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La fin du clivage traditionnel

La fin du clivage traditionnel

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Le clivage droite-gauche n'a jamais voulu dire réellement quelque chose dans ce pays. Il naît pendant la Révolution, les plus révolutionnaires s'asseyaient à gauche, les moins révolutionnaires à droite et les attentistes, le « marais », au centre. Le « Marais » choisissait généralement le bon côté du manche afin de ne jamais se laisser dépasser en somme. Tous étaient des représentants de la bourgeoisie se voulant de progrès à quelques exceptions notables étant autant d'alibis, quelques ouvriers députés pour donner l'illusion de méritocratie.

Dans cette « droite » l'on considère que la morale est juste un instrument de domination des « classes dangereuses » et qu'elle ne concerne pas le moins du monde ceux qui ont l'argent. « Soissantuite » a eu l'avantage pour eux de les aider à se débarrasser des « paravents » moralisateurs cachant jusque là à grand peine l'amoralisme de ces nouveaux puissants, ces oligarques souvent mesquins ne songeant qu'à une chose, la préservation de leurs intérêts.

Dans cette « gauche » l'on pense que le bourgeois a un rôle de guide culturel et social à jouer envers les petites gens, les « sans dents », mais bien sûr cela ne signifie pas qu'ils aient leur mot à dire. Quand ceux-ci ne votent pas comme il convient, quand le peuple dit ce qu'il pense, on les qualifie alors de « poujadistes » bien que tout le monde ait oublié qui était Pierre Poujade et quelles étaient ses idées, ou alors de « populistes ».

Venant de cette « droite » et de cette « gauche » l'on entend sur les ondes, sur le net, on les lit dans la presse écrite de ces « jeunes gens réalistes » selon le terme de Bernanos qui assènent que tout cela est inéluctable, qu'il y aura forcément des gens qui seront laissés de côté et que cela n'a guère d'importance car le progrès est toujours en marche. De temps en temps émergent des politiques de droite ou de gauche qui ont des idées réellement marquées, des opinions construites et sincères, on les qualifie alors d'extrémistes, c'est plus simple, cela empêche de se fatiguer à argumenter.

Rien n'a vraiment changé depuis un peu plus de deux siècles : libéraux libertaires de « Les Républicains » et socio-libéraux du PS ont peu ou prou la même doctrine de gouvernance, les seconds étant juste un peu plus à cheval sur ce qu'ils conçoivent comme des « progrès » sociétaux comme « le Mariage pour tous » ou la loi sur l'Euthanasie que l'on voit hélas se profiler en se basant sur des cas médiatiquement mis en valeur comme celui de Vincent Lambert. A noter que les deux sigles accolés de ces deux partis « de gouvernement » donne une maladie de peau bénigne mais fort disgracieuse très difficile à soigner, ceci pour l'allégorie…

Les vrais clivages ne sont plus dans les idéologies, ils ne sont plus dans cette droite et cette gauche « républicaines » et européistes pour qui la France c'est déjà du passé bien enterré. Ils sont de trois ordres, contenus dans trois idéaux :

L'amour ou pas de la Nation, le goût pour la culture de ce « vieux pays » qui est le nôtre, de son histoire, de son art de vivre, sans masochisme mémoriel constant ni angélisme de mauvais aloi,

Le désir ou non d'une société morale au sens concret du terme, n'ayant rien à voir avec une quelconque moralisation, une société où les individus se soumettent de leur plein gré à quelques règles respectant des valeurs plus élevées qu'eux (l'Honneur, la Vérité, la Liberté etc.) et protégeant les familles,

L'attention portée aux plus faibles, aux plus précaires, aux nécessiteux, et même aux proscrits, c'est d'ailleurs à cela que l'on reconnaît le véritable degré de civilisation d'une société…

En matière de « clivage » le plus important encore aujourd'hui, et il se creuse un peu plus chaque jour, c'est celui existant entre « pays légal » et « pays réel », selon la vieille idée d'Action Française, je parle de celle d'avant la Seconde Guerre, encore pertinente maintenant et initiée par Maurras. Le « pays légal » est celui des notables et de leurs valets, le « pays réel » est celui du peuple. C'est cette « France périphérique » des déclassés du régime, moins diverse et moins communautaire, voulant faire entendre sa voix en votant Front National mais aussi Front de Gauche.

Le salut de ce pays est au prix du dépassement des clivages idéologiques qui sont autant de rideaux de fumée. Quelques naïfs de Debout la République et Nicolas Dupont-Aignan ont bien essayé de fraterniser avec des militants cégétistes sans succès il y a quelques mois, ceux-ci faisant également partie du système il est vrai. Ce dépassement viendra du haut, d'initiatives comme celle de la défunte revue « Immédiatement » où un communiste, un socialiste pouvaient écrire aux côtés de monarchistes et de catholiques « traditionnels ». Hélas depuis sa disparition chacun est reparti vers son « créneau »

Mais il n'empêche que cela reste la piste la plus rationnelle, car du fourmillement qui en résultera naîtra autre chose, un rêve peut-être d'une France au delà des querelles de privilégiés entre eux, au delà des conflits de chapelles…


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