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D'un charnier l'autre

D'un charnier l'autre

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La cigale européenne ayant chanté tout l'été qu'elle allait mettre l'économie russe à genoux découvre mais un peu tard qu'on ne lui livre plus de gaz sibérien. La bise bientôt venue, elle s'en est allée quémander, un peu chagrine, de l'aide à la République Azerbaidjanaise la voisine, du grand Turc.

D'Ilham Aliyev assisté de Recep Tayyip Erdoğan ou de Vladimir poutine, nous avons donc choisi d'aller nous perdre dans la galère d'un Turc… Diable !

Feindre d'ignorer les crimes de l'Azerbaïdjan, de savoir ce que l'on ignore de l'état de la Russie, de ne pas entendre les cris sourds d'une Arménie qu'on assassine. Voilà, devant ses tragiques insuffisances et ses coupables erreurs, toute la politique européenne.

Il y a certes longtemps que ses dirigeants vides et creux, cherchent à paraître profonds ; qu'ils tâchent d'ennoblir la pauvreté des moyens par l'exaltation des enjeux et d'une prétendue morale dont ils n'ont que faire. Mais aujourd'hui le ridicule de ces vanités laisse place à l'abject et, en réaction, le sarcasme à la nausée.

Habituée des atrocités commises en Ukraine et disséquées à longueur de journée sur les chaînes info, l'opinion publique pourrait s'offusquer des massacres dont l'Azerbaïdjan se rend coupable. Il n'en est rien.

Ils sont si peu nombreux les Européens qui ont conscience de ces horreurs… Personne ne leur explique que des soldats de l'Azerbaïdjan se mettent à plusieurs pour tenir un vieillard et l'égorger. Personne ne leur décrit, sous le même mode opératoire, les écorchements à vif de soldats arméniens. Personne ne leur rapporte les défigurations de cadavres Arméniens, leurs oreilles coupées, les crânes transformés en passoires à coups de couteau, et les quelques têtes intactes devenus trophées, brandies fièrement comme aux grandes heures de la Terreur. Personne ne leur a parlé de cette femme dénudée, manifestement violée, la peau lacérée en de multiples endroits, les doigts coupés dans la bouche, égorgée et dont l'œil arraché a été remplacé, dans une mise en scène sordide, par un caillou.

Maintenant, vous savez, vous aussi. Voilà ce que sont nos nouveaux amis. 

D'un charnier l'autre !


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