Haut par la rivière des Outaouais (Ottawa) mais les informations qu’il obtient des Indiens le laissent dubitatif, c’est pourquoi il préfère revenir sur ses pas. En 1614, de nouveau en France, Champlain fonde deux compagnies (la Compagnie des marchands de Rouen et de Saint Malo et la Compagnie de Champlain), avant de revenir au Nouveau Monde, au printemps 1615, accompagné de Récollets afin de promouvoir la vie religieuse dans la nouvelle colonie. La même année, il entreprend un second voyage vers le Pays d’en Haut. Parti de Québec le 9 juillet 1615, Champlain empreinte la grande route de la traite (rivière des Outaouais, rivière Mattawa, lac des Népissingues, rivière des Français et baie Georgienne) grâce à laquelle il accède au cœur du pays des Hurons en atteignant le grand lac Attigouautan (lac des Hurons) qu’il appelle mer Douce. Voyageant de village en village jusqu'à Cahiagué, situé sur les rives du lac Simcoe et lieu de rendez-vous militaire, il maintient son allégeance aux autochtones Algonquins et Hurons-Ouendat.

 

Figure 6 - Carte des étapes numérotées de l'expédition de Champlain le long de la rivière des Outaouais.

Le 1er septembre, débute l'expédition militaire de Cahiagué. Avec un important contingent de guerriers hurons, Champlain, accompagné des quelques Français, se dirige vers l'est puis traverse l'extrémité orientale de l'actuel lac Ontario. Ils cachent les canots et poursuivent leur route à pied longeant la rivière Onneiout (Oneida). Parvenus à un fort iroquois situé entre les lacs Oneida et Onondaga, ils livrent bataille car les Hurons font pression pour attaquer prématurément mais l'assaut échoue. Champlain tente alors de capturer le fort avec un engin de siège européen, constitué d'une terrasse ou plateforme surélevée pour tirer des coups d'armes à feu, pendant que ses alliés tentent de brûler la palissade, mais il est blessé deux fois aux jambes par des flèches, dont une dans le genou. L'attaque dure environ trois heures, jusqu'à ce que les attaquants soient forcés de fuir. Champlain estime que l'attaque est un échec, mais les Indiens des deux côtés trouvent ce raid de vengeance très réussi car cette attaque va mener à une longue période pacifique. Suite à sa blessure, Champlain est contraint de passer l’hiver chez ses ami Hurons ; il va profiter de ce long séjour dans la région pour explorer le sud-ouest, les Pétuns et les Cheveux-Relevés (sud de la Huronie et de la péninsule Bruce) et pour parfaire ses connaissances des questions Amérindiennes en apprenant « leur pays, leurs façons, leurs coutumes, leur mode de vie ». Il prend le temps de rédiger une description détaillée du pays, des mœurs, des coutumes et de la façon de vivre des Autochtones. Le 22 mai 1616, alors que tous le croient mort, tant en Huronie qu’à Québec, il quitte la contrée des Hurons. Il atteint le Sault Saint-Louis (Sault, en ancien français, désigne des rapides ou des chutes d'eau) à la fin juin et, le 11 juillet il est de retour à Québec. Il passe quelque temps à agrandir le fort et à améliorer les défenses de Québec puis part pour la France le 20 juillet. De retour en métropole, alors que le prince de Condé a été arrêté et que c’est le maréchal de Thémines qui l’a remplacé, Champlain plaide la cause du Canada auprès du pouvoir. Il traite d'importantes considérations, dont le danger de laisser sans forts les rives du Saint-Laurent en raison de la présence des Flamands et de la bonne volonté des Indiens à se convertir c’est pourquoi, il suggère l’envoi de 15 récollets, 300 familles de 4 personnes et 300 soldats. Par ailleurs, il évalue que la colonie peut produire un revenu annuel de plus de cinq millions de livres, principalement issu de la pêche, des mines, des fourrures car le territoire contrôlé est immense. La Chambre de Commerce est immédiatement convaincue et Champlain regagne son monopole sur la traite de la fourrure. De plus, le Roi charge ses associés de « poursuivre tout le travail qu'il sera jugé nécessaire pour établir les colonies qui voudront se retrouver dans le-dit pays ». Enfin, alors de passage à Paris, Champlain invite son ami apothicaire, Louis Hébert, à s'installer à Québec.  Ce dernier accepte l'invitation et après avoir négocié un contrat de 600 livres pour trois ans, il vend tous les biens qu'il possède et prend le large en hiver 1617 en compagnie de sa femme (Marie Rollet), de ses enfants (Guillaume, Guillemette et Anne) et de son beau-frère. La traversée est longue et dangereuse mais ils arrivent finalement à Tadoussac le 14 juin 1617. La famille Hébert s'installe alors dans un grand espace « en haut » du cap de Québec car les lieux sont jugés accueillants et favorables à une habitation permettant de vivre de l'exploitation de la terre et d'étudier les différentes plantes de la région. De plus, la famille développe des liens d’amitié avec les Amérindiens, qui leur enseignent des méthodes pour s’adapter au climat et leur montrent entre autres la culture du maïs.  Au début de l’hiver 1627, Louis Hébert fait une mauvaise chute sur la glace. Il décède le 25 janvier suivant des suites de ses blessures à l’âge de 52 ans.  Quant à sa femme, Marie Rollet, elle meurt en 1649 après avoir passé de nombreuses années à soigner les malades et à enseigner aux petites Amérindiennes. Le cap où la famille Hébert était installée, deviendra la Haute-Ville de Québec. La famille Hébert est officiellement la première famille à s’installer en Nouvelle-France.

En 1618, Champlain revient en France dans le but de soumettre à Louis XIII un plan d’évangélisation des Indiens mais alors qu’il s’apprête à regagner la Nouvelle-France il apprend que les Anglais ont obtenus la liberté du commerce. Ses associés refusent alors de reconnaître ses droits et il est contraint de rester en France.

En octobre 1619, le Prince de Condé, fraîchement libéré, vend ses droits de vice-roi au duc de Montmorency, amiral de France. Ce dernier confirme Champlain dans sa fonction et, le 7 mai 1620, Louis XIII lui demande de maintenir le pays de Nouvelle-France « en obéissance à moi, faisant vivre le peuple qui est là-bas en aussi proche conformité avec les lois de mon royaume que vous le pouvez. » Champlain retourne immédiatement en Nouvelle-France et se concentre désormais sur l'administration du pays plutôt que sur l'exploration. Il passe l'hiver à renforcer les défenses de Québec en construisant le Fort Saint-Louis au haut du Cap Diamant. À la mi-mai, il apprend que la traite de fourrure est prise en main par une autre compagnie, dirigée par les frères de Caën et, après quelques négociations tendues, il se décide à fusionner les deux compagnies sous la direction des de Caën. Champlain continue alors son travail sur les relations avec les Amérindiens et parvient à leur imposer un chef de son choix, et il signe un traité de paix avec les tribus iroquoises.

Jusqu’à son retour en France en 1624, Champlain va travailler à l'amélioration de son Habitation de Québec et à l'expansion de la colonie mais, malgré tous ces efforts le développement de celle-ci progresse lentement. Pour autant, en 1627, ses efforts finissent par porter fruit car le Cardinal de Richelieu s'intéresse à la Nouvelle-France et une nouvelle compagnie voit le jour : c'est la Compagnie des Cent-Associés, qui sera la plus sérieuse tentative de développement à prendre place dans cette Nouvelle-France.


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