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Subir l’insulte du camp du bien

Subir l’insulte du camp du bien

Par  

A vaincre sans péril, …

Il y a deux semaines de cela, je m’en retournais d’une jolie promenade place du Trocadero. Accompagné de mes enfants, je profitais en cette fin d’après-midi du métro parisien, encore tout habité de la tranquille détermination de notre mouvement.

Voilà qu’un voyageur, accompagné de ces trois chiens, par un curieux mimétisme que je ne m’explique pas se mit à aboyer à mon endroit. Tout y passa. Je fus traité d’homophobe, d’inculte, de catho borné et autres joyeusetés. Je me contentais d’écouter ce déferlement qui traduisait une véritable souffrance intérieure. Deux ou trois stations plus tard, le fiel étant tari et mon attitude n’ayant pas variée, les chiens et leur maître quittèrent la place. Civilement, je leur souhaitais une bonne fin de journée.

Mes enfants me tombèrent alors dessus. Comment avais-je pu supporter de me laisser insulter ainsi ? Pourquoi n’avais-je donc pas livré bataille ? Ne serais-je plus ce bretteur dont ils avaient pris l’habitude ? Notre cause ne vaudrait-elle plus la peine de se donner quelque mal à la défendre ?

Qu’elle était belle cette jeunesse qui se dressait dans sa révolte de jeune coq !

Qu’elle valait bien un peu de cette humiliation, cette leçon que je pus leur donner. Une plume bien plus affûtée que la mienne dît un jour « qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». J’aime à croire que je conserve quelques élégances de l’esprit. Particulièrement celle qui m’empêche de livrer bataille contre un ennemi déjà à terre.

J’ai expérimenté à l’écoute de cet homme une réelle compassion. Il y avait dans ses mots une telle souffrance que je ne pouvais m’autoriser à le fragiliser encore. Faiblesse ? Peut-être. Je veux croire que cet homme s’interrogera ainsi que les nombreux témoins de la scène. Où était donc le dangereux facho-réactionnaire ? Où était donc le séditieux accusateur ? Où était donc l’accusateur public ? Où était donc le provocateur insultant ?

Mes enfants se sont inquiétés. Je les ai rassurés. Mon opposition au mariage homosexuel est constante. Cette loi est profondément mauvaise. Elle couronne un communautarisme qui m’est insupportable et met en péril l’état de droit puisqu’elle renonce à protéger l’enfant au profit du « droit » des adultes. Avec la loi Taubira, la loi du plus fort triomphe.

Devais-je moi aussi m’en faire le serviteur ?


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