Libé est morte, vive la presse !
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Libé est morte, vive la presse !
Par Paul Voltor
23 février 2014 20:00
Pire que pour Ariel Sharon ou Mandela, on ne cesse d’annoncer la mort de Libé sans jamais y assister. Cela devient usant pour les nerfs de tout le monde. Toutes les nécros de compassion fraternelle sont pourtant prêtes au Monde et au Figaro depuis quelques années. À croire qu’il n’y ait que pour les organes de presse et les Girafons que la gauche soit opposée à faire mourir dans la dignité… Libération risque le dépôt de bilan, l’agitation est à son comble dans le milieu du journal de consommateurs conscientisés, dits bobo. L’ambiance est au loft. Demorand doit aller voir ailleurs et se trouver une chronique pleine d’esprit, de sarcasme et de rondeurs quelque part sur France Inter, France Culture ou France Bleu pays de Savoie s’il veut se prolonger.
Dépôt de bilan, mais c’est déjà fait ou alors c’est chaque année la même chose dans cette république entrée en perpétuité ? Si l’on respecte la loi, si l’on observe les chiffres au-delà des petits arrangements de survie, Libé a déjà déposé le bilan en 2006. Et l’alternative qui s’ouvre aujourd’hui pour le journal marqué par la gauche parisienne, c’est soit la liquidation, soit la nationalisation. Quitte à vivre de l’argent de l’État, autant aller jusque là, cela aurait le mérite de clarifier la situation. Que tous les pseudo-baroudeurs de l’info se fassent fonctionnaires et on n’en parle plus.
En 2006, notre Ayrault sans sel ni saveur, qui faisait parler de lui pour préparer son avenir, avait publié un communiqué mélodramatique pour dire que : « la disparition de Libération serait un jour noir pour le mouvement des idées dans notre pays.» Les fameuses heures les plus sombres donc encore une fois convoquées pour justifier le déversement d’argent public à ceux qui doivent accomplir la propagande du parti. En 2014, rebelote. C’est au tour du ministre de la culture de se sentir investie de cette grave question en déclarant : « Nous travaillons, notamment avec le Ciri, pour essayer d'accompagner ce journal auquel évidemment nous tenons tous. » Bien évidemment… Les "allant de soi" sont les marques dialectiques du terrorisme intellectuel qui avance sûrement tel un char en rase campagne. C’est la fameuse marche du progrès.
Inutile d’imaginer le même genre de réactions et de politique si Présent, National hebdo ou même le très démocrate la Croix venaient à crier à l’aide (financière). Un "bon débarras" encombrerait les lèvres de nos ministres. Et les journaux en question n’auraient qu’à rechercher leurs soutiens auprès de leurs lecteurs. Comme ils l’ont déjà fait d’ailleurs. C’est amusant comme le mode de sauvegarde des journaux s’adapte aux idées qu’ils véhiculent. Les journaux de gauche en appellent à l’État, les journaux "non de gauche" en appellent au peuple de lecteurs.
Comme c’est dommage que l’on ne laisse pas crever Libé. Crever dans la dignité, cela va sans dire. Crever pour être panthéonisé. Quel dommage, non pas pour nous faire dire "bon débarras", non, simplement pour régénérer cette presse. Imaginons seulement comment les journalistes orphelins se mettraient d’un coup en mouvement s’il fallait à nouveau créer. Quelle chance serait la disparition de Libé pour le monde de la presse, et surtout pour le monde de la presse de gauche. Libération ne porterait jamais aussi bien son nom que le jour de sa disparition. Libérons la presse et laissons mourir Libération ! Regardons comme la presse indépendante se porte mieux, regardons comment la marge gigantesque créée par Internet a été prise d’assaut par tous les esprits libres de France et souvent, bénévoles. La liberté a souvent un prix et ce dernier est souvent inversement proportionnel à son ampleur. Nous pouvons citer en vrac, en dehors des sites purement militants : Causeur, Boulevard Voltaire, Slate, Média-presse-info, Atlantico, Liberté politique… Pendant des années, les années sombres d’avant Internet, Radio Courtoisie fut la seule radio culturelle et généraliste véritablement indépendante, sans aucune subvention publique ou subvention publicitaire. L’argent des entreprises ayant souvent des intérêts communs avec l’argent de l’État dans le modèle de citoyens-consommateurs qu’ils veulent promouvoir. Et maintenant, dans son sillage et celui de Boulevard Voltaire, vient d’être créée la première télévision réellement libre : TV libertés. Ceux-là ne se posent pas la question terre à terre de la relocalisation de leur siège en banlieue, ils ne cherchent pas à préserver leurs acquis sociaux en les maquillant de valeurs morales, ils sont des aventuriers, la passion de la liberté et de l’information véritablement chevillée au corps. Quelle leçon donnée à ceux qui jouent le rôle de gardiens de la révolution à côté des mamelles de l’État. Comme dirait Gustave Thibon, il fait effectivement meilleur de se tenir à proximité de ses mamelles que de ses mâchoires…
Le plan de sauvegarde de Libération, homologué par le tribunal de commerce en décembre 2007, prévoyait un étalement sur 10 ans de plus de 15 millions d’euros de dettes, la liste des créances nées après le jugement d'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire étant publiée en 2009. Libé a touché 10 m€ de subventions en 2012 et vient de se voir accorder une avance de trésorerie de 3 m€ pour 2014. Rappelons également que l’État a abandonné sa créance de 4 millions avec intérêts sur le journal l’Humanité l’an passé. Cela s'ajoute aux 6 millions d'euros de subventions dont le titre bénéficie déjà annuellement pour survivre. Comment appelle-t-on déjà un régime dont la presse, la culture sont tenues par un parti au pouvoir ?
