Les limites et la fin de la démocratie athénienne
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La mise en place de la démocratie athénienne fait l’objet d’un long processus qui s’est étalé sur près d’un siècle et qui a été ponctué par 3 grandes phases : en 621 av. J.-C., les réformes de Dracon posent les fondements de ce régime politique puis, trente ans plus tard, les réformes de Solon font avancer le processus en instaurant plus d’égalité entre les citoyens et enfin, en 507 av. J.-C., les réformes fondamentales de Clisthène, parachèvent la mise en place de la démocratie athénienne. Pour autant, la vie démocratique d’Athènes est fragile car, dans son existence même, elle fait l'objet d'attaques incessantes, à l'extérieur comme à l'intérieur de la cité. En effet, elle n'a rien de naturel dans son fonctionnement, c’est pourquoi, sa construction repose sur des équilibres précaires. Intéressons-nous aux crises qu'elle a traversées et aux solutions que les Athéniens ont imaginées pour les surmonter.
À la suite de ses victoires sur les Perses au cours des guerres médiques, Athènes devient la puissance dominante du monde grec durant toute la période du Vème siècle av. J.-C. Pendant cet âge d'or, le rayonnement politique économique et culturel d'Athènes est tel que Sparte craint de voir son hégémonie s'effondrer. C’est pourquoi, pour prouver auprès de ses alliés sa capacité à les protéger de la menace que constitue l'impérialisme athénien, les Lacédémoniens déclarent la guerre à Athènes en 431 av. J.-C. La guerre du Péloponnèse, ainsi nommée par les historiens de l’époque, se déroule en trois phases :
- la période archidamique (du nom du roi de Sparte, Archidamos II) de 431 à 421 av. J.-C.,
- la guerre indirecte de 421 à 413 av. J.-C.,
- et la guerre de Décélie et d'Ionie, de 413 à 404 av. J.-C.
La première phase consiste en une opposition de stratégie de la part des deux belligérants. En effet, Sparte dont l'armée terrestre est la plus expérimentée de Grèce choisit d’utiliser ses hoplites ; cependant, l’armée ne peut rester longtemps loin de ses bases arrières à cause des difficultés du ravitaillement et parce qu’elle craint une révolte de ses esclaves (les hilotes) qui cultivent les terres des combattants. C’est pourquoi, elle se contente d’organiser des raids de quelques semaines, en 430, 428, 427 et 425 av. J.-C.
De son côté, Athènes, comptant sur ses navires pour l'emporter et pour assurer le ravitaillement de la Cité lors des invasions spartiates, renonce à combattre sur terre et abandonne donc aux Lacédémoniens les campagnes de l'Attique. Ces derniers brûlent les récoltes, saccagent les semis, arrachent les ceps de vigne et les oliviers dans le but de contraindre les Athéniens, par la famine ou par l'humiliation ressentie, à sortir de leurs murs et se battre en rase campagne.
Cette stratégie de Périclès, d’imposer une guerre d’usure aux Lacédémoniens est remise en cause par une épidémie de typhus qui sévit particulièrement en 430 et 429 av. J.-C., puis en 426 av. J.-C. Cette épidémie se propage d'autant plus vite que le nombre d'Athéniens réfugiés derrière les murs grandit et que les conditions d'hygiène se détériorent. De 430 à 425 av. J.-C., la pandémie emportera entre un quart et un tiers de la population d'Athènes, dont 4 400 hoplites et 300 cavaliers, ainsi que Périclès lui-même en septembre 429 av. J.-C.
La mort de Périclès laisse le corps civique athénien orphelin et deux partis s'opposent dès lors : celui mené par Nicias, démocrate modéré, partisan d'une guerre sans excès et ce au nom des grands propriétaires terriens, las de voir leurs terres ravagées ; et celui mené par Cléon, démagogue, lui-même commerçant et parlant au nom de l'Athènes urbaine qui en appelle à une implication totale dans le conflit.
