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Augustin Frison-Roche

Augustin Frison-Roche

Par  

Portrait en mots d'un jeune maître contemporain et qui sait vivre et donner vie. Salut à Augustin Frison-Roche !

Rien n'est plus beau, je crois, qu'un regard qui s'étonne. Rien, finalement, surtout, de plus rare qu'un motif d'étonnement. Je voudrais saluer l'évidence enfin contemporaine, et la taille vive d'une pleine brassée d'éclairs et les éclats mauves et justes d'une sincérité artiste et artistique, d'une belle rigueur, poétique et absolue. Une flamme et une âme inscrites et incarnées dans l'Art d'aujourd'hui. Mais un Art de la lenteur, du longtemps, de la longévité, qui tient donc : du conte éternel, à mémoire féconde et certes, non pas : détruite.

Je ne salue pas souvent, me dit-on, l'Art contemporain.

Il est vrai que Pierre Soulages (avec sa noirceur, et me tenant hors de son grand âge respecté…) ne m'inspire guère. Sa présence au Louvre ne m'a pas su convaincre. Suis-je irrécupérable ?

Quant à Jeff Koons, mettons que je m'en frise ou remue assez franchement quoiqu'avec une trop probable et très coupable négligence d'après quelques-uns : les … amygdales. Son abus de présence à Paris, qui tient du prurit et dégage seulement la preuve d'un ennui qu'on voudrait généraliser avec un mauvais goût allergisant, symbole d'une médiocrité de l'esprit, m'irrite et m’indispose ; mais, vais-je, en la déniaisant sèchement la part de bêtise et de crasse de sa réalité falsifiée immédiate et si vulgaire, le peiner très fort, en le réfutant lui aussi, lui surtout ?… il ne me paraît ni original ni créatif. Et c'est, suivant mes principes essentiels, le plus grave: il n'est pas capable à mes yeux de profane (tout juste donc suis-je bon et brutalement à sans doute lapider sur le béton parisien, ce matériau gris et prisé, qui remplace jusqu'aux arbres, aux fontaines, aux statues ombrées), de se montrer sinon d'être avec au moins une sincérité factice et fébrile comme une gelée colorée et expérimentale sinon exactement ou alors vaguement: culinaire, anglaise – et que cela soit un service minimum ne tromperait peut-être pas – , il n'est pas apte selon moi à se rendre émotivement ou exactement par son art préfabriqué, hélas : le moins du monde sensible au monde. Tout au plus, il se montre frénétique et réjoui face à certain cliquetis d'or vulgaire et répandu pour vanter et saluer l'inutile au pays de Tartuffe régnant.

Feu Christo m'a toujours paru le comble – quoique dissimulé avec un curieux voyeurisme mélangé à un banal sens du paquetage – du « pompier » de mauvais style. La provocation et la mise en boite, c'est très insuffisant pour frapper l'esprit artistique dans un sens émouvant ou puissant. Bref, je suis indécrottable, sans doute ? Eh bien, franchement ou farouchement : non. J'admets avec une certaine ferveur que Braque signifie en profondeur quelque chose qui peut me saisir et me bouleverser. Que le classicisme subtil du peintre Philippe Lejeune m'a toujours semblé plus juvénile et plus beau, et plus nuancé, que le tumultueux chahut fait au profit de bien des successeurs trop vantés par tant de ministres, administrateurs de musées et critiques au faux bel ensemble, au chorus : peu enchanteur et peu regardant.

Je confesse qu'il y a des peintres dont les épreuves, l'intransigeance et la fatalité jusqu'à la mort volontaire, dont la grandeur incomprise et les éclaboussures de l'être, enfin, me bouleversent, et que je sens bien que cela est incarné ou visible en plein dans leur œuvre jusqu'à cet inachèvement douloureux lui-même, ainsi : Nicolas de Staël. Pour que la peinture m'émeuve, il faut qu'elle m'entre en plein regard et me perce le cœur et l'âme. Chagall, en dépit de ses couleurs, me laisse j'en conviens assez froid. Modigliani et Van Gogh, eux, décidément, me blessent toujours au creux du cœur, et plus favorablement que lui. Bernard Buffet, assurément, me fait (coloris en moins) moins d'effet à vif encore que Chagall.

