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La droite n'osant pas être de droite…

La droite n'osant pas être de droite…

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Au sein de certaines officines de droite l'on a tendance à affirmer que droite et gauche n'existent pas. Bien que ce soit effectivement un symptôme de la Révolution, les plus révolutionnaires pendant la Constituante étant assis à gauche de l'hémicycle et les moins jusqu'au-boutistes à droite, être de droite a une signification bien réelle en 2015. Une personne de droite se souciera de la Nation, de l'importance de la Morale commune, de la transmission des valeurs et de l’Éducation et aussi de la Famille, toutes choses étant des butoirs avec toute personne ne partageant pas ses points de vue, aussi ouvertes soient-elles…

En France, depuis 1945, les arbitres des élégances politiques vivent dans un présent perpétuel les conduisant à juger comme proches de Vichy et des collaborateurs toute personne se réclamant de valeurs de droite. C'est tout à fait abusif si l'on se rappelle que dans cette riante ville d'eau, ce sont des dirigeants de tous bords confondus qui se sont compromis avec l'occupant, à commencer par des dirigeants de gauche. Dans la plupart des cas c'était surtout des arrivistes, tel monsieur Bousquet, surtout soucieux de continuer de « belles » carrières et ce malgré la guerre.

Totalement soumis à l'appréciation de ces arbitres d'un genre douteux, la droite française passe généralement son temps à donner des gages de bonne vie et mœurs afin de montrer qu'elle ne l'est pas tant que ça, à droite. Les hommes et femmes de partis intervenant dans les médias n'ont de cesse de vouloir à tout prix montrer qu'ils sont tellement progressistes, tellement humanistes -un humanisme surtout dans l'ostentation et l'attitude- tellement proches finalement des valeurs républicaines revendiquées comme l'apanage de la gauche en France depuis l'Affaire Dreyfus.

La droite réputée convenable dans notre beau pays se réclame d'un libéralisme libertaire équivalant dans les grandes lignes à la doctrine sociétalo-libérale prévalant actuellement par exemple au PS. Alors bien sûr de temps à autres, des personnes ne se reconnaissant pas du tout dans ces lignes idéologiques se réveillent. Avec beaucoup de timidité, de façon extrêmement timorée, mais elles se réveillent. Quand il a fallu par exemple défendre la famille et la filiation lors des quatre « Manifs pour tous » cette France est quand même descendue dans la rue.

Mais là encore avec beaucoup de préventions, beaucoup de prudence, sans le dire au travail, sans trop s'appesantir. Ils étaient d'ailleurs extraordinairement nombreux dans ces LMPT à se réclamer d'un « apolitisme » vague et confus par peur d'être assimilés à la droite « de droite » et surtout dans la terreur d'être mis dans le même sac que les réactionnaires et le Front National. Alors qu'ils sont déjà assimilés par les médias et les observateurs politiques, les éditorialistes officiels, à l'extrême-droite la plus radicale.

C'est aussi finalement une angoisse de bons élèves ne voulant pas être dédaignés comme les militants plus populaires soutiens de Marine le Pen, une angoisse de jeunes gens bien élevés d'être pris pour des voyous, des « membres des classes dangereuses ». Il y a aussi l'angoisse enfin de sortir du rang des convenances sociales, de casser le paradigme qui veut qu'une personne de droite reste bien sagement dans sa case groupusculaire, se rangeant à l'âge mûr bien tranquillement dans un créneau plus calme, et réputé plus raisonnable.

Las ! À droite, y compris dans cette droite bien à droite, l'on n'ose pas dire les choses ou alors l'on cherche à correspondre au plus près à la caricature que la gauche des bourgeois pédagogues fait d'eux :

En exaltant les pamphlets abjects de Céline, en portant au pinacle des auteurs non pour leur style ou leur écriture mais pour leur idées supposées, sans jamais vraiment les lire,

En réécrivant l'Histoire de manière toute aussi schématique que ceux d'en face, je songe entre autres à tous ces lieux communs sur Pétain, Louis XVI et autres figures historiques, excepté De Gaulle adulé on ne sait trop pourquoi partout.

En demeurant dans un masochisme mémoriel constant qui, s'il n'est pas exactement le même que celui prôné par les bien-pensants, crée les mêmes dommages irrémédiables…

N'ayez donc pas peur de déplaire. Edmond Rostand le rappelait dans « Cyrano de Bergerac », c'est de plus un plaisir aristocratique rare…


Qui a peur d’une droite forte ?
Qui a peur d’une droite forte ?
Aux armes bijoutiers !
Aux armes bijoutiers !
Salauds au secours de la liberté : Touche pas à ma pute !
Salauds au secours de la liberté : Touche pas à ma pute !

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