N’achetez plus Libé, n’achetez plus L’Huma, volez-les ! Ils vous appartiennent. Volez-les ! Et rassurez-vous, personne ne sera néanmoins obligé de le lire.
Dépôt de bilan, mais c’est déjà fait ou alors c’est chaque année la même chose dans cette république entrée en perpétuité ? Si l’on respecte la loi, si l’on observe les chiffres au-delà des petits arrangements de survie, Libé a déjà déposé le bilan en 2006. Et l’alternative qui s’ouvre aujourd’hui pour le journal marqué par la gauche parisienne, c’est soit la liquidation, soit la nationalisation. Quitte à vivre de l’argent de l’État, autant aller jusque là, cela aurait le mérite de clarifier la situation. Que tous les pseudo-baroudeurs de l’info se fassent fonctionnaires et on n’en parle plus.
En 2006, notre Ayrault sans sel ni saveur, qui faisait parler de lui pour préparer son avenir, avait publié un communiqué mélodramatique pour dire que : « la disparition de Libération serait un jour noir pour le mouvement des idées dans notre pays.» Les fameuses heures les plus sombres donc encore une fois convoquées pour justifier le déversement d’argent public à ceux qui doivent accomplir la propagande du parti. En 2014, rebelote. C’est au tour du ministre de la culture de se sentir investie de cette grave question en déclarant : « Nous travaillons, notamment avec le Ciri, pour essayer d'accompagner ce journal auquel évidemment nous tenons tous. » Bien évidemment… Les "allant de soi" sont les marques dialectiques du terrorisme intellectuel qui avance sûrement tel un char en rase campagne. C’est la fameuse marche du progrès.
Inutile d’imaginer le même genre de réactions et de politique si Présent, National hebdo ou même le très démocrate la Croix venaient à crier à l’aide (financière). Un "bon débarras" encombrerait les lèvres de nos ministres. Et les journaux en question n’auraient qu’à rechercher leurs soutiens auprès de leurs lecteurs. Comme ils l’ont déjà fait d’ailleurs. C’est amusant comme le mode de sauvegarde des journaux s’adapte aux idées qu’ils véhiculent. Les journaux de gauche en appellent à l’État, les journaux "non de gauche" en appellent au peuple de lecteurs.
Comme c’est dommage que l’on ne laisse pas crever Libé. Crever dans la dignité, cela va sans dire. Crever pour être panthéonisé. Quel dommage, non pas pour nous faire dire "bon débarras", non, simplement pour régénérer cette presse. Imaginons seulement comment les journalistes orphelins se mettraient d’un coup en mouvement s’il fallait à nouveau créer. Quelle chance serait la disparition de Libé pour le monde de la presse, et surtout pour le monde de la presse de gauche. Libération ne porterait jamais aussi bien son nom que le jour de sa disparition. Libérons la presse et laissons mourir Libération ! Regardons comme la presse indépendante se porte mieux, regardons comment la marge gigantesque créée par Internet a été prise d’assaut par tous les esprits libres de France et souvent, bénévoles. La liberté a souvent un prix et ce dernier est souvent inversement proportionnel à son ampleur. Nous pouvons citer en vrac, en dehors des sites purement militants : Causeur, Boulevard Voltaire, Slate, Média-presse-info, Atlantico, Liberté politique… Pendant des années, les années sombres d’avant Internet, Radio Courtoisie fut la seule radio culturelle et généraliste véritablement indépendante, sans aucune subvention publique ou subvention publicitaire. L’argent des entreprises ayant souvent des intérêts communs avec l’argent de l’État dans le modèle de citoyens-consommateurs qu’ils veulent promouvoir. Et maintenant, dans son sillage et celui de Boulevard Voltaire, vient d’être créée la première télévision réellement libre : TV libertés. Ceux-là ne se posent pas la question terre à terre de la relocalisation de leur siège en banlieue, ils ne cherchent pas à préserver leurs acquis sociaux en les maquillant de valeurs morales, ils sont des aventuriers, la passion de la liberté et de l’information véritablement chevillée au corps. Quelle leçon donnée à ceux qui jouent le rôle de gardiens de la révolution à côté des mamelles de l’État. Comme dirait Gustave Thibon, il fait effectivement meilleur de se tenir à proximité de ses mamelles que de ses mâchoires…
Le plan de sauvegarde de Libération, homologué par le tribunal de commerce en décembre 2007, prévoyait un étalement sur 10 ans de plus de 15 millions d’euros de dettes, la liste des créances nées après le jugement d'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire étant publiée en 2009. Libé a touché 10 m€ de subventions en 2012 et vient de se voir accorder une avance de trésorerie de 3 m€ pour 2014. Rappelons également que l’État a abandonné sa créance de 4 millions avec intérêts sur le journal l’Humanité l’an passé. Cela s'ajoute aux 6 millions d'euros de subventions dont le titre bénéficie déjà annuellement pour survivre. Comment appelle-t-on déjà un régime dont la presse, la culture sont tenues par un parti au pouvoir ?
N’achetez plus Libé, n’achetez plus L’Huma, volez-les ! Ils vous appartiennent. Volez-les ! Et rassurez-vous, personne ne sera néanmoins obligé de le lire.