Dois-je, en conséquence, battre ma coulpe et couvrir ma tête, au moyen peu jovial de ces cendres qui sont trop présentes, mais sans sens net pour moi, dans son œuvre ? Frans Hals me hante par ses noirs poétiques, Buffet ne m'inspire point, voilà tout.

J'avoue que le snobisme dans l'Art ne remplacera jamais pour moi la force d'une émotion, la vigueur fulgurante et soudaine, l'évidence brusque en étonnante et curieuse trajectoire, le point de rencontre d'un tempérament et d'une force, d'une présence incarnée, rien ne remplacera pour moi la fragilité d'une chair à rendre vivante par des couleurs, par le partage d'une eau, d'une lumière à verser sur les brûlures d'une âme, même écorchée, rien ne rejettera donc pour moi: l'âme vive et enfin espérant une consolation, et livrée sur la toile ou sur d'autres supports du dessin, du trait, du tracé ou de son arrêt voulu, du mouvement peint ou sculpté.

Si je devais aujourd'hui saluer une œuvre, complète, vibrante, éloquente en totalité pour moi, parce que d'abord: aiguë, précise et sensible, véritable et profonde, ce serait celle d'un créateur, jeune et clair dans sa pensée et dans ses actes, que, sans pouvoir le connaître vraiment, je devine marqué par un étonnant sens et souci de l'essentiel: par la transmission d'une grâce et par une naïveté sincère devant la Beauté à présenter, à mettre en lumière et en vie nouvelle avant de la rendre, de l'offrir: à autrui, et ce jeune artiste franc et vrai est Français. C'est Augustin Frison-Roche.

Né en 1987, Augustin Frison-Roche que je ne connais pas hors de ce que m'apprend ou me fait saisir son œuvre, me semble avoir d'abord une richesse particulièrement rare dans l'Art aujourd’hui : il a une âme, et cette âme, coupante, dansante, vive et présente, est active dans sa peinture comme dans sa sculpture. Il sera sans doute bien surpris, voire un peu choqué – car je le crois timide, ce qui ne signifie pas qu'il soit sans détermination, ses créations ayant, tout au contraire du caractère et de belles forces, en un mot : un sens absolu et décidé de la franchise –, il sera étonné probablement que je lui adresse de loin, sans le connaître personnellement, une analyse telle, et un semblable salut admiratif. Mais c'est que le courage et le mérite ne me semblent guère portés avec assez d'éclat par nos temps flous.

Il y a une ferveur d'artisan princier, d'aristocratie limpide et cloisonnée en modestie, chez Augustin Frison-Roche, et c'est elle, en poète parfois maladroit, et finalement en sensible devant un véritable souci d'accomplissement artistique, c'est cette luminosité unissant l'être à l’artiste et son métier, ou ce qu'il me semble : sa vocation, et sa volonté de clarté donc, que je crois devoir souligner et faire d'abord remarquer. Comme je ne sais que trop combien, souvent, le critique n'est pas artiste, ce qui le rend glacé et dur, je voudrais préciser ici que ce que j'écris là n'est décidément en rien une forme de « critique », ou un avis spécialisé, ou de spécialiste estampillé, breveté. Je crois simplement dire, avec le poids d’une émotion stricte et directe, ce que l'œuvre au complet de cet artiste classique provoque, ce qu’il fait vibrer et exister en moi, depuis mon regard. Je crois aussi que cet artiste juvénile encore, et déjà si profond et approfondi, l’est avec justesse parce qu’il obéit et s’anime par des qualités et des règles venues de loin ; parce qu’il correspond et s’incarne, se réalise et s’accomplit donc dans le sens élevé d’un mot souple et strict, ancien, juste et un peu oublié en nos jours peut-être, un mot qu’il faut faire tenir dans des syllabes non creuses, lesquelles s’énoncent avec douceur, ampleur et précision : ce mot, c’est bien celui d’artisan ; oui, je crois, avec une éclatante évidence, que le jeune et déjà maître Augustin Frison-Roche est bien un exemple d’artisan : vivant et mettant son art au plus haut et au plus vif, pour rendre sensibles et fortes, douces et comme plus aisées au toucher la vivacité et la fougue des êtres, des images et des paysages, des songes et de certaines vérités, elles aussi très profondes, et également aussi vraies que poétiques. Voilà donc ce que ce travail m’inspire, qui mérite une forme ajustée de respect. Lequel doit-être dit et affirmé publiquement.

