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Random Access Memories : plus Daft que Punk

Random Access Memories : plus Daft que Punk

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Ça avait mal commencé pour le nouvel album des Daft Punk.
Une campagne promotionnelle façon blitzkrieg digne de celles mises en œuvre par les stratèges de Havas Communication pour sauver les soldats DSK et Cahuzac.
En général lorsque le marketing prend le leadership c'est que le produit a quelques défauts ou que la marchandise n'est pas très fraîche.
En l’occurrence ces craintes étaient fondées car après un quasi sans faute depuis ses premiers gazouillis en 1995 avec le single Da Funk, la dernière livraison des Daft Punk est pour le moins décevante.

Est ce qu'en nommant ce nouvel opus Random Access Memories (RAM), c'est à dire la mémoire vive d'un ordinateur perdue dès que celui-ci cesse d'être alimenté, le duo versaillais avait inconsciemment acté que la plupart des morceaux qui le composent n’imprimeraient plus la mémoire de l'auditeur dès la fin de leur écoute ? Peut-être.
Ce qui manque le plus dans cet album c'est le côté punk que l'on retrouvait sur Homework, Discovery et surtout Human After All.
Cette capacité de produire des morceaux à la fois minimalistes et grandioses, modernes et intemporels, sombres et lumineux, exigeants et grand public.
Du punk ils n'ont en fait gardé que le titre de l’album des Sex Pistols "Great Rock 'n'Roll swindle" soit "la plus grande escroquerie du Rock 'n'Roll".
En effet, comment ne pas se précipiter chez son disquaire préféré ou son site de téléchargement adoré après la campagne multimédia orchestrée à l'occasion de la sortie de l'album et après l'écoute de Get Lucky, l'arbre qui cache (très très bien) la forêt.

Du daft par contre on en retrouve à tous les étages malgré les invités prestigieux (Pharell William, Julian Casablanca, Nile Rodgers,…) qui se bousculent sur presque tous les morceaux.
Cela vient confirmer que la faiblesse de l'inspiration ne se compense pas par la technique, la gonflette et le bling bling.
D'ailleurs, si vous écoutiez l'album en blind test vous parieriez sans hésiter votre 45T dédicacé de Darlin'sur le fait qu'il s'agit d'un obscur groupe de rock progressif des années 80.

Le venin étant maintenant craché passons un peu de pommade.
Tout d'abord, parce que la perfection n'est pas de ce monde et que la faiblesse de cet album vient, par contraste, renforcer la qualité des précédents.
Et aussi parce que, le génie de Daft Punk n'est pas mort. On le retrouve au moins deux fois sur l'album : sur Instant Crush (très bon mix entre les Strokes du début et l'univers des champions de la french touch) et surtout sur Get Lucky.
Get Lucky qui passe haut la main l'épreuve de l'écoute plus de 50 fois d'affilée sans provoquer une envie irrépressible de balancer son baladeur à la poubelle.
Get Lucky que l'on peut écouter matin, midi et soir, à la maison, au bureau, au supermarché, dans le métro, en voiture,…
Get Lucky intemporel et aussi efficace en tube des années 30, 50 ou 70 comme le prouve le mix réalisé par le musicien PV Nova. De quoi nous rendre heureux quand même.


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