Sauver le soldat Kerviel
France Mauvaise Nouvelle https://www.mauvaisenouvelle.fr 600 300 https://www.mauvaisenouvelle.fr/img/logo.pngSauver le soldat Kerviel
Au lendemain de la condamnation en appel de Jérôme Kerviel, voilà que des politiques de tous bords volent au secours d'un ex-trader condamné pour fraude.
Le premier a réagir a été Nicolas Dupont-Aignan. Le député, qui se revendique du gaullisme, évoque en premier lieu le "combat" de Jérôme Kerviel mais ne s'attarde pas sur le sort du trader : l'essence de sa réaction est avant tout une charge contre la Société Générale. L'élu appelle Bercy à réclamer 2,2 milliard d'euros à la banque, somme dont avait bénéficié - en crédit d'impôts - la Société Générale suite à la fraude dont elle avait été victime.
Le combat continue pour Jérôme #Kerviel. A l'Etat d'exiger le remboursement des 2,2 milliards d'euros offerts à la Société Générale en 2008 !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 23 septembre 2016
Il n'était cependant pas besoin d'en faire tant, pour que Messieurs Sapin et Eckert - les comparses du Président "ennemi de la finance" - s'empressent d'annoncer une enquête fiscale.
#Kerviel M. Sapin et C. Eckert demandent à l’Administration fiscale d’examiner de nouveau la situation fiscale de la Société Générale
— franceinfo (@franceinfo) 23 septembre 2016
Quel motif a donc justifié une telle précipitation de l'administration, d'ordinaire encline à la réactivité du mammouth ? Besoin de faire un exemple ? Besoin d'une diversion pendant le procès de Jérôme Cahuzac ? Besoin de ré-équilibrer un budget grevé par les cadeaux pré-électoraux ? Peut-être un peu des trois…
Mais le plus amusant, est assurément la réaction du Parti de Gauche. Le parti de Jean-Luc Mélenchon fait positivement de Jérôme Kerviel une victime de la Société Générale.
"La Société Générale a essayé de tuer socialement J. #Kerviel. Et elle a bénéficié de 2,2 milliards d'argent public !" @Simonnet2 @sudradio
— Parti de Gauche (PG) (@LePG) 23 septembre 2016
Pourtant, qui croirait que les militants de cette extrême gauche n'auraient pas été les premiers à cracher leur fiel sur le trader anonyme Jérôme K. s'ils l'avaient croisé le 23 janvier 2008, veille de la révélation de la fraude ?