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La pauvre Joconde…

La pauvre Joconde…

Par  

et notre petit monde misérable peuplé de khmers à potage jetable !


Faut-il que la sottise la plus rageuse et la plus crasse, faut-il que l'ineptie et l'orgueil mélangé d'idiotie satisfaite, faut-il que la crétinerie béate et plate dominent et diabolisent sans réaction aucune ou réactivité suffisante au moins, enfin, faut-il que ce qui résume tout cela et qui tient en peu de mots, ce tout et ce vide d'évidence qui est notre nihilisme d'époque sans épopée ni sincérité (et toutes sommes manquées et toutes soustractions faites et défaites.) Faut-il que la nullité pontifiante mais bestiale et stérile, au final et dans un jusqu'au-boutisme péteux complet dans le ridicule et le sinistre de la médiocrité brusque et brute enfin, et elle seule, sans raison ni sagesse, faut-il que cette rage anti-tout n'épargne jamais rien de ce qui est beau, souriant et émouvant, de ce qui est subtil et mystérieux, de ce qui vaut mieux que nos misères sauvages, compactes et réunies, rien de ce qui reste au-delà de tout: infiniment précieux, rien de ce qui fait la grâce, le salut du monde le plus doux et le plus exactement aimable, rien de ce qui lui offre le calme, la Beauté, de ce qui demeure depuis des siècles, un brin sensible de l’Éternité nécessaire mais fragile ?

Faut-il qu'après tant de voyages, de rudesses subies, de vol, de saccages, faut-il qu'après avoir été autant aimée que malmenée, elle si fascinante et de plein sourire étrange ou modeste mais si beau pour toujours, la Joconde arrive jusqu'à nous pour être encore, pour être toujours mise face à la férocité la plus juvénile, et la plus inhumaine pourtant ? Férocité crétine qui macule de soupe un tableau, précieux entre tous, protégé il est vrai par une vitre blindée.
Faut-il qu'une barbarie affichant une morale vide de sens profond et taillée en discours creux, faut-il qu'une incroyable haine de l'Art le plus humain et le plus délicat soit toujours et totalitairement visé par un embourgeoisement de petits morveux et de petites morveuses, par une petite bande sordide et baveuse qui crache sa soupe de médiocrité, faut-il qu'un faux modernisme et un vandalisme si durablement odieux et si visibles règnent ainsi ?
Ou bien, plutôt qu'ils cèdent à ce point aux méthodes révisées du drame petit-bourgeois à promotion gauchisante, de même qu'à une puérilité écologique, à une fausse défense des autres, et en obéissant à quoi ?
A quoi donc, vraiment ?

Au seul souci de jeter à la face du monde: non pas de la poésie, mais de la soupe frelatée et industrielle (on a modernisé le banal de l'affaire des mauvais dîners de famille: on a remisé le gros armement de la soupière au fond du placard, n'est pas : 'La Poison'de Sacha Guitry qui veut, mais on a barbouillé à grand renfort de sachets et d'étuis vidés vulgairement et si polluants la Joconde, c'est certainement plus économique, croit-on, dans ces petites bandes décérébrées, arrogantes et incultes, lesquelles n'ont jamais pu voir un paysan véritable au mauvais gré et dans le maussade laid de leurs vies haineuses et aigres autant qu'aigries) ?

« C'est moi que j'suis la Joconde », chantait poétiquement et avec talent Barbara… Cette malice-là, acidulée et bien enjouée, était toute belle. Faut-il la croire perdue, hélas, définitivement.
C'est qui qu'est donc ce peuple de jeunes cons et de très vilaines et hirsutes mauvaises filles, ces malpolis ou mal élevés, évoluant dans leurs petits combats truqués en de petits troupeaux lamentables, groupes de bipèdes navrants et réellement aussi tragiques que vides de cervelles, et qui barbouillent la Joconde de soupe en croyant que leur cause écologique et moralisante en serait mieux défendue comme cela ? Quelle hypocrisie sous couvert de cause alimentaire !

La Révolution française a pu pratiquer le vandalisme le plus sauvage, avant de le constater et d'en définir (ou quasi) le mot, elle a orchestré un calendrier fleuri et moissonneur, poétique, écologique ou ridicule (comme on voudra), avant de moissonner les têtes coupées et de faire de quelques captifs injustement traités, des enfants tristes ou martyrisés. Mais les petits révolutionnaires de 2024, enragés contre l'Art le plus évident de Beauté, croient utile de jeter leurs déchets et leurs médiocrités réunis au beau visage et au paysage secret et discret, à la haute composition du vieux barbu immense et glorieux qui s'appelait Léonard de Vinci, venu en France pour y trouver une autre gloire et un autre pays que celui dans lequel, péniblement et à regret vif et grand nous vivons, nous encore, sans plus nettement le reconnaître.

Ces jeunes gens qui crachent et bavent contre l'Art, et quant à la Joconde, précisément: une jeune fille stupide, hallucinée et une enragée plus âgée (l'aspect baveux ou morveux n'a pas ou plus de réserves d'âge ou d'unique aspect enfantin ou seulement puéril), ces jeunes nihilistes à fausse morale et pauvre vertu passeront des soupes à jeter au visage d'autrui à d'autres recours plus lourdement armés, et comme les deux Furies à discours creux et à regards fixes qui ont incontestablement tout fait pour maculer pour salir la Joconde, chez des imitateurs ou par les mêmes furieuses, plus tard, l'on ira du mépris et de la dégradation volontaire et veule des tableaux ou des statues aux attaques contre des visages de chair sans doute, oui: on ira jusqu'à d'autres violences atroces et lâches comme laides.

Mais ces khmers du potage, ces khmers du geste instantané desséché et désincarné, ces enragés contre la culture la plus juste, ces pauvres mauvais fauves et ces fausses lionnes iront-ils se jeter contre tous les autres vivants et jusqu'à : remplir et ouvrir toujours plus de camps ?
C'est bien à craindre.
Nous en sommes au stade des petits morveux agressifs ou décrépits enragés, tous: à idées raides et aux principes bons à jeter.
Nous verrons bientôt, dans leurs rangs puérils, d'autres virulents et d'autres fanatiques. Aux étuis de soupes succéderont probablement des bras armés de couteaux. Qui vaudront, contre l'Art et contre l'humanité légère, rêveuse et à vie simple ou souple et frivole, ou modeste, ceux d'autres fanatiques et d'autres furieux et minables Furies sans style ni vertu. Ceux qui voileront le monde et qui, chez nous, commencent par vomir sur lui du potage malsain.
Avec cette jeunesse armée de soupes en France, petites filles pas modèles imitant les ravageurs de Bâmiyân et de ses Bouddhas, plus de vingt ans après (mars 2001 - janvier 2024, même combat sans pitié ni cervelle), en attendant d'user de dynamite et non pas seulement de potage contre tout Art et contre la féminine Joconde et la Beauté du monde vivant, avec cette jeunesse-là et par elle seule, hélas, le pire est à venir… Et vient déjà. De plein fouet !


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