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La gifle au président

La gifle au président

Par  

Des Damien Tarel, l'homme qui a souffleté Freluquet, j'en ai connu quelques-uns quand j'étais jeune. Je connais parfaitement ce milieu en en étant issu, et m'en étant émancipé, sans pour autant tout renier évidemment.

On notera que dans le cas d'un fanatique commettant un massacre on ne sait jamais son nom tandis qu'ici on l'a su de suite. Il faut dire qu'il a un patronyme bien français et que « ça ne fera pas le jeu du RN »…

Toujours dans l'un ou l'autre groupuscule dit d'extrême droite, royaliste, catho tradi, où l'on refaisait le monde sans bien entendu passer jamais à l'action réelle. Ils mettaient des autocollants vengeurs, toujours aux endroits sans risques et ils se montaient la tête ensemble, ils se défoulaient en somme… Mais en dehors de ces moments c'était généralement des bons garçons bien dociles, des petits employés ternes cochant toutes les cases du conformisme social. L'idée c'était juste de compenser la routine, de se consoler de la violence induite par l'immigration, de se donner un genre mais jamais au grand jamais de faire quelque chose excepté écouter Jean-Pax Méfret, des chants de la Wehrmacht ou aller à la messe en latin..

L'un écrit par exemple son "grand" roman célinien depuis ses vingt ans pendant que l'autre sort de temps en temps les reliques de sa jeunesse… Il les montre aux gosses les soirs de grande nostalgie quand sa bedaine bourgeoise l'embête un peu plus, papa était « drôledement » rebelle jeune. L'autre encore tient un blog alignant les articles vengeurs les uns après les autres. Il se dit soit « réac » adoptant les épithètes de ceux d'en face, soit « facho » carrément, là encore dans l'emploi de comédie fixé par les bien-pensants.

Ou s'amuse dans des jeux de rôle à contexte pseudo-médiéval comme Damien Tarel…

Le Moyen-Age y est largement fantasmé :

  • Vu comme une époque où les soudards pouvaient trousser les filles d'auberge sans conséquences, sans campagne « me too » sans dénonciations…
  • Il y a toujours cette fascination pour cette virilité rêvé et le même goût pour les « fraternitéss » ou « sororités » fermées.

Les cris d'orfraie que sa gifle a suscité chez la confrérie des « serreurs de fesses effarés » sont plutôt ridicules. La démocratie serait en danger ? Le président a évoqué ensuite de l'ultra-violence : une gifle de l'ultra-violence ? Quid des morts de policiers quasiment quotidiennement dans nos banlieues ? Des assassinats de particuliers ? De la violence ethnique et religieuse ? Que ce pays est donc devenu timoré !

Surtout que Damien a collé une gifle à Freluquet sans doute car l'autre lui avait pris le bras, tactile comme d'habitude sans lui demander son avis, c'était une réaction épidermique en somme.

C'est depuis Giscard d'Estaing et sa politique de communication dite à l'américaine que la figure du président s'est lentement mais sûrement complètement désacralisée. Le président, au vu des scores de plus en plus élevé de l'abstention, ne représente plus tous les français. Seuls les plus privilégiés se soucient de la politique au sens strict, les autres la subissent : du détricotage des services publics à la politique de Gribouille anti COVID…

Et puis fût un temps où la France était le pays de l'insolence et de la liberté d'esprit. Où sont-elles passées ?


La vie normale d'un président privé
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Guerre à la fessée !
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Manuel, tends l’autre joue !
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