En 425 av. J.-C ., une première tentative de négociations de paix échoue à cause des conditions démesurées imposées par Célon. Le décès de ce dernier au combat de permet aux deux camps, épuisés et désireux de récupérer les possessions respectives perdues, de conclure finalement la paix de Nicias en avril 421 av. J.-C., qui consacre le retour au statu quo ante bellum.
Commence alors la seconde phase, que l’on appelle la guerre indirecte puisque le lieu des hostilités est déplacé en Sicile. En effet, en 416 av. J.-C., Athènes est appelée à l’aide par la cité démocratique de Ségeste qui est attaquée par Sélinonte, elle-même alliée de la puissante cité de Syracuse fondée par Corinthe. Cette expédition militaire divise Athènes mais le jeune Alcibiade – stratège et homme politique athénien, né vers 450 av. J.-C. à Athènes et mort assassiné en Phrygie en 404 av. J.-C. – parvient à convaincre les citoyens que l'aide à Ségeste gênera le ravitaillement de Sparte et ses alliés qui se fournissent en Sicile. La prise de la Sicile serait de plus la première étape de la constitution d'un empire colonial athénien dans la mer Méditerranée occidentale. L'expédition, commandée par Nicias, Lamachos et Alcibiade, mobilise des moyens considérables. Alcibiade qui avait décidé de la stratégie de l’opération, se trouve compromis dans un scandale politico-religieux et refuse de revenir à Athènes pour y être jugé ; afin d'échapper à son procès, il s’enfui et se réfugie à Sparte durant l'hiver 415-414 av. J.-C. Malgré quelques atermoiements, les Athéniens prennent l'avantage sur Syracuse au printemps 414 av. J.-C. Peu après, Lamachos est tué au combat, laissant Nicias seul à la tête de l'expédition. Par son inaction, celui-ci ne parvient pas à construire les défenses nécessaires avant l'arrivée des secours de Syracuse, ses hésitations ne lui permettent pas non plus de quitter la Sicile avant que la contre-attaque ne détruise complètement ses forces, malgré l’arrivée de renforts conduits par Démosthène. Capturés, Nicias et Démosthène sont exécutés. Les survivants seront vendus comme esclaves après 2 mois de captivité.
L'expédition athénienne, dont l'échec peut autant être imputé à la trahison d'Alcibiade qu'à l'incompétence de Nicias, se termine ainsi en désastre avec la perte de 50 000 hommes et de plus de 200 trières.
Au cours de la troisième et dernière phase de la guerre, les combats directs reprennent et se concentrent en mer Egée. Les Spartiates organisent le blocus terrestre d'Athènes, empêchent leurs adversaires d'exploiter les mines d'argent du Laurion et se saisissent de 20 000 esclaves. Athènes a perdu les deux tiers de sa flotte et n'a presque plus d'argent pour maintenir son empire or, c'est par sa maîtrise des mers qu'Athènes peut assurer son ravitaillement et le versement des tributs. Dès lors, les Lacédémoniens peuvent faire jeu égal avec elle. Alcibiade, désormais au service de Sparte, persuade ses dirigeants de lui confier une expédition de cinq navires pour convaincre les alliés d'Athènes de faire défection. Dans le même temps, Alcibiade, qui s'est fait ennemi d'Agis II en séduisant son épouse, s’enfuit de Sparte et se réfugie auprès de Tissapherne, gouverneur d’une division administrative de l’empire perse, dont il devient le conseiller. Il le persuade de mener une politique de bascule entre Sparte et Athènes, réduisant ainsi l'aide financière et annulant l'aide navale perse à Sparte et, profitant de son influence auprès de Tissapherne, il se fait élire stratège par les soldats athéniens de Samos. Alcibiade revient alors en grâce à Athènes.
