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Pourquoi l’ultra gauche est-elle aussi méchante ?

Pourquoi l’ultra gauche est-elle aussi méchante ?

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Voilà donc une question ouverte qui appelle plusieurs réponses. La multiplicité des réponses correspond pleinement à la méthode qui fait le cœur de l'idéologie révolutionnaire : la fin justifie les moyens. Nous avons toujours compris la fin sous l'acceptation finalité, et ainsi ouvert un débat perpétuel pour les sujets de bac de philo et qui permet de faire dire évasivement aux jeunes gens : ouais, j'crois pas, en fait, ça dépend de la fin, mais on ne peut pas tout justifier, comme tuer quelqu'un par exemple, et bla bla bla. Comme si le crime était la chose la plus compliquée à imaginer pour cette génération d'avortons post loi Veil… Je crois au contraire qu'il faut entendre le mot fin, comme la fin, the end. La fin du monde justifie les moyens… Gardons le bien en tête.

Quand on voit les violences urbaines sous forme de guérillas intervenues dernièrement à Nantes et Toulouse par exemple, quand on se souvient que ce n'est pas la première fois (il y eut des dégâts déjà pour Notre Dame des Landes…), jets de pierre, d'acide, mobilier urbain saccagé, etc. quand on lit dans le sillage des militants de l'ultra gauche des slogans de menaces et de haine envers l’Église : mort aux curés… - À ce que je sache, l’Église n’a rien à voir avec le barrage de Sivens ou l’aéroport de Notre Dame des Landes - bref quand on observe ces extrémistes, ces quasi-terroristes appelés Ultra, on est tenté de s'interroger sur les raisons d'une telle violence. Et rappelons-nous que la violence des ultras a précédé la mort du militant Rémi Fraisse. Nous ne pouvons donc en aucun cas nous réfugier derrière cette excuse pour expliquer la violence de cette gauche. Cette gauche qui fait passer Jour de Colère, les rassemblements identitaires, et la fête de Jeanne d’Arc du Front National pour des sorties de classes Bisounours.

Donc pourquoi l’ultra gauche est-elle aussi méchante ?

D'abord parce que l’ennemi représente le mal absolu

On ne négocie pas avec le diable, on le combat. Dans l'inversion qui est la leur, tout ce qui ne relève pas de la pureté révolutionnaire, représente le diable. Tout ce qui n'est pas identique à eux est l'ennemi. Il leur a suffi de philosophiquement inverser la définition du bien et du mal, pour mobiliser toute une troupe citoyenne pour éliminer tout ce qui se différencie de leur point de vue. La clé est dans la radicalité, la pureté. C'est en s'appuyant sur un certain parisianisme qu'ils peuvent combattre l'ennemi. Si Lucifer décide qu'il est lui-même dieu, alors Dieu devient le diable, c'est automatique. Et du moment que l'ultra-gauche parvient à relier les méchants aux heures sombres de l'histoire, il n'y a aucune raison de dialoguer, débattre, communiquer, essayer de se comprendre, faire émerger des compromis, etc. Le capitalisme, le socialisme, les catholiques, les juifs… sont dans le même bain que les nazis. Faut dire que ce fut tellement pratique d'avoir Hitler. Génial d'avoir un totalitarisme humaniste antisémite se placer artificiellement à droite. Dès lors tout ce qui est à droite de l'ultra gauche se rapproche du diable…

Ensuite parce que l’ultra gauche a besoin de martyrs

La gauche, les révolutionnaires ont toujours eu besoin de martyrs. C'est ainsi qu'elle peut construire son mythe romantique, son mélodrame politique, le chantage affectif historique. L’idéal étant toujours le mythe romantique de la mort du militant sur les barricades, en pleine action. Prenons-le le plus pur et innocent possible, bien sûr. Guy Hoquet, Gavroche, Louise Michel, Rémi Fraisse, ces martyrs sont peut-être une façon non avouée de laver le sang de leurs crimes, des massacres de septembre qu’ils n’ont de cesse de vouloir recommencer. Malheureusement, les violences pratiquées jusqu'au risque de disposer d'un martyr le sont à des fins stratégiques. C’est l'opinion qu'il faut tantôt terroriser, tantôt attendrir. C’est l’opinion qu’il manipule par l’émotion. L'ultra gauche pratique finalement comme le Hamas, ou c'est plus exactement l'inverse. Le Hamas qui empêche les habitants de fuir leur maison quand Israël prévient d'une frappe imminente, à la seule fin d'avoir un maximum de morts, une génération de martyrs dont le sang fera pousser sur la même terre une génération de djihadistes, forme orientale du citoyen armé de 1793.

