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Bernard Lavilliers entre acoustique et symphonique

Bernard Lavilliers entre acoustique et symphonique

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L’auditorium de Lyon est plein comme un œuf, les gradins surplombent la piste aux multiples pupitres et il arrive en premier, seul, sans crier gare, sans roulement de tambour ou autre coup de ballet. Il arrive en propriétaire des lieux, il nous reçoit. Il s’installe, il a tout le temps de savourer les ovations plus tard. Tabouret haut, guitare en place sur le genou de cuir, les épaules s’élargissent sous les brandebourgs, ses mains d’or font vibrer les riffs qui annoncent Fortaleza, et la voix à la fois grave, chaude et aiguisée, tranquillement se met à envelopper l’arène : « Elle avait des tarots tatoués, sur l’épaule droite, encadrés par deux cicatrices au couteau. » Nous sommes placés sous l’autorité de Bernard Lavilliers.

Son équipe rapprochée peut maintenant venir : Basse, batterie, guitare, accordéon-piano. La première partie du concert sera acoustique donc. On baigne dans le son typique de Lavilliers, le rythme lent ou rapide est toujours endiablé, son roulis nous enivre, la guitare joue de nous, les mots nous inquiètent, la voix nous console. On traverse ses cinquante ans de chansons, rien n’a changé, tout crie avec la même intensité, tout chaloupe avec la même grâce étonnante. La lucidité du regard n’empêchera jamais personne de danser. Il enchaîne Fensch vallée, Fragile, Salomé, Manila Hôtel

Place maintenant à la foule des musiciens. L’orchestre symphonique de Lyon transforme le tube rock Traffic en une bande originale enflammée à la John Barry ; Lavilliers, phénix, électrise à lui seul tous les instruments. Là encore, les années sont parcourues si facilement, on passe de Betty au Cœur du monde en passant par la Grande marée, Gringo, Noir et blanc, Petit, On the road again… Les aventures d’un billet de banque nous rappellent les quelques titres new age du chanteur et surtout sa capacité à dire tout texte avec justesse en jouant d’infimes variations dans les graves. Il finit son tour de chant en exprimant sa malédiction de voyageur : « Si je chante c'est pour ne pas mourir. » Evidemment ! Et nous, si on fredonne, c’est tout pareil. Heureusement, il nous donne sa force, ses mots et ses notes. Et on veut bien apprendre le Brésilien pour faire les chœurs : Meu teto é o céu meu leito é o mar (mon toit est le ciel, mon lit est la mer.)


Dominique A, un souffle avant le son qui vient
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3 mn sur mer - Chronique d’une désillusion annoncée.
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Vianney : entre fantaisie militaire et variétoche
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