Entre 411 et 407 av. J.-C., Athènes remporte des victoires navales en mer Egée, ce qui redonne confiance aux Athéniens. En août 406 av. J.-C., lors de la plus grande bataille navale de la guerre, la flotte athénienne dirigée par huit stratèges, dont Thrasylle et Périclès le Jeune, bat celle de Callicratidas aux Arginuses, archipel au sud de l'île de Lesbos. Les Spartiates y perdent plus de 75 navires contre 26 pour les Athéniens mais une tempête rend impossible aux Athéniens le repêchage des naufragés et des corps, 2 000 marins étant tombés à la mer, ce qui est contraire à la tradition religieuse. Le scandale provoqué entraîne un procès qui s'achève par la condamnation à mort et l'exécution des six stratèges athéniens s'étant présentés pour leur procès. Une nouvelle proposition de paix des Spartiates est encore rejetée sur l'incitation du démagogue Cléophon. En 405 av. J.-C., le Spartiate Lysandre, aidé par le Perse Cyrus, reprend l'Hellespont, qui commande la route de Byzance, et écrase les Athéniens à Aigos Potamos. Il vient alors assiéger Le Pirée. Encerclée par la terre et par la mer, Athènes capitule.
Les conditions de paix de 404 av. J.-C. sont sévères mais les Athéniens évitent la destruction de la ville et la vente des habitants comme esclaves, ce que réclamait Corinthe. La Ligue de Délos est dissoute et Athènes doit adhérer à la Ligue du Péloponnèse. Les Athéniens doivent détruire les Long Murs. Les Spartiates interdisent le régime démocratique.
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Cette défaite va servir d'argument aux adversaires du régime pour remettre en question les principes mêmes de la démocratie directe. Pour beaucoup, les votes malencontreux de l'Ecclésia prouvent que la foule, en situation de crise, poussée par la passion et manipulée par d'habiles démagogues, est incapable de prendre les décisions raisonnables qu'une analyse lucide commanderait. On pourrait objecter que l'envoi de l'expédition de Sicile n'a pas été arraché par les vociférations d'une foule hystérique et irresponsable mais a donné lieu à de longs débats et à un vote conforme à la constitution. Le procès des stratèges pose un autre problème. Il n'est certes pas injustifiable que les huit aient fait l'objet d'une mise en accusation collective car ils constituaient un collège et étaient à ce titre collectivement responsables de l'exécution de leur charge. Cependant, la procédure du jugement collectif était, en principe, anticonstitutionnelle car chacun devait répondre personnellement de ses actes et faire l'objet d'un verdict individuel. Il semble donc qu'en ce cas la Boulê n'ait pas rempli son rôle, sans doute sous la pression de l'Ecclésia.
C’est pourquoi, à l'occasion de la guerre du Péloponnèse, les adversaires de la démocratie tentent à deux reprises de remplacer le régime par un pouvoir oligarchique. Les deux entreprises échouent mais marqueront profondément les esprits. La brutalité des mesures prises révèle la haine et les frustrations accumulées par les oligarques tout au long du Vème siècle av. J.-C. Les réductions et suppressions mises en œuvre permettent par contrecoup de mettre en évidence les points forts des acquis démocratiques et surtout de donner aux Athéniens l'occasion de montrer leur attachement profond au régime qu'ils ont inventé.
En 411 av. J.-C., un premier groupe profite de la mauvaise situation militaire pour s'emparer du pouvoir. C'est la première révolution anti-démocratique, dite des « Quatre-Cents ». Le coup de force se déroule dans le dème de Colone, à la faveur d'une assemblée convoquée pendant que la plupart des thètes sont encore mobilisés sur les trières, au large de Samos. Les mesures prises reviennent sur les principales caractéristiques du régime démocratique :
- réduction du corps des citoyens (les seuls admis à l'Ecclésiasont désormais les citoyens capables d'entretenir leur armement, c’est-à-dire les classes censitaires supérieures) ;
- suppression du misthos(les fonctions de bouleute et d'héliaste ne sont plus subventionnées, ce qui ôte toute possibilité aux citoyens qui ne peuvent pas se permettre de quitter leur travail d'exercer des fonctions politiques ou judiciaires) ;
- suppression de la graphè para nomonet de l'eisangélie (la possibilité qui était donnée à chaque citoyen de dénoncer une atteinte à la loi dans le domaine public ou privé est désormais interdite, sous le prétexte d'en finir avec les actions abusives des sycophantes).