Peut-être parce qu’elle ne supporte plus la niaiserie du politiquement correct

C’est une autre option. Le fait que le politiquement correct soit au pouvoir depuis les années 80 les a peut-être usés, eux se nourrissent plus volontiers d’une dialectique de combat. Ils en ont peut-être marre de la soupe, du statu quo. SOS racisme est au pouvoir, la France est déchristianisée, la culture de mort règne de l’utérus à l’hospice, bref, il n’y a plus rien à déconstruire si on regarde bien. Sauf qu’un être qui n’existe que par la destruction meure quand il n’y a plus rien à déconstruire. C’est d’ailleurs usurpé que de parler d’être, il faudrait dire le « faire », ou « l’agir ». Prenons l’image du feu qui s’éteint simplement quand il n’y a plus rien à brûler. Il en va de l’existence même du feu que d’avoir à brûler. Le politiquement correct triomphant les a laissés orphelins de la lutte, leur a retiré le pain sur la planche. Ils doivent même se sentir sacrifiés sur l’autel de la victoire en dormant…

Peut-être qu’ils se sont rendus compte d’avoir été dupés encore une fois par les bourgeois.

À chaque fois ils se font avoir. À chaque fois, ils se lancent dans un combat pour les lendemains qui chantent et se retrouvent le substrat d’une chair à canon bien utile pour enrichir le bourgeois. À chaque fois, au bout des révolutions, il y a la prise de pouvoir par les jouisseurs. Et au moment de leur révolte de rappel au sens de la révolution, cette République qu’ils ont tant chérie, cette idéologie à qui ils ont permis de prendre la forme d’un gouvernement, lui tire dessus. Comme en 1870 lors de la défaite de la commune. On chante l’Internationale et les bobos prennent le pouvoir pour un régime LiLi (libertaire libérale) et une généralisation de la jouissance dans l’exercice de la société de consommation. Peut-être les contre révolutionnaires feraient bien eux-mêmes de ne plus supporter d’être dupés par les conservateurs qui finissent par être des libéraux profiteurs et protecteurs de la République. Peut-être les contre-révolutionnaires feraient bien de prendre modèle sur l’ultra gauche et de lâcher les amarres vis-à-vis de cette droite conservatrice qui ne conserve que l’idéologie qu’ils combattent…

Enfin parce qu’elle représente le camp du désordre

Tout simplement, pour finir et pour revenir à nos propos liminaires. Le chaos est la raison d’être des ultras gauchistes. La paix est vue de facto comme un embourgeoisement. Toutes les religions font dire à leurs adeptes : la paix soit avec vous (shalom aleichem, salam aleykoum, la paix du christ et… bonjour). Eux, c’est la guerre qu’ils souhaitent. Dans la guerre de tous contre tous, la guerre elle-même est dans leur camp, puisqu’elle crée les conditions de l’abolition de l’ordre ancien. Contrairement aux identitaires par exemple, qui veulent maintenir l’ordre ancien voire, le ressusciter. Les effets ne sont donc pas les mêmes sur le terrain en matière de violence et d’agressions. Les identitaires ont une action directe de type self-défense civilisationnel, les ultras gauchistes une action directe point. Leur état de parfait achèvement est l’état de terroriste. L’écologisme n’est qu’un prétexte dans tout ça. La nature qu’ils aiment c’est la jungle, celle d’après la chute. Celle où tout est un loup pour l’homme.

On pourrait sans doute trouver d’autres explications à la violence de l’ultra gauche. Il y a dans la finalité même de vouloir en finir avec le monde, l’incorporation de tous les moyens de destruction. En ce sens, la fin justifie nécessairement les moyens puisqu’il n’y a pas d’autres finalités que l’effet engendré par le moyen. Est-ce que la révolution justifie le crime ? Évidemment puisque la finalité de la révolution est la destruction de la personne humaine.


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