LE MONDE DE BOISSEGUR : L’invitation au voyage

Un couple d’amoureux regarde s’envoler des ballons dans le ciel.

À quoi pensent-ils, sous leurs grands chapeaux ? Nous posons la question au peintre Boissegur. Celle-ci répond : « Ils pensent à la vie et à l’amour. » Descendante de René Bazin (1853-1932) — auteur du roman emblématique de l’Alsace — et du maréchal Michel Ney, Boissegur nous ouvre les portes de son univers.

Les murs de son atelier sont recouverts de toiles. La plupart sont de véritables invitations au voyage : de vastes paysages paisibles — Canada, Égypte, Thaïlande, Émirats arabes — ponctués ici et là d’éléments oniriques. Ici, des ballons de couleur ; là, une silhouette au grand chapeau ; plus loin encore, la proue d’un paquebot de croisière… Ces balises oniriques signent le style singulier de Boissegur.

La communication emprunte parfois des éléments de langage pictural de Boissegur. Cela s’appelle, en termes juridiques, du parasitisme (ou encore du copiage). Dès qu’elle reconnaît ses ballons colorés sur les affiches de sa ville ou des journaux, l’artiste adresse un courrier.

Formée aux Beaux-Arts de Caen, Boissegur, originaire de Vendée, a toujours conservé le souvenir de son illustre arrière-grand-père. Et pour cause, René Bazin fut non seulement le fondateur de l’Université d’Angers, mais aussi l’auteur des Oberlé, roman qui dépeint avec une rare force d’âme les tribulations d’une famille alsacienne pendant la période du Reichsland Elsass-Lothringen (annexion allemande de 1870 à 1918). Peut-être, qui sait ? le style si pictural de René Bazin s’est-il glissé dans l’imaginaire de Boissegur ?

En tout cas, dans les toiles de l’artiste, les ballons s’envolent un peu comme « la lune qui se lève au-dessus des brumes du Rhin ». Cette phrase, la toute première des Oberlé, en dit long sur le style du romancier. Au retour de cette Alsace dont il fut le sismographe avec tant de délicatesse, l’auteur des Oberlé entra à l’Académie française. Lorsqu’on demande à Boissegur pourquoi un écrivain non alsacien a su écrire le roman emblématique de l’Alsace, elle répond simplement : « Bazin avait pris du recul sur la réalité alsacienne. »

Il est vrai que les Alsaciens, pris en étau entre deux nations, ont souvent eu du mal à forger une identité. Pour refléter une terre et une âme, une œuvre ne se décrète pas, elle se secrète, lentement, comme un parfum.

Les toiles de Boissegur ont cette sensualité et cette chaleur incomparable de l’huile. Elle aime à dire : « Acheter de la peinture à l’huile, c’est choisir la sérénité, l’avenir et la sécurité. » Oui, les toiles de Boissegur sont de véritables invitations à l’authenticité et au voyage.

Il y a quelques années, un projet d’exposition n’a pu voir le jour. Espérons que la prochaine tentative sera la bonne et, qu’à l’instar de son aïeul, la peintre viendra dévoiler quelques secrets de la terre alsacienne. Boissegur, soyez la bienvenue en Alsace !

Contact : boissegur@wanadoo.fr

Site : www.boissegur.com