Le coup d'état n’impose son joug que pendant une année, jusqu’à ce que les marins, de retour à Athènes, renversent le régime et rétablissent la constitution démocratique.
En 405 av. J.-C., la flotte est vaincue à Aigos Potamos et Athènes capitule. Après la défaite, les exilés reviennent et les antidémocrates se montrent à nouveau entreprenants. Un groupe de trente oligarques, avec à leur tête Critias, disciple de Socrate et oncle de Platon, profite de l'occupation de la ville par les troupes lacédémoniennes pour fomenter un nouveau coup d'état. Les mesures prises sont encore plus réactionnaires que celles des Quatre-Cents :
- réduction drastique de la citoyenneté (le corps des citoyens est limité à 3000 hommes, membres exclusivement des deux classes censitaires supérieures ; les autres sont privés non seulement de leurs droits politiques mais aussi d'une partie de leurs droits civils) ;
- suppression de l'Ecclésiaet de l'Héliée (les Trente assurent désormais directement le gouvernement, les 3000 ne sont qu'épisodiquement convoqués pour consultation à l'initiative des Trente, le tribunal du peuple est purement et simplement supprimé) ;
- modification de la composition et du rôle de laBoulè (les Cinq-Cents sont désormais directement nommés par les Trente, le Conseil n'a plus aucune fonction politique mais hérite d'une partie des fonctions judiciaires de l'Héliée) ;
- restauration du pouvoir de l'Aréopage (la vieille assemblée, objet de la nostalgie de tous les oligarques, retrouve les privilèges dont l'avaient privée les réformes de Clisthène et d'Ephialtès et en particulier ses prérogatives judiciaires et le pouvoir de nommer et de contrôler les magistrats).
La radicalité des mesures est révélatrice du mépris dans lequel les oligarques continuent de tenir le peuple. Les injustices et les exactions sont cependant si nombreuses que le régime ne peut survivre à l'évacuation de la ville par les troupes ennemies. Sitôt les Spartiates partis, une révolte chasse ceux qu'on n'appellera plus désormais que « les Trente tyrans » et rétablit une nouvelle fois la démocratie.
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Au cours du Vème siècle av. J.-C., Athènes a perdu sa puissance économique et financière. La guerre et les épidémies ont décimé la population. Beaucoup d'esclaves ont été vendus ou confisqués, d'autres se sont enfuis et les mines du Laurion manquent de bras. Plus grave, la cité ne dispose plus des tributs que lui versaient ses alliés. Les campagnes sont dévastées et les classes paysannes moyennes en sont les premières victimes. Le fossé se creuse à nouveau entre les plus riches et les plus pauvres. Pourtant, au cours du IVème siècle av. J.-C., les tentatives de restauration oligarchique. En effet, après les tentatives oligarchiques, il est acquis que les institutions ne peuvent fonctionner sans la rémunération citoyenne que Périclès avait instaurée. Le misthos bouleuticos et le misthos heliasticos sont donc rétablis et, pour encourager les Athéniens à se rendre sur l'Ecclésia, on instaure un misthos ecclesiasticos. Ce dernier est cependant réservé aux premiers arrivés, ce qui provoque de belles bousculades que les archers scythes s'efforcent de réguler. La mesure a l'avantage de ramener du monde sur la Pnyx. Pour faire bonne mesure, le demos s'octroie un salaire spécifique pour les jours fériés, nombreux à Athènes et pendant lesquels ni les assemblées ni les tribunaux ne siégeaient. Ce theorikon permet d'assister aux festivités et en particulier aux spectacles dramatiques donnés dans le théâtre de Dionysos. Ce qui est certain, c'est que misthos et theorikon coûtent fort cher. Pour les financer, la cité est contrainte d'augmenter l'eisphora, l'impôt qui frappe les riches, ce qui attire inévitablement le mécontentement et suscite de nouveaux rêves de restauration oligarchique.