Peintre, illustrateur et sculpteur, Augustin Frison-Roche possède une rigueur et une aisance déliée dans l'exécution qui ne brisent jamais l'émotion d'une forme, la justesse d'un trait, la profondeur, l'éclat net ou l'éloquence choisie et ajustée d'une couleur. La froideur est absente de cette œuvre, quand cette froideur n'est pas nécessaire. Il y a avant toute chose, un merveilleux respect de la vie et une étonnante capacité à l'Espérance face à certaines épreuves que l'on pourrait pourtant deviner, je crois, dans tout ce que réalise en artiste de la clarté et de l'exigence voulue et bien créée, ce jeune homme qui pose sur le monde un œil curieux et un étonnement qui progressivement me semble devenir lucide chaque fois, dans chaque œuvre.

Depuis quelques années promeneuses, depuis quelques brassées de poèmes aussi, depuis tant de regards posés et de lectures faites, je ne suis pas certain du tout d'avoir l'admiration facile. Mais je crois aussi, aujourd'hui, ne pas me tromper du tout en disant, avec ses personnages, ses cieux et ses étoiles, ses bestiaires emplis de présences et animés par un souffle qui vous marque et vous étreint, avec ses mondes étrangement vifs et prenants, avec ses pays jetés dans notre monde par la main et le regard, je ne crois donc pas me tromper du tout, même en n'ayant pu voir ses œuvres essentiellement que par le recours limité de la photographie, en affirmant ce soir que l'Art français a un jeune maître, ce que Jean Paulhan appelait, en évoquant Braque, un sinon, le : « Patron » : et ce jeune homme que j'affirme sans douter, vraiment doué comme un prince, et qui bâtit discrètement, avec mesure, avec patience et avec énergie un monde pour le peupler et nous le montrer s'appelle, décidément: Augustin Frison-Roche…

Pourquoi ai-je au cœur et dans l'esprit un pareil degré de haute certitude, en ce cas précis ? Pourquoi ? Parce qu'il y a des musiques ou des peintures qui provoquent la poésie, qui la suscitent, qui la saisissent dans leur foudre soudaine et font jaillir des mots, font danser l'eau dans des fontaines d'encre et émeuvent et font fleurir le papier. Et puis, dans notre temps si morne, froid, il y a des artistes, ou du moins, un précisément, dont l'art vital et nuancé, fougueux sans abus, excitant par sa puissance mais pas par son excès, par refus des ridicules, par une animalité domptée, par une forme de prière bien lancée dans le monde, consiste à préciser ce que le monde représente pour lui et pourquoi il le respecte et peut espérer en lui.

Il y a un artiste dont l'action concrète est elle-même par ses forces et ses illustrations un poème, véritable, un voyage et un parcours pour les âmes et les regards.

