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Pourquoi l’écologie humaine est un pléonasme ?

Pourquoi l’écologie humaine est un pléonasme ?

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Là où l’Homme n’est pas, il n’y a pas de question écologique. En effet, si l’on imagine un biotope sans hommes ou simplement sans interfaces avec un territoire anthropisé, on décrira son comportement comme un pur métabolisme. Un métabolisme avec des points remarquables, certes, des climax ou des points de rupture de phases comme les cataclysmes par exemple.

Si, maintenant, on introduit l’homme dans le système, les relations qu’il établira avec la biosphère seront décrites comme une écologie. Dans le sens Homme/biotope par l’impact écologique qu’il lui fait porter, dans le sens biotope/Homme par le cadre naturel qu’il forme avec l’irruption de catastrophes naturelles par exemple. L’écologie est donc la science de l’étude de la relation entre ces deux entités.

Nous avons donc, dans une approche matérialiste, d’une part le monde physique et vivant, la biosphère, d’autre part l’Homme, que l’on considère sa singularité comme se dégageant de l’arborescence darwinienne ou non, cela importe peu. Leur relation est régie par une morale par groupe de disciplines scientifiques, par exemple la bio-éthique en médecine ou en biologie, l’écologie pour le naturaliste, etc…

Mais si on se place dans le cadre des grandes religions monothéistes - Judaïsme, Christianisme et Islam -, le modèle se précise. D’une part, le Monde, œuvre de Dieu, d’autre part l’Homme dans toute sa singularité. Leur relation est régie par une éthique dite ou révélée par le Prophète ou le Sauveur. Dans la religion catholique par exemple, le Sauveur incarne ce code éthique afin de sauver l’Homme… et le monde. Mais en plaçant l’humanité au centre du monde vivant et en en rappelant sa responsabilité, Jésus Christ est venu sur Terre pour sauver l’Homme avec elle. Il est de ce fait le plus grand écologiste car sauvant le corps constitué par les deux entités, il lui donne simultanément un sens commun. Être écologiste, c’est donc se situer dans ce grand mouvement salvifique et révéler le sens profond de l’union entre l’Homme et le Monde.

Mais cela n’empêche pas l’Homme de confronter différents systèmes de pensée pour bâtir une approche prospective, par exemple, l’approche économique d’un Georgescu-Roegen à celle issue de la pensée théologique de Teilhard de Chardin. Ainsi, une approche en terme de déchets et de démantèlement, ce que les Anglo-saxons appellent « cradle to cradle », les chrétiens « ashes to ashes », doit s’accompagner d’une approche en terme de ressources. Cela pour s’inscrire dans le cadre d’une économie circulaire, tenant compte des limites de la bio-sphère (le contraire du vieux modèle « end-of-pipe » décrit par Suren Erkman).

Ainsi, pour échapper à la finitude de la bio-sphère, inéluctable si on la réduit à notre système planétaire, on est en droit de penser que, tant les mystères actuels du Cosmos (sa topologie, son origine, son sens), tant aussi la connaissance que nous en avons aujourd’hui (essentiellement, la rupture d’échelle entre l’Homme et l’Univers) peuvent simultanément renvoyer à l’adage de Protagoras, l’Homme est la mesure de toute chose. Dès lors, la destinée comme la survie de l’Homme ne résideraient-elles pas dans l’expansion de la bio-sphère au-delà de ses limites actuelles, tel un principe actif vital ensemençant l’Univers par l’Homme? Les deux entités, habituellement pensées séparément, y trouveraient un sens conjoint.

L’existence - et le sens - de l’Univers serait donc nécessairement liée à l’existence de la vie. Son mystère serait consubstantiel de son existence, donnant un sens à celle de l’Homme et assurant ainsi sa survie par l’accomplissement d’un destin hégémonique.


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