Malgré toutes ces mesures, l'Ecclésia ne gagne pas en importance au cours du IVème siècle av. J.-C. puisque, depuis la réforme de Clisthène, elle dispose déjà de tous les pouvoirs. Néanmoins, les crises ont donné davantage d'influence à ceux qui, après avoir souffert des révolutions oligarchiques, avaient rétabli le régime démocratique : les salariés agricoles, les petits artisans ou commerçants, les dockers, les marins. Cependant la concentration des classes les plus favorisées dans la zone urbaine et autour du port du Pirée favorise leur présence à l'Ecclésia. Ce contexte contribue à radicaliser les décisions de l'Assemblée. Ses relations avec la Boulè et l'Héliée s'en trouvent modifiées et les citoyens passent souvent outre les recommandations des Cinq-Cents ou se saisissent directement d'affaires judiciaires qui auraient pu être déférées à l'Héliée
Au IVème siècle est instituée une distinction claire entre les psephismata (décrets votés par l'Assemblée) et les nomoi, lois intangibles. Un décret peut abolir un décret mais en aucun cas ne peut être contraire à une loi, encore moins la modifier. Le corps des nomothètes est alors créé, il siège ponctuellement en cas de demande de modification de la loi. Ses membres, tirés au sort, sont choisis exclusivement parmi les citoyens ayant prêté le serment des héliastes, eux seuls disposent du pouvoir de modifier la loi.
Sur le plan diplomatique, la première moitié du IVème siècle est marquée par un jeu d'alliances et une alternance hégémonique entre trois cités : Sparte, Thèbes et Athènes. Cette dernière parvient pour un temps à en tirer profit. Les Athéniens réussissent à constituer une nouvelle confédération d'alliés, la formule retenue est celle d'un synedrion, (le « Conseil des alliés ») dans lequel chaque cité dispose d'une voix… à l'exception d'Athènes même qui n'en fait pas partie. Le synedrion dialogue donc d'égal à égal avec l'Ecclésia et la Boulè. Cette alliance permet à la flotte athénienne de retrouver peu à peu une partie de sa puissance. Une certaine prospérité revient mais l'État manque toujours d'argent pour payer les citoyens. En 371 av. J.-C., profitant d'un affaiblissement de Sparte, Athènes impose donc à ses alliés le versement d'un nouveau phoros mais la décision se révèle à double tranchant : elle permet certes, aux institutions de fonctionner pendant une quinzaine d'années supplémentaires, mais provoque la rebuffade de certains alliés et des répressions peu glorieuses.
Pour faire respecter son hégémonie, Athènes envoie des garnisons dans les cités tentées par la rébellion et y installe des clérouques (ou colons athéniens). Cela ne fait que susciter une révolte généralisée et on voit se constituer de multiples alliances qui aboutissent à une prolifération de ligues et de confédérations. Pendant ce temps, une puissance montante s'impose peu à peu : le royaume de Macédoine, dont le roi Philippe conquiert progressivement la Grèce continentale. Malgré les appels passionnés de Démosthène, Athènes ne parviendra pas à rassembler suffisamment de forces pour résister. La défaite de Chéronée, en 338 av. J.-C., marque, pour la première fois et de manière définitive, la soumission de la Grèce à un royaume étranger. Il ne s'agit nullement de la fin d'une culture car les Macédoniens sont Grecs et Alexandre, fils de Philippe, fera au contraire triompher l'hellénisme dans toute l'Asie, mais c'en est terminé de l'indépendance des cités. Les institutions ne disparaissent pas tout de suite et l'organisation administrative et territoriale restera en place pendant plusieurs siècles encore mais la politeia d'Athènes ne survivra pas à cette vassalisation. La constitution est définitivement abolie en 322 av. J.-C. Le régime démocratique aura duré près de deux siècles.