Une agriculture française en révolte légitime…

…mais laissée dans le silence et face à l'abandon national et public

Depuis plusieurs semaines, dans un silence complet et lamentable de la presse française, le monde paysan et agricole si souffrant, si malmené, en net désarroi, tout l'ensemble rural national bouge et se mobilise contre une mise à mort programmée, contre une situation amère, contre une absence de défense nationale, contre les multiples éléments européens d'un chantage et de nombreuses destructions. Il ne s'agit pas seulement des grands opérateurs du monde agricole, mais essentiellement du monde paysan modeste et déjà lentement et depuis bien des années étouffé et laissé sans soutien - dans tous les secteurs de ce grand monde travailleur-là.

Dans les années 1990 et 2000 déjà, le nombre des suicides dans le monde agricole était alarmant et quasi quotidien depuis déjà une vingtaine d'années. On a beau afficher pour cacher le désarroi et la grande pitié du monde agricole français le poids rude et absurde de toute l'arrogance ministérielle, on a beau plastronner d'affirmations politiques ou par le mépris du silence, enfin, en France ou en Europe, la réalité crue et cruelle, la brutalité réelle et absolue, c'est que, dans le silence, par l'oubli, par le refus de défendre une ruralité et une agriculture vitales (pourquoi donc, d'ailleurs, ne pas les défendre? Par peur que mesdames Rousseau et Panot dénoncent un monde masculin, archaïque ou aux relents pétainistes ?), par la volonté de dévitaliser l'intérieur français (comme d'ailleurs on ne défend guère son littoral et sa pêche sinon pour y pondre des éoliennes effroyables et défigurant les paysages et les beaux horizons), hélas décidément, sèchement et durement, la seule réalité qui compte et qui est vraie c'est que la France si "fière en 2024", de M. Macron, c'est que la France médiatique, c'est que l'Europe magouilleuse et associée à l'ineptie française, est décidée à laisser mourir le monde agricole, toute la réalité, toute la tradition et toute la transmission de la réalité paysanne et si profonde, si ancrée, si liée à notre Histoire, et à notre vie actuelle aussi.

On ne parle pas du monde agricole, on ne parle pas des paysans et des agriculteurs en révolte logique et légitime: ce silence est le mépris le plus évident. C'est aussi le plus simple moyen, le plus sale pourtant, et le plus dégoûtant. Pourquoi donc, pour laisser crever la France paysanne qui embarrasse la nation "start-up" selon M. Macron, qui empêche l'Europe institutionnelle - qui n'a rien à voir ni nul souci quant aux peuples de l'Europe - de continuer son œuvre de destruction. La ruralité sacrifiée, en France ou ailleurs, c'est l'un des bilans de l'Europe. Mais cela se fait complètement avec le silence complice et absolu de la France. Il faut croire que, depuis qu'il s'est improvisé stratège atomiste et bancaire, M. Le Maire, par exemple, a bien oublié qu'il fut aussi dans son passé moins passif ministre de l'Agriculture.

Laissons les agriculteurs mourir, et à défaut qu'ils se pendent docilement, privons les d'antennes, de presse écrite, de presse télévisée et d'ondes diverses. C'est l'ultime leçon d'une France qui s'écarte toujours plus de la civilisation et de la haute parole, celle qui défend, celle qui soutient, celle qui engage aussi ? Et qui engage qui donc ? Tout aussi clairement le monde politique et public de décision, et, naturellement aussi, le monde médiatique qui, lui décidément, a choisi jusqu'à présent de se taire. Hélas !