Il y a aujourd'hui, en France, loin de tous les contemporains urticants et stériles (mais célèbres parce que rangés en colonnes et favorisés trop facilement par le tintamarre stupide et médiatique, par l'écho sonore donc), loin des glorieux qui seraient pense-t-on justifiés par la nuisance sonore et inesthétique de nos bassesses momentanées et par le brouet insipide de nos mauvais goûts; loin des facilement «salués » , des encouragés professionnels et officiels, des flattés et étiquetés, la légion sans esprit des « admis étatiquement », mais qui sont étiques et vides, quant à l’Art, et tellement installés dans une trop constante académie de la provocation, il y a, niché ou caché mais placé au plus vrai, tranquillement et fermement, dans un ailleurs qui lui est personnel et venu de loin avec lui, un ailleurs étonnant et profond par son sens des traditions et des légendes, mais un ailleurs qui émeut si fort, il y a donc: un garçon remarquable et qui travaille avec la lenteur ou l'élan d'un vrai maître.

Ce poète de la pierre aux splendeurs rupestres et anciennes, et ce jeune homme visible en poète si réactif et si sensible aussi, s’exprimant en liberté et selon des techniques bien domptées sur d'autres supports subtils, ce créatif dans bien des formes, cet inspiré juvénile et décidé, c'est bien, et je ne peux en douter : Augustin Frison-Roche. Qu'il faut faire mieux connaître et mettre à la place que désignent et son talent et son mérite, sa virtù et sa ferveur. Son honnêteté, qui frappe dès qu'on en contemple les résultats d'art. C'est tout ! C'est un artiste complet, qui respecte le monde qu'il voit, et qui nous respecte. Il s'inscrit donc me semble-t-il dans une lente et patiente tradition, dans une suite de principes, dans une course passionnée qui s'illustre notamment par Poussin, voire jusqu'à Maurice Denis, qui sait ? quand il se penche sur le : « Poverello d'Assise », et qui et a eu finalement bien trop peu de successeurs…

Augustin Frison-Roche, qu'en dire et qu'en deviner ? C'est un jeune homme vif, comme embusqué en curieux au détour de rues d'un autre temps, mais qui devrait secouer le nôtre. Voilà pourquoi, de loin et de mon bout d'île, je salue, ce soir en poète naïf mais étonné et émerveillé, un artiste exact et qui laisse rêveur : Augustin Frison-Roche ! Une sensibilité à vif et pourtant sans doute secrète, prise entre Fra Angelico, Giotto et Poussin pour offrir à nos regards trop blasés par la sottise une chance de gloire, de grâce, d'incarnation habitée avec justesse, d'élancement tendre. Et donc : un moment et un temps, une étincelle nette de Beauté supplémentaire… Pour retrouver comme chez Poussin et quelques rares autres notre envie d'entrer dans un Jardin… Ce jeune successeur actuel a le souci de la vérité, ou des nuances de vérité subtile. Mais il éclaire aussi par sa vitalité une artistique incarnation de la charité sensible qu'on doit faire rayonner en soi puis vers les autres.

Il y a donc bel et bien : un artiste vivant en France, et c'est d'un net réconfort pour faire fondre virilement et sensiblement la gangue de nos grisailles. Mais, curieusement, le ton, la présence plutôt : la réalité fine de Frison-Roche, cela m'évoque aussi des charmes d'Asie et des évidences de mots et de notes, qui le classent poétiquement : entre Rimbaud et Péguy, Claudel, Bernanos et Poulenc (car il y a de la musique dans ses mouvements et ses choix peints et sculptés), avec en lui quelque chose du pas et du regard tranquilles d'un moine soldat, poète du pinceau et du ciseau, jeune maître à la belle franchise… Et, pour moi, vraiment, Augustin Frison-Roche et son travail, son artisanat, en fresque, en tout ce que j'ai vu et apprécié, noué et marqué au cœur et dans les gestes, je crois : avec un sens ancien de la couleur et une ampleur lumineuse de laque, voilà ce qui devient et est pour de bon, sensiblement et pleinement, un : beau et net sujet d'étonnement et de respect. Envers un monde émerveillé et réveillé, à nouveau empli d'oiseaux ; des oiseaux clairs et beaux, poétiques, concrets pourtant, et vifs : comme ceux de Braque et de Saint-John Perse…

