De Gaulle n'est pas républicain
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Après plusieurs jours d'un feuilleton politique fort peu flatteur pour les Républicains, Nicolas Sarkozy a décidé de retirer l'investiture de Nadine Morano comme tête de liste aux régionnales. Son tort ? Avoir cité le Général de Gaulle et ne pas avoir accepté de retirer ensuite ses propos.
Un question simple se pose donc : peut-on citer le Général de Gaulle au sein du parti gaulliste ? En d'autres termes, si le Général de Gaulle renaissait subito, aurait-il sa place parmi les Républicains ? Assurément non.
Nicolas Sarkozy, et beaucoup d'autres avec lui, n'ont en particulier pas supporté que Nadine Morano cite le Général de Gaulle expliquant que la France est "avant tout un peuple européen de race blanche". Pourtant, notre Constitution - gaulliste - rappelle en son premier article que la France "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion", c'est-à-dire que les races existent, bien qu'elles soient égales. S'il est si insupportable de parler de race, que tous les politiciens qui s'émeuvent des paroles de Nadine Morano s'empressent d'amender notre texte fondamental !
Mais ne nous y trompons pas, soyons justes et n'accablons pas les Républicains. Même si aujourd'hui, le Général de Gaulle est adulé de tous les partis aujourd'hui - au point que sous l'influence de Florian Philippot, la tendance politique qui lui a historiquement été la plus opposée le considère comme une référence - sa pensée politique est foncièrement méconnue. Pire, qu'on l'exprime sans le citer et le citateur imprudent se voit sitôt qualifié en des termes les plus insultants.
À l'inverse, le Général de Gaulle ne souhaiterait probablement pas avoir quelque place que ce soit parmi les Républicains, d'abord parce que ce n'était pas un homme de parti, ensuite parce qu'il n'était pas républicain. L'homme du 18 juin était sans conteste un démocrate - lui qui a rétabli les libertés publiques n'a jamais cherché à commencer une carrière de dictateur - n'était cependant pas un républicain. Proche des idées de Charles Maurras, jusqu'à ce que celui-ci soutiennent les accords de Munich, de Gaulle défendait la Monarchie et n'a jamais caché sa sympathie vis à vis de l'Action Française. Comme tant d'autres en son temps, il n'a finalement soutenu la République que pour ne pas aller contre la volonté des Français.
Dans Le coup d'État permanent, François Mitterrand disait que de Gaulle était en homme du XIXème siècle. Ce petit fonctionnaire décoré de la Francisque voyait en cela une critique du grand homme, c'est une erreur. Au contraire, là est probablement l'origine du succès de de Gaulle : dans le génie militaire du siècle de Clausewitz, dans la grande rigueur morale du siècle de Châteaubriand, dans le patriotisme du siècle de Louis-Philippe et de toutes les gloires de la France. Si le XXème siècle ne comprenait déjà pas le Général de Gaulle, le XXIème le comprend et l'écoute encore moins, à mesure que l'Homme d'État ne devient plus qu'une icône muette.
S'ils veulent bien se donner la peine de lire Mauvaise Nouvelle, je dédie ce florilège de propos du Général de Gaulle aux responsables politiques français de notre temps, à commencer par un de ses successeurs au palais de l'Élysée : Nicolas Sarkozy.
À Nicolas Sarkozy.
C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu'on ne se raconte pas d'histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leur djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !
Charles de Gaulle, rapporté dans C’était de Gaulle - tome 1, Alain Peyrefitte
À François Hollande.
Certes au temps où la colonisation était la seule voie qui permît de pénétrer des peuples repliés dans leur sommeil, nous fûmes des colonisateurs, et parfois impérieux et rudes. Mais au total, ce que nous avons, en tant que tels, accompli laisse un solde largement positif aux nations où nous l'avons fait.
Charles de Gaulle, conférence de presse du 13 janvier 1964
À Manuel Valls
Il n'y a pas de raison pour la France, et je suggérais même pour le Royaume-Uni, de ruiner ses relations avec les Arabes, sous prétexte que l'opinion publique éprouve des sympathies superficielles pour Israël, parce que c'est un petit pays avec une histoire malheureuse.
Charles de Gaulle, rapporté dans The Chariot of Israël, Harold Wilson
À François Bayrou.
Dante, Goethe, Chateaubriand, appartiennent à toute l'Europe dans la mesure où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français. Ils n'auraient pas beaucoup servi l'Europe s'ils avaient été des apatrides et s'ils avaient pensé, écrit en quelque espéranto ou volapük intégrés…
Charles de Gaulle, conférence de presse du 15 mai 1962
À Marine Le Pen.
Aux Soldats de la Première Armée Française qui, devant l’Histoire, ont payé le Prix de la Liberté. La France pourrait-elle oublier cette Armée venue d’Afrique qui réunissait les Français libres de la 1re DFL, les pieds noirs, les goumiers et les tirailleurs marocains, algériens, tunisiens, sénégalais, les soldats des territoires d’Outre-mer, les évadés de France par l’Espagne, les anciens de l’Armée d’Armistice et des Chantiers de Jeunesse. La France pourrait-elle oublier ces 250 000 hommes auxquels, par la volonté du Général Jean de Lattre de Tassigny, vinrent s’amalgamer 150 000 volontaires des Forces Françaises de l’Intérieur. La France pourrait-elle oublier que cette armée a libéré le tiers de son territoire et que, sans elle, son chef n’aurait pas été à Berlin le 8 mai 1945 pour signer l’acte de capitulation de l’Allemagne. Pourrions-nous accepter que nos cimetières où se mêlent par milliers, les croix chrétiennes, les étoiles juives et les croissants de l’Islam, soient ensevelis sous l’oubli et l’ingratitude. Le Souvenir ! C’est non pas seulement un pieux hommage rendu aux morts, mais un ferment toujours à l’œuvre dans les actions des vivants.
Charles de Gaulle, discours du 23 avril 1968