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Le virus chinois

Le virus chinois

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Durant les quatre années qu’il a passées à la maison Blanche, Donald Trump a dit certainement beaucoup de bêtises. La pandémie de Covid-19 et sa gestion calamiteuse lui a notamment inspiré quelques « perles », comme sa proposition de soigner les poumons infectés avec du gel hydro alcoolique. C’est ce qui arrive lorsque, comme lui, on veut se mêler de tout sans la moindre compétence. Mais, en désignant, de façon très provocatrice, le Covid-19 comme « le virus chinois », il n’a peut-être pas eu si tort que ça. Car, reconnaissons-le, ce coronavirus qui perturbe le monde entier depuis maintenant dix mois a quand même son point de départ en Chine. Du reste l’Asie a été et reste l’épicentre des grandes épidémies de virus dits « respiratoires » au cours du dernier siècle, que ce soit la grippe (appelée à tort) espagnole, la grippe de Hong-Kong ou, plus près de nous, le SRAS. Mais les mœurs alimentaires des Chinois, qui font venir d’Afrique un animal comme le pangolin pour le vendre et le déguster sur les marchés, ne sont pas pour peu de chose dans celle du Covid-19. A cela il faut ajouter l’attitude dissimulatrice du gouvernement chinois qui n’a déclaré que fin décembre 2019 l’émergence de ce nouveau virus à l’OMS, soit un mois après les premiers cas détectés à Wuhan.

Cela ne fait pas des Chinois, bien sûr, les coupables de cette pandémie – et encore moins, comme certains sont allés jusqu’à le prétendre, les créateurs mal intentionnés de ce virus. Car la Chine, qui ne vit et prospère que par les échanges commerciaux internationaux avec le reste de la planète, n’avait aucun intérêt à mettre le monde entier à la diète. Mais, selon une nuance bien connue, elle est quand même responsable de cette crise sanitaire et économique qui a marqué l’année 2020 dans des proportions encore inconnues. L’ironie de l’histoire est encore qu’elle a, la première, apporté son aide et ses moyens à des pays comme l’Italie qui ont été contaminés par ses ressortissants. Et qu’après avoir jugulé la pandémie sur son territoire, son économie enregistre encore un taux de croissance de 7%, cette année.

Oui, nous sortirons, dans quelques semaines peut-être, de cette situation accablante si les vaccins tant attendus se révèlent être efficaces contre le Covid-19. Mais il n’en reste pas moins que cette crise sanitaire et ses épiphénomènes autoritaires vont continuer à peser sur le devenir de notre société. Je ne crois pas qu’il faille en être reconnaissant à la Chine. Mais je crois, en revanche, qu’il faudra bien admettre que, pour une fois, Donald Trump ne se trompait pas lorsqu’il parlait du « virus chinois ». 


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