Enfin, Augustin Frison-Roche est là, qui se rattache manifestement à bien des traditions très anciennes et vives, et fortes, comme aussi à une véritable poétique. Poétique vivante. Voilà donc un contemporain, enfin. Contemporain, soit, mais un contemporain bien profondément raciné ! Qui sait où la Beauté naît, s'enracine et surtout, se recrée, puissamment ou timidement. Pour mieux s'élancer vers autrui. Autrui, ce fragment d'humanité sensible et qu'il faut respecter mieux que cela n'est, trop souvent, fait ou rendu possible dans l'aujourd'hui qui nous gouverne et dévitalise même l'Art, ce doux ou rude reflet de la Vie !

J'aime donc quoi, chez Frison-Roche ? Sa charité sans économie brutale mais taillée dans la simplicité domestique, grecque en partie, byzantine ou retouchée dans l'air acidulé par Liszt, et un air voilé, tissé, comme embarqué naturellement dans une certaine féérie aussi.

J'aime, plus que tout encore, sa fluidité, son sens de la lumière et des harmonies, son élan et son ordre. Une autorité limpide. Son éclatante capacité à donner vie et à vivre, je crois, ce qu'il crée et donne à contempler. Car, et je le ressens vivement, tout tient chez Frison-Roche, dans la conviction que c'est bien de cela, via de multiples et souterraines, lumineuses mais peu soupçonnables sources sans doute, c’est exactement tout cet essentiel-là, nettement et chaleureusement aussi, qu'il s'agit de garantir, dans son regard et par son geste, je crois : offrir à nouveau à contempler, à aimer, à poétiser, à comprendre ce qu'il a vu et veut faire voir en ses créations.

Son accomplissement ? C'est une économie, au sens classique, qui rend dans chaque parcelle, pièce de la maison, ou élément simple et strict de la Création et d'un Paradis à redécouvrir une quotidienneté splendide ; c’est une économie renouvelée, mais celle-ci est peut-être enfin visible et là pour de bon : comme évidente, en ce monde ; et, pour notre regard, elle donne l’offrande ou : la vitalité d’un refuge, d’un juste abri, d’un baptême, baignant notre visage et son regard dans l’eau d’un Jourdain restauré ou neuf, une offrande des sensations et d’une vie inscrite dans le souci d’un renouvellement total, d’une inspiration sentie et d’une belle conscience du monde et des êtres.

Mais Frison-Roche me semble accomplir aussi et s’accomplir profondément par : la présence drue et l'évidence de l'Art, de tout ce que, en artiste décidé, il permet d’accueillir et nous transmet, et c’est, unique et puissant, un Art modeste et fondé et taillé dans la clarté voulue ou essayée : le partage d'une humanité commune. Commune, mais non pas : banale. Et ce qu'offre Frison-Roche, avec sa clarté lucide : c'est l'éloquence retrouvée d'une beauté et du souci fort et ferme de sa contemplation muette, étonnée, charmée. De la Beauté sur la Terre et au-delà de cette bonne vieille planète qu'il n'est plus temps d'étourdir ou d'abrutir, ni d'enlaidir ou d'écorcher. Ou d'éplucher, bêtement ! Il est donné à bien peu de savoir éclairer la nuit sans l'abolir, sans la faire oublier ou la fracturer. Et à peu d'autres d'avoir la capacité dans l'Art d'approfondir le jour. Augustin Frison-Roche sait réaliser quelques-unes de ces vertus et certains de ces miracles-là. Voilà tout. Et c'est beaucoup. Surtout sans bruit !


Entretien avec Augustin Frison-Roche, peintre
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François Xavier de Boissoudy
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