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Petit essai sur l’art autoproclamé contemporain et officiel #9

Petit essai sur l’art autoproclamé contemporain et officiel #9

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L’erreur d'attribution émotionnelle

Pour le non art qui se fait art tout repose sur l'emplacement de l'exposition et les réactions induites. Certaines œuvres monumentales n'existent que par les remous psychologiques qu'elles provoquent. Examinons le cas du plug anal, en soi ce n'est pas une œuvre, ce n'est d’ailleurs pas non plus un sex-toy, en soi c'est un accessoire qui prépare la sodomie. Il est installé là ou des gens seront heurtés dans leur sensibilité soit place Vendôme, non dans le Marais ou cela aurait pu être perçu comme ludique. Le principe s'appelle l'erreur d’attribution émotionnelle, c’est à dire que ça doit être absolument là où ça choque pour que les gens disent et pensent : « ça dérange donc c'est de l’art ». Cela a donc besoin d’un contexte, l'émotion ne résulte pas de l'œuvre mais de la provocation, et on l'attribue à tort à l'œuvre cette émotion, on associe à tort les deux. Ainsi sans s'en rendre compte on lui concède peu ou prou le statut d'œuvre d'art, c’est très pervers. C’est à dire que le plug en soi dans un autre contexte n'exprime rien, c'est juste un plug, donc ce n'est pas de l’art. Le propre minimal d'une œuvre d'art est de se suffire à elle-même. On a donc des artistes subventionnés qui sont payés avec nos impôts pour nous violer la tête !

A propos du « bouquet de tulipe » de Jeff Koons, certes depuis Duchamps c'est l'artiste qui dit ce qu'on doit voire, simplement le regardeur n'est pas obligé d'être d’accord. Si l'artiste dit à propos d'une vessie « ceci est une lanterne », on n'est pas obligé de s'en persuader. Ainsi ce « bouquet de tulipe », visuellement, quoiqu'en dise l'artiste, m'évoque un bouquet mou de rectums. Associé à cette main qui vrille, l'ensemble m’évoque visuellement le thème du « fist fucking », une ambiance organique de ce genre. Ainsi pourra t'on peut être un jour remercier Jeff Koons de nous avoir libéré et déconditionné de l'emprise de la pensée délétère de Duchamps en la poussant jusqu'au bout de façon finalement assez naturelle et décomplexée.

La perversité, la mesquinerie, forme passive de l’agressivité pour une espèce normalement sociale

A défaut de susciter l’adhésion, quand on n’a rien à donner et tout à prendre, reste la provocation. La provocation est un simulacre, une inversion morbide de la relation qui doit être bénéfique sur un plan ou un autre par définition.

Positivement, dans le sens du plein, du lien, de ce qui sert la vie, participe au lien, de ce qui est ; plutôt négativement en l’occurrence dans le sens du creux, de l'entropie, de la dispersion, du mal en tant que non être. Négativement donc au lieu de positivement. Le pervers narcissique est une des figures clef de l’art contemporain, comme le démontre brillamment Christine Sourgins dans son livre « Les mirages de l’art contemporain ». Au sens strict il est son masque, le pervers narcissique est devenu son masque, le masque s'est incrusté, il s'est identifié à la longue à son personnage. Le point de non-retour est dépassé. 

Masque provocant, outrageant, montrant sa richesse, voulant à tout prix attirer l’attention, m'as-tu vu ? Masque derrière lequel se cache un autre masque, celui de la bonne conscience auto générée de l'éclaireur du peuple, ou celui du monsieur qui fait partie du milieu et qui le critique un peu lui-même selon la technique de l’escroc pour susciter la confiance, masque derrière lequel se cache un autre etc. ainsi de suite à l'infini. Le fil conducteur c'est une absence : le cœur n’y est pas, l'intention n'est pas bonne, c'est froid comme la mort

Si on pouvait faire tomber tous ces masques, ce dont le pervers narcissique a le plus horreur, on trouverait le vide, la platitude. Le pervers narcissique, insatisfait de lui-même, suffisamment intelligent pour comprendre ses limites, veut jouer dans la cour des grands, alors il vit dans cette surface théâtrale, cette bi-dimensionnalité de l’image sociale. Il s’y enferme petit à petit, la manipulation lui donne des sensations de génie, sensation seulement, il lui faut un public à tout prix, c’est vital. C'est un être a deux dimensions, il n’est pas réel, il lui manque la troisième celle du cœur et de la sensibilité, seul compte la manipulation et la chosification des gens à son profit intellectuel et matériel. Il s’est identifié à une idée de soi et tout le reste s'est atrophié neurologiquement parlant. Le public est là pour le conforter à chaque instant dans cette idée.

Rien n'est jamais sans conséquence. En conséquence, rien n'est jamais gratuit
Quand les mots perdent leur sens les gens perdent leur liberté
Qui comprend le nouveau en réchauffant l'ancien peut devenir un maître

Confucius


L’art contemporain est un art officiel
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